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Il lance sa campagne 2012 en ralliant Le Pen: Sarkozy cible les banlieues «basanées»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 08 - 2010

La France a, depuis vendredi, un président qui a signé son ralliement officiel à l'extrême droite en s'attaquant ouvertement, par pure démagogie électoraliste, aux «Français d'origine étrangère ». Les banlieues basanées sont ciblées par un dirigeant en plein désarroi, en chute dans les sondages et qui semble prêt à tout.
La xénophobie et le racisme -la classe politique n'ose pas encore ce dernier mot - ne sont plus l'apanage de Le Pen, ils sont désormais au pouvoir. Au grand dam d'une grande partie de la classe politique et de la société française qui constatent, avec effroi, que le sommet du pouvoir est en train de flatter les pulsions les plus dangereuses. L'amalgame, odieux, entre délinquance et émigration, thème central de l'extrême droite française, est devenu la ligne officielle de la France de Sarkozy. Vendredi, à Grenoble, le président français, qui surfait depuis des années sur le terrain du Lepénisme, s'est inséré définitivement dans les profondeurs glauques de l'extrême droite française. Il l'a fait de la manière la plus perverse qui soit en proposant que la nationalité française soit retirée à «toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie» d'un policier, d'un gendarme «ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique». Il a également affirmé que la «nationalité doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère et que «l'acquisition de la nationalité française par un mineur délinquant au moment de sa majorité ne soit plus automatique». Nicholas Sarkozy est un adorateur compulsif du pouvoir, cherchant toujours le moyen, quel qu'il soit, pour garder la meilleure image auprès de l'opinion. On attendait son «coup» depuis plusieurs semaines en raison de sa déconfiture dans les sondages. Il vient de sortir ce qu'il pense être l'arme décisive censée terrasser l'opposition et lui paver, à nouveau, l'Elysée pour 2012.
Un esprit embrumé par les mauvais sondages
Dans son esprit, réellement embrumé par la chute vertigineuse de sa cote de popularité, tous ceux qui dénonceront un projet de codification du racisme passeraient aux yeux des Français pour des défenseurs de délinquants et de criminels. L'amalgame est en réalité une expression d'un profond mépris pour les Français et leur capacité de discernement. Un assassin de policier ou de gendarme qu'il soit français de «souche» ou non, est, au regard de la loi, auteur d'un acte extrêmement grave qui est sévèrement puni. La déchéance de la nationalité n'a aucun sens dans ce cas. Mais, tout le monde le comprend, le président français ne fait pas de distinction entre «criminels français de souche » et «criminels français d'origine étrangère» que pour s'attaquer frontalement et de manière scandaleuse à tous les Français de «couleur», ceux que l'on doit constamment provoquer et insulter pour gagner une élection. Ceux que l'on doit accuser de provoquer l'insécurité et de manger le pain des Français.
Il y a toujours une part de démagogie dans le jeu politique dans une démocratie, mais dans ce cas de figure, il prend l'allure d'une attaque directe contre les valeurs fondamentales de la République française. Pour rappel, l'article premier de la Constitution française dispose que la «France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée».
Il n'est pas besoin d'être un juriste émérite pour savoir que les propositions de Nicholas Sarkozy, à moins d'un changement de régime et de mise en branle d'un processus de purification ethnique, sont intenables au plan de la Constitution. Le président français a choisi délibérément de pourrir le climat social en mettant sur le marché des propositions provocatrices pour noyer le poisson des scandales dans l'océan de l'infâme.
Nicholas Sarkozy a lancé sa campagne pour les présidentielles de 2012 en s'attaquant à un principe fondamental de la République française et on peut s'attendre à ce que la stratégie de la tension et de la provocation en direction des banlieues basanées ne va que s'accentuer.
Les «étrangers qui viennent manger notre pain»
La classe politique et la société civile françaises sont éberluées et découvrent à quel point la quête obsessionnelle du pouvoir fait de Sarkozy un homme dangereux pour la paix civile en France. «On est dans la manière la plus insupportable d'attiser la haine en désignant ces étrangers qui viennent manger notre pain. Sur ce terrain-là, le président de la République et son gouvernement ont manifestement décidé d'agiter les vieux refrains des années 30 destinés à attiser la haine contre les étrangers», a déclaré Michel Tubiana de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH).
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) dénonce «des annonces démagogiques, contraires aux droits de l'homme, et inefficaces. Une fois de plus, Nicolas Sarkozy s'aligne sur les thèses du Front national», déplore-t-il.
«La République est en train de pourrir par le sommet», a estimé le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, qui constate que l'intervention grenobloise de Nicolas Sarkozy «marque une nouvelle étape dangereuse et indigne, dans une surenchère populiste et xénophobe». Sarkozy, souligne-t-il, a fait «le choix du pourrissement, avec un cocktail explosif jouant sur les peurs».
L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, évoque une «nouvelle étape dangereuse et indigne, dans une surenchère populiste et xénophobe». «M. Le Pen et sa fille n'ont plus besoin de parler, la copie parle à leur place», a déclaré Noël Mamère (Verts). La fille et héritière politique de Le Pen a souligné de son côté que le président Sarkozy «confirme officiellement» les thèses du Front National.
Au ministère d'Eric Besson, celui de l'amalgame et de la haine des blacks et des beurs, on se prépare à mettre en forme les amendements souhaités par Sarkozy.
Dans un contexte de crise, il n'est pas inexact que des citoyens non amnésiques rappellent que ces déclarations ressemblent aux vieux refrains des années 30 où le fascisme se nourrissait de haine des étrangers, d'amalgames injurieux et d'outrances verbales… Les banlieues basanées sont averties : Sarkozy veut les faire flamber pour rester à l'Elysée. Il faut espérer que les jeunes de ces zones déshéritées de la République ne répondent pas à la provocation. Reste à savoir enfin si les Français vont adhérer à la démarche…


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