Les retraités constantinois, rencontrés hier, s'inquiètent à l'instar de leurs autres camarades à travers le pays, et disent ne pas comprendre, que cette année ne soit pas encore celle des améliorations des pensions qu'ils pensent être en droit d'attendre, ainsi que d'une situation qui demeure en deçà de leurs espérances. Cette année est un peu particulière, selon certains d'entre eux, en ce sens que l'installation du conseil d'administration de la Caisse nationale des retraités (CNR), qui doit décider des mesures de revalorisation annuelle, traditionnellement prévue pour chaque mois de mai, n'a toujours pas été faite, alors que l'annonce des revalorisations se faisaient en avril. Il est désolant, poursuivent-ils, que nous vivions chaque année, les mêmes angoisses afférentes à des difficultés sociales qui ne font que s'aggraver et un pouvoir d'achat qui ne fait que s'effriter». Et de déplorer en droite ligne de ces préoccupations, «les prix des produits de consommation courante qui n'arrêtent pas de prendre l'ascenseur, face à des pensions de retraite toujours modiques, même après revalorisation». Nos interlocuteurs, citent pour exemple, les hausses successives dans le marché des fruits et légumes. «Ne parlons pas des viandes, dont les cours sont si élevés et jusqu'à brûlants parfois, qui sont devenues des produits de luxe que la plupart des retraités contemplent beaucoup plus à travers les vitrines qu'ils ne les achètent», font-ils observer. Mais ces hausses, loin de se limiter aux produits de consommation, s'étendent également à l'habillement. Et d'indiquer que face à ces prix qui s'enflamment, les pensions des retraités ne sont soumises qu'à des revalorisations très modestes, pour ne pas dire insignifiantes, et jamais perçues à leur date fixée pourtant au 1er mai de chaque année par la loi. Mais que nous avons pris l'habitude de ne percevoir que deux à trois mois après, affirment-ils, dépités. Questionné sur ce sujet, le secrétaire fédéral de Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) et chargé de la coordination de l'est du pays, Mostefa Bouchagour, fait savoir que «la situation sociale de nos affiliés est vraiment difficile, à telle enseigne que nous n'avons pas hésité à tirer la sonnette d'alarme dernièrement». Lors du pré-congrès des wilayas de l'est du pays qui s'est tenu à Sétif, il y a de cela quelques jours à peine, «nous avons attiré l'attention sur une diminution sensible des adhésions à notre organisation. Les retraités ne croient plus aux discours ni aux promesses et veulent du concret, d'où la désaffection constatée. Aussi, encore une fois la tutelle est interpellée pour répondre aux préoccupations légitimes de cette catégorie vulnérable. Préoccupations qui concernent la prochaine revalorisation qui ne doit pas être inférieure à 10%, dit-il. La majoration pour conjoint à charge doit être la même pour tous, soit 1731,00DA. Mais également, le bénéfice de l'actualisation pour les retraites liquidées antérieurement à 1996 et qui attendent toujours que leurs pensions soient alignées sur l'indice des salaires, l'élaboration d'un barème retraite à partir de 20.000DA afin d'en finir avec l'actuel et surtout injuste, mais aussi l'alignement du SNMG des retraités à celui national.