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Lettre à Djamila Bouhired
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 12 - 2009

Si je m'adresse à vous, c'est parce que, pour moi vous représentez ce peuple multiple, chaleureux et généreux que j'ai toujours aimé. Aujourd'hui, je me vois dans l'obligation de faire appel à vous. Permettez-moi tout d'abord de me présenter. Je suis Djamila Bouhired, condamnée à mort en 1957 par le tribunal militaire d'Alger. Je me trouve actuellement dans une situation critique.» Telle était l'amorce de votre appel.
A vous lire, le papier-journal s'est explosé entre mes frêles doigts. La lecture de l'encart flouait ma vision. Je voyais dans votre cri, toute une caravane de martyrs qui se joignait en bas de signature. C'est si comme j'entendais une voix provenant de l'au-delà, celle d'une martyre ressuscitée et qui hurlait sans voix sa douleur.
Chère madame, vous n'avez pas à vous présenter. Ni de nous dire votre parcours héroïque, ni votre condamnation à mort. Je vous connais très bien madame. J'ai vu autant de fois votre film. J'ai lu les écrits vous concernant. J'au vécu, dans la narration par maître Verges, le déroulement épique de votre procès. Il en retrace par épisodes et poésie, l'hommage et l'amour dévoués à une héroïne. D'ailleurs l'opuscule se trouvait être préfacé par Bouteflika. J'ai toujours dans mes yeux, voire dans mes tympans vos paroles face au juge injuste du tribunal martial qui vous destinait droitement à la guillotine, toute souriante et bravant la trouille, la frayeur et la mort certaine. Ce sourire là, après le combat était la pire condamnation que vous avez infligée à votre tour à tout un empire colonial et criminel. Vous avez toujours ce courage qui caractérise la femme algérienne combattante et intrépide.
L'appel de détresse lancé par vous madame ; icône historique laisse plus que perplexe. Il est inimaginable qu'un tel cas puisse se produire. A l'avoir lu, en toute candeur, j'ai cru à une sorte d'arnaque. Voire un montage médiatique, sinon un mensonge. Mais, bien que non ! La réalité est là. Il me semblait même d'ailleurs que vous étiez sénateur dans le tiers présidentiel et à ce titre vous seriez un peu plus fortunée par les liquidités du trésor public à l'instar de tous les parlementaires. Si Djamila Bouhired est dans un vrai besoin de prise en charge, elle que l'on croirait entrapercevoir lors des festivités nationales sur le parvis de la salle de réception présidentielle, que dire alors de celles ou ceux, qui se lamentent silencieusement du même cas et sont abasourdis par une indifférence non identifiée ?
C est scandaleux! Au moment ou pour un petit bobo, un ministre, sénateur ou député d'une petite contrée, n'ayant aucun cursus de faits de services nationaux, se fait soigner à Lausanne ou à la Salpetrière, voilà qu'une personnalité légendaire parmi tant d'autres, désespérée lance un cri de d'ultime désespoir.
Cependant chère madame, avec un léger recul et considérant les nombreux témoignages qui vous sont manifestés différemment par ce «peuple multiple et chaleureux», individus, organisations et instituions confondus, l'on conçoit que votre appel aurait été plus fécond s'il était fait sans en alerter l'opinion publique. Car à travers cela, une espèce sentimentale d'un certain goût moribond est venue s'incruster dans chaque paroi de cœur algérien. Le soupir nous étouffe. L'émotion nous étrangle. Le «c'est pas possible !» ne cessait de tarauder le claquage de nos paumes. L'on ne peut se taire face à une flagrante ingratitude, si elle y est. Je ne peux à mon tour penser et me refuse à le faire, que mon pays, si grand, si généreux, si brave et solidaire puisse un moment mettre sous paillasson un devoir national. Celui d'être attentif et engagé au chevet de ceux et celles qui l'ont libéré. Un simple petit clic de votre part envers une institution, une personnalité ou une corporation aurait, pense t-on en toute évidence suffit à faire cesser votre calvaire. Vous n'êtes pas n'importe qui madame ! Vous avez accompli avec mérite et gloire votre devoir. Le nôtre, le leur demeure toujours en cours. Vous avez tout droits sur nous. Qui des personnalités historiques ou nationales en vie et en sainteté avec le pouvoir en place ne vous aurait pas permis l'accès à des soins de qualité, si elles venaient à être informées ? Qui des officiels en charge de telles affaires, saisi n'aurait pas favorablement et sans faveur aucune acquiescer à exaucer vos nécessités en toute nature ? Il est vrai, paradoxalement que de part votre rang fort appréciable, votre silence et votre fuite des feux de la rampe l'on devrait tout de même s'inquiéter, s'informer et s'enquérir périodiquement sur votre état. Vous n'avez pas à tenir informé quiconque. Messieurs du ministère, tant des moudjahiddines et les organisations qui lui sont attenants, que celui de la solidarité nationale et les diverses associations qui lui sont dévolues ; devaient faire de l'action d'assistance et d'aide ; une mission principalement ministérielle. Elle y est certainement, mais aléatoirement accomplie. Car à vrai dire, combien sont ils ; celles ou ceux ; vaillants combattants et renoms qui sont encore en vie ? Une poignée, dira t-on. Que leurs derniers jours soient prolongés dans la gratitude, la reconnaissance et la fierté suprême de la nation.
N'ayez crainte madame, vous vous êtes adressée au bon endroit. Votre peuple et votre président. Ce président de la république, république algérienne, démocratique et populaire pour laquelle vous vous êtes combattue, va en toute certitude et conviction assurer et satisfaire vos besoins en santé et en bien-être. Il l'aurait fait pour chaque cri d'épreuve et d'infortune. Vous serez, donc dans cet élan d'alliance nationale d'après le 18 novembre au Soudan, bien prise en charge. L'on ne vous souhaite que santé et longue vie. L'Algérie sera éternellement à vos cotés. Hommages et respects.


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