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Une relation banale détériorée par une presse de caniveau: Moubarak en visite d'apaisement chez Bouteflika
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 07 - 2010

Hosni Moubarak était à Alger pour une visite d'une journée au cours de laquelle il s'est entretenu avec le président Abdelaziz Bouteflika. La visite, qui intervient dans un contexte de deuil familial du président algérien, était, au-delà de l'aspect personnel, une opportunité pour le chef de l'Etat égyptien d'essayer d'effacer les «perturbations» qui ont eu lieu ces derniers mois dans les relations entre les deux pays.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, M. Ahmed Abou El Gheit, a tracé clairement le cadre de cette visite «amicale et de courtoisie». Elle confirme «la ferme volonté» des deux présidents de «poursuivre l'édification d'une relation forte pour la défense des droits arabes et la préservation de la sécurité de la région». Il n'a pas manqué de faire un clin d'œil à l'histoire en faisant valoir que «l'Algérie et l'Egypte sont deux pays frères et n'ont cessé d'œuvrer ensemble depuis une soixantaine d'années».
La diplomatie égyptienne fait en tout cas preuve d'un réel sens de l'opportunité pour sortir de la «crise» née des péripéties des éliminatoires pour la Coupe du Monde de football. Jusque-là, hormis une compétition feutrée de leadership, qui n'a d'ailleurs jamais dégénéré, les relations algéro-égyptiennes ont été marquées du sceau de la correction.
Les divergences sur le fonctionnement de la Ligue arabe restaient une affaire de diplomates et n'ont pas vraiment été un motif de discorde. L'Algérie, même si elle ne s'est pas alignée sur les arabes pro-américains, ne mène plus une diplomatie militante sur le dossier du Proche-Orient. Les positions sur la question palestinienne ou l'attitude vis-à-vis de l'Iran sont différentes, elles ne constituent pas non plus un motif de contentieux bilatéral.
On peut même affirmer que sous la présidence de Bouteflika, les relations algéro-égyptiennes ont pris un contenu plus concret avec l'entrée en lice du groupe Orascom qui a acquis, en juillet 2001, une licence de téléphonie mobile pour 737 millions de dollars.
Une présence économique renforcée sous Bouteflika
Les Algériens avaient une autre vision de l'Egypte à travers le succès fulgurant de Djezzy. Le groupe de Sawiris ne se limitera d'ailleurs pas au secteur des télécom, il est également présent dans d'autres secteurs comme la pétrochimie, l'électricité, le dessalement ou le ciment…
Le succès d'Orascom en Algérie a donné des «envies» à d'autres groupes égyptiens et à des entrepreneurs du Golfe… Le vent commence à tourner pour le groupe Sawiris, après la cession, en septembre 2007, de la filière ciment pour le groupe Lafarge qui se retrouve propriétaire de deux cimenteries en Algérie. La nouvelle, apprise par voie de presse par les autorités algériennes, entraînera un changement de la législation algérienne en matière d'investissement étranger et une politique de rigueur fiscale à l'égard d'Orascom Telecom qui fait l'objet d'un redressement fiscal de la part de la direction générale des impôts.
L'affaire Orascom Telecom n'avait, jusque-là, pas été politisée et n'a pas été motif de crise diplomatique… C'est le football et ses passions qui ont fait déraper cette relation algéro-égyptienne si banale. Le guet-apens du Caire du 12 novembre 2009 contre l'équipe nationale et l'incroyable aplomb des autorités égyptiennes qui ont accusé les joueurs algériens de s'être blessés eux-mêmes ont fait passer un frisson de colère sur toute l'Algérie. Des fausses nouvelles sur un Algérien tué au Caire feront le reste. Des jeunes Algériens ont attaqué le siège d'Egyptair, le siège principal et des boutiques de Djezzy. A l'issue du match barrage à Khartoum, le 18 novembre, des incidents mineurs ont été montés en épingle par des médias satellitaires égyptiens qui ont déversé des torrents d'insultes contre l'Algérie… Les excès d'une presse de bas étage égyptienne - à laquelle répondent sur le même registre des journaux algériens - créent, pour la première fois, une hostilité qui ne se limite pas aux seules élites politiques…
Le match de barrage de Khartoum devait être, avec une victoire acquise d'avance, un moment clé de la marche à l'intronisation de Gamal Moubarak comme futur « Raïs » du pays. L'échec de Khartoum devenait dangereux et il fallait détourner la déception populaire et l'orienter vers les Algériens, abreuvés de tous les noms.
Les Etats s'arrangent, les opinions n'oublient pas
Le gouvernement égyptien n'a donc pas été en reste et a décidé de rappeler son ambassadeur à Alger après ce que les médias égyptiens ont présenté comme les «massacres de Khartoum». En termes de manipulation des foules égyptiennes, l'opération est une réussite. Au prix cependant d'une relation algéro-égyptienne fortement dégradée. La visite de Hosni Moubarak montre que dans les relations d'Etat rien n'est jamais définitif.
Ces relations peuvent reprendre leur cours banal. Sans doute, les entreprises égyptiennes ne désespèrent qu'un climat plus paisible puisse leur permettre d'envisager de faire des affaires dans un pays qui a un plan à 286 milliards de dollars. Même Sawiris peut rêver que ses «misères» algériennes vont prendre fin. Il reste qu'au plan populaire, là où l'hostilité contre l'Egypte n'a jamais existé contrairement aux sphères intellectuelles fortement idéologisée, quelque chose s'est brisé. Entendre et voir sur des chaînes égyptiennes des gens cravatés s'en prendre de manière si grossière aux martyrs algériens a été insupportable et provoque encore de fortes colères. Les Etats peuvent s'arranger mais les dégâts causés dans les opinions ne seront pas facilement réparés.


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