Bonne nouvelle pour les agriculteurs. L'Etat a décidé de prendre en charge les pesticides et autres produits entrant dans la lutte contre le ver blanc. Selon M. Mansouri, président de la chambre de l'agriculture de la wilaya d'Oran, ce produit sera pris en charge totalement par le ministère de l'Agriculture, l'ordonnateur étant l'Institut national de la protection des végétaux (INPV) et l'Office algérien interprofessionnel des céréales. La procédure de lutte contre le ver blanc a lieu en deux étapes. La première étape consiste à utiliser les semences traitées. Il s'agit de semences enrobées de pesticide et qui sont disponibles au niveau des coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS). En d'autres termes, les agriculteurs ne paieront pas pour les produits utilisés dans la lutte contre le ver blanc. La deuxième étape consiste à intervenir au niveau des parcelles touchées et attaquer les insectes sur champ après l'apparition de la végétation, et ce durant le printemps lorsque les larves sont à leur 3ème stade. Ces larves remontent à la surface du sol et attirent les mouettes, les ratons et d'autres oiseaux. En d'autres périodes de l'année, il s'avère peut judicieux d'épandre un pesticide car une infime partie de la population de vers blancs sera atteinte. Notre interlocuteur a saisi cette occasion pour lancer un appel aux céréaliculteurs pour s'approvisionner en semences traitées et de prendre leurs précautions contre le ver blanc qui attaque les céréales, surtout que les fortes pluies qui se sont abattues sur la région durant ce mois de septembre favorisent l'apparition du ver blanc. L'année précédente, quelque 5.000 hectares de céréales ont été détruits par le ver blanc. Notons que le ver blanc ou larve de hanneton est considéré comme un des ennemis «numéro 1» des cultures. Les hannetons (melolontha melolontha) sont des coléoptères nocturnes, caractérisés par leurs vols bruyants au coucher du soleil. On rencontre plusieurs espèces que l'on considère généralement comme nuisibles aux cultures. En effet, les sujets adultes se nourrissent de feuilles et de bois, les larves de racines. Le tout au détriment des plantes: on parle d'insectes phytophages. On trouve les larves dans le sol. Les hannetons pondent de préférence dans les terres meubles et chaudes. Les oeufs sont déposés en tas par l'insecte à une vingtaine de centimètres de profondeur. Les vers blancs apparaissent vers juin-juillet. Ils hivernent profondément et reviennent la 2ème année près de la surface où ils mangent les racines. La larve de hanneton passe un second hiver sous terre, et c'est durant la 3ème année qu'elle prend son envol à la faveur des soirées d'été. C'est à partir du stade 3 qu'elles feront le plus de dommages. Avant les premières gelées, elles s'enfonceront plus profondément dans le sol pour hiberner. Au printemps suivant, alors que le sol se réchauffe, les larves (stade 3) remonteront vers la surface et redeviendront actives. Elles seront alors très grosses et attireront particulièrement les mouettes, ratons et corbeaux. Vers la mi-mai, elles retourneront encore une fois plus profondément dans le sol pour se transformer en pupe (l'état de nymphe dure environ 1 mois), qui représente l'ultime transformation vers la forme adulte. Le cycle recommencera alors lorsque l'adulte émergera du sol pour s'accoupler. Pour rappel, environ 14.000 quintaux de semences sont mis à la disposition des fellahs au niveau des CCLS. Au titre de cette campagne, quelque 50.000 ha de terres agricoles sont à emblaver contre 44.000 la saison précédente. Pour permettre aux céréaliculteurs de mener cette opération (labours-semailles) à terme, le gouvernement a décidé de maintenir ces prix incitatifs en 2008, malgré la baisse des cours de ces matières au niveau international, en vue d'encourager les agriculteurs à produire et à livrer leurs production au CCLS. L'Etat a rassuré les agriculteurs sur le maintien du soutien des prix des engrais, malgré les prévisions tablant sur la hausse des cours de ces matières sur le marché international dans les prochaines semaines. Le ministère, en collaboration avec l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), a maintenu le dispositif appliqué durant la précédente campagne, dont l'exonération de la TVA sur les semences, les engrais et les herbicides, la reconduction des prix à la production rémunérateurs décidée par le gouvernement au titre de la récolte 2009 à savoir le blé dur (4.500 DA/quintal), le blé tendre (3.500 DA), l'orge (2.500 DA). Il s'agit aussi du soutien à l'utilisation des engrais pour les céréales, de la reconduction du crédit sans intérêts «R'fig», du maintien du guichet unique, regroupant l'ensemble des services OAIC-BADR-CNMA facilitant et simplifiant l'accès au crédit pour l'acquisition des intrants.
