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Les enfants abandonnés, la solidarité et les tabous…
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 06 - 2010

A côté de l'action sociale des pouvoirs publics, notamment le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, à l'échelle des directions des quarante huit wilayas, l'Association Algérienne Enfance et Familles d'Accueil Bénévole (AAEFAB) apporte sa petite contribution. Avec méthode et abnégation, elle s'occupe de nourrissons abandonnés à la naissance par leurs mères. En plus de vingt ans d'existence, elle a pris en charge plus de 2 000 nourrissons. L'initiateur de cette association (agréée en 1985 par la wilaya d'Alger et en 1989 à l'échelle nationale), Témi Tidafi, est décédé en 2009, à l'âge de 76 ans. Ce natif de Hadjout, docteur en économie rurale à la Sorbonne et dont la thèse a été publiée en 1970 aux éditions Maspero, a laissé une association rôdée à la prise en charge d'enfants abandonnés. Tout en occupant diverses responsabilités au ministère de l'Agriculture (1963-1966) et à Sonatrach (1970-1982), il s'est investi dans cette action caritative.
La contribution de Cheikh Hamani
Père de 2 enfants adoptés, il s'y est consacré, avec son épouse. Il a été parmi les promoteurs du mouvement associatif algérien indépendant et n'a eu de cesse de faire tomber les tabous relatifs à cette catégorie d'enfants, soulignent ses proches. Sous son impulsion, l'AAEFAB a ouvert sa première pouponnière à Hadjout en 1987, suivie par celle de Palm Beach (Alger) en 1989. Elles offrent, ensemble, une capacité de 60 lits et elles viennent en soutien aux pouvoirs publics afin que les nourrissons ne séjournent pas plus que nécessaire dans les maternités des hôpitaux. A ce jour, plus de 2 000 enfants ont été admis dans ces pouponnières. Dans la logique du principe de l'association, «chaque enfant a droit à une famille». Cela se traduit par leur placement soit chez leur mère biologique, soit, en accueil, au sein d'une famille. Mais avant cela, les animateurs de l'association œuvrent à prévenir que le bébé soit abandonné en portant assistance à la mère en détresse, pour diverses raisons. Ce travail a débouché sur un résultat remarquable : le tiers des enfants abandonnés a été repris par la mère biologique. Les deux tiers restants, soit environ 1 600 enfants ont été placés en «kafala» au sein de familles.
Ce type d'adoption est conforme au droit musulman. Il est le fruit de l'avis favorable émis par le Haut Conseil Islamique qui était alors dirigé par feu Cheikh Hamani. Ce théologien au grand cœur a contribué à cette avancée juridique, elle-même appuyée par des intellectuels et des responsables politiques. Concrètement cette fetwa donnait le feu vert du Haut Conseil Islamique. Elle a abouti à un décret en 1992 qui permet que l'enfant «makfoul» prenne le nom du parent «kafil», sans toutefois créer de lien de filiation.
Une approche singulière du maternage
Dans l'association présidée aujourd-'hui par Youcef Antri Bouzar, on ne dit pas nourrice, mais berceuse. C'est plus affectueux, plus humain. Cela contribue à prévenir les carences affectives de ces enfants abandonnés par leurs mères, explique, Ouelhadj Lila, directrice de la pouponnière Amal de Palm Beach.
Cette approche singulière du maternage est inspirée, précise-t-on auprès de l'Aeefab, des travaux du docteur Pikler à la pouponnière Loczy de Budapest. Elle évite autant que faire ce peut les carences affectives chez le bébé élevé en institution. Elle intègre les découvertes les plus récentes en matière de développement de l'enfant et lui offre les conditions d'un développement harmonieux. Cette approche est diffusée auprès des pouponnières étatiques depuis 2000 par le biais de la formation qualifiante de leurs berceuses, indique-t-on fièrement au sein de l'Aeefab. Et puis, il y a le cahier «jardin secret», une sorte de carnet de bord, de journal intime du nourrisson. Dans ce cahier «jardin secret», la berceuse note tous les évènements marquants du bébé durant sa croissance.
Lorsqu'il est pris en «kafala», ce cahier est remis au «kafil» qui détient en quelque sorte la mémoire de la petite enfance du «makfoul», qui un jour pourra en prendre connaissance. Cet aspect sensible l'est autant que le moment d'apprendre à un enfant qu'il a été abandonné et que ses parents ne sont pas ses parents biologiques. Là aussi, l'Aaefab accompagne les parents «kafil» de sorte à ce qu'il n'y ait pas de problème psychologique. Une dame nous a raconté que sa fille «makfoula» en a été informée très jeune, mais qu'elle ne veut pas que cela se sache, sauf si elle-même décide de le dire. Comme toutes les associations, l'Aeefab a besoin de fonds. Il y a la subvention de l'Etat ainsi que les apports de généreux donateurs qui apprécient le travail de cette association. Celle-ci a été retenue par «Les Amis de l'ONU», comme l'une des cinq associations les plus exemplaires dans le monde, dans la catégorie «activités humanitaires». En 2002, elle a été distinguée par le président Bouteflika et le ministre de la Solidarité.


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