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Diversités et pluralismes clandestins
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 09 - 2010


"Je me révolte, donc je suis".A.Camus
Est-ce qu'il s'agit de restes des pratiques et structures qui ont baigné dans des clandestinités forcées, imposées par des conjonctures et des combats particuliers? Les chercheurs nous diront un jour si les clandestinités liées au mouvement national, à la Guerre de Libération, à la négation officielle de partis opposés à l'hégémonie du FLN et aux verrous politiques perdurent pour faire désormais partie d'une mémoire, d'une gouvernance qui adorent l'unicité et la clandestinité.
La prégnance idéologique, politique, culturelle de "l'unicité" de pensée, de la soumission servile à un sommet omniscient, de l'allégeance veule aux chefs d'un jour, du déni absolu des débats et de celui qui pense autrement est effectivement encore un invariant du champ national. Ce dernier, manipulé à souhait, menacé ou acheté selon les secteurs et les nécessités, valorise de manière débile le croyant surtout démonstratif et nie l'élan pour la citoyenneté. Le refus de la transparence et de l'exposition pour de hauts responsables fait que ceux-ci évitent comme la peste le verdict d'une quelconque élection et refusent de déclarer leur patrimoine.
Montrer le moins, dire le moins possible, ce sont les éléments constitutifs et structurants d'une partie des élites, de la classe politique, des écrivains, artistes, poètes, dramaturges, etc. Dire son indignation devant la corruption, une mauvaise gouvernance, des actes flagrants d'atteinte à la dignité et aux droits de l'homme, est exclusivement réservé à des universitaires, dont certains sont brillants, la discrétion sinon la clandestinité sont de rigueur. Surtout s'ils sont passés du côté "officiel" dans l'attente d'un coup de téléphone pour revenir aux affaires, d'une invitation pour un thé, eux qui préfèrent d'autres boissons… Se fondre dans le décor tout en recherchant ou en espérant les feux de la rampe, tel est le déchirement et le paradoxe d'intellectuels, de "gens du livre", de cinéastes, d'hommes de théâtre, plus près de la clandestinité dans l'expression publique que des colères éclairées, citoyennes, celles qui indiquent des caps d'espérance et donnent du courage aux publics qui les admirent, les adulent pour finalement comprendre que tous les pluralismes sont acceptés dans la Constitution, pourvu qu'ils restent clandestins dans le vécu quotidien.
De fait, et malgré la chape de plomb, les silences complices des intellectuels qui sont, provisoirement, dans les institutions et le T.V.B. (tout va bien) des médias lourds qui ont répudié tous les pluralismes et le maximum de diversités, on accule à la clandestinité des pratiques, des gestuelles, des espaces festifs et tous ceux qui pensent et n'ont pas le courage de partager leurs pensées, leurs analyses et leurs convictions.
De larges secteurs de ce qui reste des couches moyennes pratiquent de facto une clandestinité qui confine au domicile, aux petits cercles d'amis, et selon les moyens financiers, à quelques jours de vacances en Tunisie ou dans un pays d'Europe. On "casse" la clandestinité comme on le fait pour le carême. A huis clos sinon avec un public très restreint. On fait la chasse - police et justice à l'appui - aux non jeûneurs qui sont algériens à part entière, égaux avec les autres jeûneurs (surtout en public), on ferme tout pour cadenasser le pays et envoyer une image d'une société fermée à l'étranger, au non musulman, aux diversités purement nationales. Quel est le choix laissé à tout le monde, aux pluralismes et aux diversités? La clandestinité à l'ombre d'articles si généreux, si démocratiques et tellement égalitaire de la Constitution, obligée elle-même d'être dans la clandestinité à force d'être piétinée et violée. Les couches moyennes dans le monde se différencient par un mode de vie, un pouvoir d'achat qui en fait des accélérateurs de croissance, de culture, de pulsions vers le haut. Au Brésil, elles représentent 50% de la population. En Algérie, on ne connaît pas leur pourcentage dans la société, elles sont clandestines en dehors du lieu de travail.
Des diversités, des maux sociaux (propres à toute l'humanité), des différences, des divergences, des caractéristiques humaines ou spécifiques, locales ou ancestrales, sont occultés, acculés à la clandestinité. Le sexe, le sida, l'homosexualité, la pédophilie, les pratiques religieuses et la foi non musulmanes, l'adultère, les écoles idéologiques, économiques et politiques, les crimes et délits au sommet, en cols blancs, la privatisation des plages, des trottoirs par les commerces, la jungle des marchés et cités populaires, toute une vie qui vit est dans la clandestinité. Dans les "programmes" politiques, dans les discours tellement rabougris et hurlants du clergé national, au Parlement, dans les productions littéraires, audiovisuelles, théâtrales, cinématographiques, on ne trouve aucune trace de ces problématiques. Il y a encore des bars, des prostituées, des homosexuels, des barons de l'informel, des scandales financiers, des cités, des villes, des quartiers qui sont de simples et vraies décharges publiques. Mais il n'y en a aucune dans la Khoutba des partis, dans les travaux culturels, artistiques, dans la chanson, etc. Ou bien la vie, la réalité existent comme partout sur la planète, et alors on les voit. Soit elles n'existent pas, et alors tout ce qui précède est faux. Ou bien la clandestinité est une forme de gouvernance imposée à la société qui fait comme si... C'est le syndrome de la bombe à retardement. Et à force d'accumuler la poussière sous le tapis…
Dans un système qui répugne à respecter la Constitution, à accepter le réel et l'exposer pour le meilleur traitement possible, qui nie les pluralismes, les diversités, donc les richesses, les éléments constitutifs de tout un peuple, la clandestinité irrigue toute la société. Le puissant ne fait pas publier son patrimoine, le plus petit commerçant triche avec le client et l'impôt et il est difficile de savoir si un responsable puissant est marié, s'il a des enfants, s'il a un diplôme, où il passe ses vacances… Entre la génération de novembre et celle d'aujourd'hui, le témoin de la clandestinité, devenue religion, est bien transmis. Dans la foulée, on a inventé (ce qui prouve le niveau de la recherche), un concept juridique : le non jeûneur; une catégorie sociale: les familles de disparus et le déguisement annuel pour la nuit du destin.


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