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Une crise de confiance ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 10 - 2009

La confiance de l'opinion publique dans les institutions financières et dans les autorités censées les réguler a été l'une des premières victimes de la crise financière. Ce n'est guère surprenant, puisque des firmes respectées ont avoué ne pas comprendre entièrement les instruments mêmes qu'elles utilisaient ou les risques qu'elles prenaient.
Il est difficile de ne pas éprouver quelque satisfaction à ce retour de bâton à l'encontre des maîtres du monde. Malheureusement, si cette perte de confiance perdure, cela pourrait coûter cher à tout le monde. Ainsi que l'a noté Ralph Waldo Emerson, «Notre méfiance revient très cher». Il y a presque 40 ans, le prix Nobel Kenneth Arrow l'avait exprimé en termes d'économie : «On peut dire avec quelque raison qu'une grande partie du retard économique dans le monde s'explique par le manque de confiance mutuelle».
Une grande partie de la recherche en économie montre une forte relation entre le niveau de confiance dans une communauté et ses résultats économiques globaux. Sans confiance mutuelle, l'activité économique se trouve gravement handicapée.
Même au sein de l'Europe, on constate que les pays qui se font mutuellement confiance investissent davantage, notamment dans le capital-développement, et se prêtent à des contrats plus flexibles, ce qui favorise la croissance et l'investissement. S'il est vrai que la confiance dans les institutions financières et dans les gouvernements qui les chapeautent a été affectée par la crise, nous devrions y prêter la plus grande attention et chercher le moyen de regagner cette confiance.
Il est difficile d'interpréter les éléments qui pourraient traduire une crise de confiance. Au Royaume-Uni, les résultats d'une enquête récente sont ambigus. Celles faites à la demande des firmes financières tendent à montrer que la confiance que leur porte l'opinion publique n'a que peu diminuée et qu'elle continue à leur faire davantage confiance qu'au Service national de santé ou à la BBC. Les enquêtes faites à la demande de la BBC tendent à prouver le contraire.
Les banques citent des sondages qui montrent qu'elles inspirent davantage confiance que les supermarchés, tandis que ces derniers produisent des résultats qui montrent l'inverse. Pensant attirer davantage la confiance que les banques secourues au prix fort par le gouvernement, ils se lancent dans les services financiers. Le marché va bientôt montrer qui des deux a raison.
Aux USA, les économistes de la Booth School of Business de l'université de Chicago se sont livrés à une enquête indépendante, bien plus systématique. Leur évaluation du degré de confiance - basé sur une enquête à grande échelle des décideurs financiers au sein des ménages américains - a montré une forte baisse de confiance à la fin de l'année dernière et au début de cette année - baisse amorcée par la chute de Lehman Brothers.
A l'automne, cette baisse de confiance a touché les banques, la Bourse, le gouvernement et ses régulateurs. Cette enquête a aussi montré que la baisse de confiance était fortement corrélée au comportement en matière financière. Autrement dit, si vous n'avez plus confiance dans le marché et dans sa régulation, vous n'allez peut-être pas déposer de l'argent dans une banque ou investir à la Bourse. La baisse de confiance a donc eu de véritables conséquences économiques.
Heureusement, le dernier sondage (publié en juillet dernier) montre un brusque regain de confiance dans les banques et les banquiers, ce qui est un élément positif pour la Bourse. La confiance dans la réponse gouvernementale et dans la régulation financière est également légèrement à la hausse par rapport à la fin de l'année dernière. Ce regain de confiance est sans doute la conséquence des mesures de l'administration Obama visant à réformer le système dysfonctionnel dont elle a hérité. Il est particulièrement important, car le fléchissement quant aux intentions d'investissement a été le plus marqué chez ceux qui avaient perdu confiance dans la capacité du gouvernement à réguler.
Il semble que régénérer la confiance dans la Réserve fédérale et dans la SEC [le gendarme de la Bourse américain] est plus important que régénérer la confiance dans la Citybank ou dans AIG. Les conflits incessants au Congrès quant au détail des réformes pourraient donc avoir un coût économique important si cela donne l'impression que le système ne sera pas vraiment réformé. Les enquêtes mentionnées reflètent l'attitude moyenne des électeurs et investisseurs, mais les écarts autour de cette moyenne sont très marqués. Certaines personnes font facilement confiance à autrui, ainsi qu'aux entreprises et aux institutions avec lesquelles elles sont en relation, tandis que d'autres sont congénitalement méfiants.
Des chercheurs de l'Institut de l'université européenne de Florence et de l'université de Californie à Los Angeles ont récemment montré qu'il existe une relation entre le niveau de confiance et les revenus d'un individu. Une enquête d'opinion menée de longue date à travers l'Europe permet de relier les deux. Elle comporte des questions simples mais très significatives permettant de déterminer jusqu'à quel point les individus sont enclins à faire confiance à ceux avec lesquels ils traitent.
De manière surprenante, les résultats montrent que ceux qui sont plus méfiants que la moyenne dans leur pays ont généralement des revenus faibles. Cela serait-il dû à ce qu'ils considèrent que la vie est injuste et qu'en conséquence ils ne font guère confiance à ceux qui sont autour d'eux ? Il semble que non, car on trouve aussi parmi eux des personnes qui ont tendance à accorder facilement leur confiance.
Autrement dit, si votre degré de confiance diverge fortement de la moyenne, cela peut se retourner contre vous, que vous soyez tellement méfiants au point de manquer des occasions d'investissement et d'échanges mutuellement bénéfiques, ou que vous faisiez si facilement confiance que vous vous laisser berner.
Quand un inconnu dit «Faites moi confiance» – un tic de langage des plus irritants – j'ai tendance à fermer mon porte-monnaie. Peut-être la plupart des universitaires dont les revenus sont les plus faibles parmi les professions qualifiées font-ils de même. Peut-être devrions-nous nous faire davantage confiance les uns les autres – mais pas trop !
Traduit de l'anglais par Patrice Horovitz
* Directeur de la London School of Economics. Il a été président fondateur de l'Autorité des services financiers britanniques et vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre


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