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Gros trou d'air ramadhanesque dans l'industrie touristique tunisienne
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 08 - 2010

L'arrivée du mois de ramadhan au cœur du mois d'août présentait le défi commercial pour la destination Tunisie de préserver une partie de sa très forte clientèle algérienne. Pari manqué.
La filière a choisi de garder ses tarifs de haute saison… et l'offre d'un s'hour en résidence hôtelière pour les jeûneurs, n'a pas pesé face aux lourdes habitudes coconnières du mois sacré.
Il faudra réagir car le manque à gagner est criard.
Les visiteurs jouent aux fantômes sur le bateau balançoire immobile de Carthage Parc. Absents. Et les éléphants d'Hannibal sont tristement seuls sur l'esplanade de l'entrée. Le vendredi 13 août, 22 h 30 mn, est pourtant un pic de saison pour le parc d'attractions le plus huppé de Tunisie, collé à la «Medina» de Yasmine Hammamet. Certes l'entrée à 15 dinars tunisiens (environ 1050 dinars algériens) donnent à réfléchir aux familles nombreuses. Mais là n'est pas la raison du courant d'air qui circule sur les terrasses de café, du coup, à peine éclairées dans l'enceinte du parc. La saison estivale dans le balnéaire tunisien, trépidante jusque-là, a effectué un atterrissage d'urgence depuis début août. L'arrivée du ramadhan, le 11 août, a accéléré le départ de dizaines de milliers d'Algériens, de l'arc Hammamet sud- Nabeul. Les ménages tunisiens de plus en plus nombreux ces dernières années à profiter des formules de séjour en hôtel, parfois dans le sillage d'un parent émigré, ont eux aussi quitté les lieux. A Yasmine Hammamet le taux d'occupation de l'Hôtel Safa, trois étoiles, proche de faire tourner ses 290 chambres du 15 au 31 juillet, s'est divisé par plus de trois à la mi-août. Sa filière de l'Europe de l'Est, Russes et Polonais en tête, sauve la mise. Ailleurs, à Yasmine Hammamet, les estivants italiens, espagnols ou français maintiennent l'activité des commerces. Une moyenne surface a inventé une promotion originale durant l'été, «25% moins cher pour tout article acheté entre 14h et 16h», le creux abyssal de la journée ordinaire. Sans «les populations» algériennes et tunisiennes, la journée entière durant le ramadan, ressemble tout d'un coup à un 14h-16h.
L'industrie hôtelière a choisi la continuité
Il n'y a finalement pas eu de promotion à destination des touristes algériens pour les amener à acheter des séjours en Tunisie durant le Ramadhan. A Alger, le patron d'une agence de voyages de Didouche Mourad attendait encore à une semaine du début du ramadhan, que son commercial, dépêché en Tunisie, lui envoie des tarifs aménagés pour la saison du jeûne pour la clientèle algérienne. En vain. «Le Sol Azur, 04 étoiles à Hammamet sera à 6400 dinars algériens par tête et par nuit en occupation double et en demi-pension. Comme prévu depuis le début de l'année». L'industrie du tourisme tunisienne a choisi de maintenir les tarifs de haute saison pour l'ensemble de ses clientèles. Un choix marketing que tente d'expliquer, Raouf, un hôtelier sur place. «Des tarifs cassés pour les Algériens en août à cause du ramadhan auraient fait reporter à des clients de juillet leur séjour vers août, sans compter que nous aurions pu avoir des émigrés algériens et tunisiens qui d'habitude passent par leur agences européennes, utiliser le canal des agences algériennes. Et puis, il n'est pas certain que d'afficher en août des tarifs de moyenne saison suffise à décider des familles algériennes à passer le ramadhan loin de chez elles». Les hôteliers tunisiens ont choisi une autre démarche. Rendre, en comptant sur eux pour qu'ils le répètent, le ramadhan agréable à ceux, parmi leurs clients musulmans, qui ont choisi de poursuivre leurs vacances chez eux : au restaurant du Safa, la chorba et le brik tunisien sont venus agrémenter un menu subitement devenu moins fade, dès le début du mois sacré. Les pensionnaires qui le souhaitent peuvent être réveillé pour le S'hour à trois heures trente du matin… voire prendre des provisions de la table du restaurant pour la soirée. Pour le reste, tout fonctionne à l'identique pour les touristes européens : heures des repas, consommation servie à la plage et à la piscine, alcool… L'industrie du balnéaire tunisien est restée à l'heure de l'international. Choix conservatoire : c'est la première fois que le ramadhan empiète le cœur de la saison estivale depuis que la Tunisie est devenue une destination de séjour pour de centaines de milliers d'Algériens. Et le manque à gagner est spectaculaire.
La bulle du balnéaire va-t-elle se dégonfler ?
Il faudra bien trouver la parade. Ahmed, un vendeur d'artisanat dans la Médina de Hammamet est sceptique : «la saison était mauvaise avant même le ramadhan. Les Européens aussi ont manqué cette année. Je ne sais pas pourquoi». Les effets du chômage sans doute, les incertitudes sur l'avenir. Les loueurs de maisons à Hammamet et Nabeul, aussi se plaignent. Le séjour en location a connu une dépression encore plus forte que celle des hôtels. Moncef, agent immobilier dans la ville balnéaire du Kram dans la banlieue nord de Tunis s'attend à des étés difficiles : «cela marchait un peu moins depuis quelque temps, le ramadhan va aggraver la situation». La bulle du balnéaire survivra-t-elle aux quatre à cinq années où le ramadhan étouffera la consommation estivale ? A Yasmine Hammamet, des restaurants et des prestataires de services ont arrêté leur saison avec le début du jeune. Le très officiel journal La Presse reconnaît «une préoccupante absence de public dans les festivals d'été». Le lancement de festivals s'était emballé ces dernières années accompagnant la forte croissance des visites touristiques dans le pays. La tendance est déjà au tri, le festival de Jazz de Tabarka, en difficulté, s'est ouvert aux musiques du monde pour ne pas disparaître. La parade aux étés tronquées qui ont commencé, c'est finalement, le musée Bardo qui l'a peut- être trouvé. Il a mis la moitié de ses salles en réfection pour le ravalement des mosaïques. En attendant des étés meilleurs.


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