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Parti clandestinement d'Arzew pour Boston à bord d'un méthanier : L'extraordinaire histoire de Abdelghani Meskini
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 29 - 08 - 2010

Son nom et son parcours sont devenus assez connus dans tout l'Etat du Massachusetts (Boston), constituant de sérieuses références sécuritaires dans les ports comme dans les bureaux des gardes-côtes, dans le rapport sur le 11 septembre comme au niveau de la chambre des représentants.
Jamais un Algérien ne fut aussi important pour le FBI que celui de cet immigrant clandestin qui, un certain janvier de l'année 1995, s'était introduit secrètement à bord d'un méthanier d'Arzew, pour se retrouver quelques jours plus tard au large de la baie de Boston. Il s'appelle Abdelgahni Meskini, originaire de la banlieue oranaise, et serait né, selon certaines informations, dans un pays africain.
«Membre fondateur» de la filière Arzew-Boston, Meskini ne tardera pas à se lancer dans l'activité du vol de cartes de crédit et l'utilisation frauduleuse de documents (New York Times, janvier 2000). D'ailleurs, sa photo, alors qu'il utilisait une carte volée pour retirer de l'argent d'un guichet automatique, pullule sur le web. Connu sous le nom d'Eduardo Rocha, Abdelghani, qui avait choisi de s'installer à Brooklyn (New York) un peu plus tard, était l'ami de Mokhtar Houari, un autre Algérien de Montréal, lui originaire de la ville d'Arzew.
Houari purge actuellement, dans une prison fédérale de l'Indiana, une très lourde peine de 24 ans de prison. Lors d'un procès “burlesque” tenu en 2001 et dont la faille ne pouvait être imputable que sur le compte de la défense, le tout combiné à l'imperfection d'un traducteur (Flawed Translation), Houari paya pour Ahmed Ressam et pour Abdelmajid Dahoumène, l'autre complice, celui qui a pu s'échapper pour se retrouver plus tard en Algérie. En vérité, Houari n'avait pas d'information à livrer au FBI, contrairement au duo Meskini-Ressam, lesquels bénéficièrent d'une réduction de peine. Son unique malheur demeure dans la relation de faussaires et de fraudeurs qu'il entretenait avec Ressam (Montréal), d'une part, et avec Meskini (New York), d'autre part. Ceux-là n'hésitèrent pas un instant à témoigner contre lui. Une peine maximale d'une année au Canada pour vol de cartes de crédit s'est transformée en une peine cruelle de 24 ans, car, tout simplement, la défense a été incapable de démolir une petite preuve disant que Houari avait donné 3.000 dollars à Ressam pour faire exploser l'aéroport de Los Angeles.
De l'avis de tous, cet Algérien serait loin d'être un terroriste, mais l‘injuste pression médiatique précédant le procès était déjà porteuse de jugements sur ce petit délinquant. Son activité à Montréal prouvait qu'il était beaucoup moins islamiste que le président Hamid Karzaï avec qui l'administration américaine traite. Dans une logique de conclusion précoce, notamment le journal Canadian, la presse disait d'ailleurs : C'est après avoir mis le grappin à Seattle, le 14 décembre 99, sur Ahmed Ressam, 32 ans, en possession d'un des plus puissants explosifs au monde, le RDX, connu sous l'appellation scientifique de cyclotriméthylène trinitramine, que les enquêteurs américains, en collaboration avec les services policiers canadiens, ont reconstitué la toile d'araignée du réseau terroriste islamiste en Amérique du Nord. C'est de cette façon qu'ils sont remontés à Mokhtar Houari, arrêté à Ville d'Anjou, à la périphérie de Montréal, par la GRC (Gendarmerie royale canadienne), suite aux révélations de ce même Abdelghani Meskini arrêté à New York le 25 décembre.
Or, deux semaines après son arrivée au Canada, Mokhtar Houari, originaire d'Arzew (Oran), se présente à un bureau d'immigration pour revendiquer le statut de réfugié politique. Il a franchi le sol canadien via la France et la Suisse, en possession d'un passeport français sous l'identité de Abderrahmane Boumazrek.
Meskini dans le méthanier
Aujourd'hui, Abdelghani fait face à de nouvelles accusations relatives à sa libération conditionnelle en 2005, après avoir passé presque 6 ans en prison. Le FBI l'accuse d'avoir tenté d'acheter un kalachnikov et d'avoir recherché sur Internet un magasin de vente d'armes à feu dans la ville d'Atlanta (Géorgie), l'endroit où il avait décidé de se refaire une nouvelle vie.
Reste à mentionner que Meskini ne fut autre que l'homme qui a failli compromettre toute la vente du GNL algérien aux Etats-Unis. Ici, si nous avons dit qu'il fut une référence précieuse pour le FBI, c'est parce il a non seulement pu chambouler toute le processus sécuritaire des gardes-côtes américains, mais il est arrivé à actionner une multitude d'études et de projets sur la sécurité des ports américains et particulièrement leurs terminaux gaziers. Cette révolution en matière de sécurité portuaire, qui fut déclenchée juste après l'exécution des attaques du 11 septembre 2001, eut comme point d'orgue une batterie de mesures pour éviter une attaque nucléaire par voie maritime ou carrément une attaque contre un site nucléaire à l'aide d'un méthanier. Dès décembre 2001, le ministre de l'Energie algérien a dû faire face à une grande pression émanant du gouvernement américain, aux vociférations du démocrate Edward Markey (membre du Congrès), aux attaques de Distrigaz (la compagnie américaine contractante) et plus encore aux mesures spéciales décrétées par les gardes-côtes américains à l'encontre des navires algériens.
Il faut d'ailleurs être honnête pour reconnaître dans ce cas précis l'habileté de ce ministre, mais surtout sa compétence pour sortir de ce tourbillon dans les conditions des années 2003-2004. C'était déjà intelligent de dégoupiller toute cette crise pour la faire reconvertir dans la notion des terminaux offshore dans lesquels l'Algérie pourrait financièrement souscrire. Bien qu'il soit utile de rappeler que nous n'avons jamais occupé la fonction de «meddahine» en faveur d'un ministre qui, objectivement, répondait au degré de «ministrabilité», lequel fut impérativement requis. Requis pour briser des voix hostiles qui avaient vite appelé au bannissement des tankers provenant de l'Algérie, voire la cessation de l'importation du GNL au moment où notre pays devint un fournisseur important des USA en matière de gaz liquéfié. L'option alternative était le renforcement de l'importation à partir de Trinidad et Tobago, un petit pays des Caraïbes qui arriva à supplanter Arzew et Skikda. Bien sûr, cela se passait au moment ou Oman comme les Emirats manifestèrent leur intention de nous remplacer.
Il est utile de rappeler (notre papier de juillet 2004) la valse que suscita le projet de la sénatrice du Maryland, Barbara Mikulski, une dame du clan démocrate (version Clinton), à qui revient l'initiative anti-navires algériens. Barbara avait protesté auprès de la Commission de l'énergie des Etats-Unis (Fédéral Energie Regulatory Commission) au sujet de l'ouverture du terminal Point Cove dans la baie de Chesapeake (côte atlantique, Etat du Maryland ), lequel fut momentanément réservé pour recevoir les méthaniers en provenance d'Arzew. Or, cette installation était fermée depuis les années 1980 suite au différend gazier entre Sonatrach et El-Paso.
Le cas Meskini n'a pas cessé d'être cité comme l'exemple d'un terroriste dissimulant des bombes et se cachant dans un navire algérien fonçant directement sur les installations nucléaires de Calverts Cliffs, dans la baie de Chesapeake (Maryland). Il se trouve, d'ailleurs, que le trajet qu'effectuent les méthaniers vers le terminal de Point Cove passe justement par cette baie.
L'initiative de Mikulski a été amplement valorisée sous l'appellation: pour que la baie Chesapeake soit sécurisée («for a safe Chesapeake Bay»). La même procédure s'étendit aux terminaux de Lake Charles (Louisiane), d'Elba Island (Géorgie) ou encore d'Everett (Massachusetts), les 3 autres installations dont disposent les Etats-Unis.


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