Décès du journaliste et romancier Djamel Eddine Merdaci : le ministre de la Communication présente ses condoléances    Grand concours national de saut d'obstacles "deux et trois étoiles" : début des épreuves à Oran    Ouargla : Badaoui inaugure deux nouvelles installations policières au chef-lieu de wilaya    Clôture de l'année pédagogique pour les établissements de pêche et d'aquaculture    Electricité et gaz/régulation: Convention-cadre entre la CREG et le Conseil de la concurrence    Algérie/Afrique du Sud: signature d'un procès-verbal d'entente pour renforcer le partenariat dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique    Appel à l'utilisation des instruments de la Charte des Nations Unies pour mettre fin aux crimes de l'occupation sioniste contre les Palestiniens    Journée internationale Nelson-Mandela: le monde honore l'héritage d'un homme hors du commun    Conflit au Soudan: l'UNICEF condamne les attaques qui ont coûté la vie à 35 enfants    Le ministre de la Communication installe le nouveau Secrétaire général du ministère    Décès du journaliste et écrivain Djamel Eddine Merdaci: la DG de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Commerce extérieur: Rezig préside une réunion consacrée à la révision de la liste des produits agricoles et alimentaires concernés par le gel de leur exportation    Canicule sur des wilayas côtières du centre et de l'est du pays vendredi et samedi    En progression de 18 %    L'Algérie gère bien sa partie et reste optimiste pour la suite    Ressources en eau, rentrée scolaire et formation professionnelle à l'ordre du jour    Suite aux orientations du président de la République, quelles perspectives pour l'industrie de voitures en Algérie ?    Importante manifestation à Bruxelles pour exiger la suspension de l'accord UE-entité sioniste    Un important programme de réhabilitation des trottoirs élaboré    La société civile dénonce certaines formes d'extrémisme    Un collectif de chrétiens dénonce un « silence accablant » en France    L'ONDA et l'OMPI examinent les moyens de renforcer la coopération    Madani Namoun inhumé au cimetière de Garidi à Alger    Décès du journaliste, romancier et critique de cinéma, Djamel Eddine Merdaci    Grand Prix de Brescia (800 m): nouveau record personnel pour Gouaned    CAN-2024 féminine: double séance d'entraînement pour les Algériennes    L'Algérie accueille la première édition    Le roi du Maroc participe à la profanation de la mosquée Al Aqsa    «Nous jouons pour une nation»    Arrivée d'enfants de la communauté nationale à l'étranger    «Une mémoire impérissable et un peuple invincible»    Décès du comédien Madani Namoun    Sur la voie de la fidélité    Trump entre le messianisme, le business, le pillage de la Palestine et le massacre des Palestiniens    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    Confiance totale en nos capacités et en nos ressources    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Demande de grâce pour Farès Bouchouata
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 10 - 2010

Pour «ouvrir» une année judicaire, il existe deux formules : par le haut en parlant des réformes nécessaires, en donnant des chiffres ou en rappelant la suprématie de la loi; ou par le bas, en commençant par le cas de Farès Bouchouata et de son cousin. Comme toute chose dans ce pays, mis à part pour la guerre de libération qui avait besoin de la foule, Bouteflika a commencé par le haut. Par le concept, l'annonce, l'idée qui n'a pas de chaussures sur terre, le grand texte du grand discours. Pourtant, le cas le plus immédiat était là, sous les yeux, à portée de la main et de la grâce. La justice, c'est comme l'histoire des hommes : il faut la raconter homme par homme pour en saisir l'humanité. Ce n'est donc pas le cas : Farès Bouchouata est un Algérien de 27 ans qui vient d'être condamné à deux ans de prison pour deux chefs d'inculpation invraisemblables. D'abord, pour avoir «mangé le ramadan», selon le fameux article 144 bis 2, puis, après correctif, pour avoir cassé deux vitres avec sa tête, selon la vitre qui lui a causé 26 points de suture encore inexplicables. Dans les deux cas, on ne comprend pas : peut-on écoper de deux ans de prison pour un casse-croûte dans un pays libre, qui a admis la liberté du culte et le respect de l'Autre? Peut-on être condamné à deux ans de prison pour une vitre, dans un pays où on a volé des milliards avec la langue ou une fausse pharmacie et deux avions loués ? Il y a donc quelque chose qui ne fonctionne pas. D'autant plus que le cousin de l'inculpé est condamné à trois ans par contumace car il est en fuite et sur la base de l'article 144 bis 2. Chose qui contredit la thèse de la vitre qui a porté plainte contre une tête.
Au-delà du faux humour, reste cependant cette affreuse sensation de complicité : on est tous complices dans ce crime de chasse au casse-croûte et on est tous responsables de Farès Bouchouata. Qu'on le veuille ou pas. Tout le reste est frappé de nullité, réduit au statut de détail et de caprice ou d'agitation post-années 90. Car comment désormais manger dans ce pays, gagner son salaire, discourir sur Bouteflika ou sur ses réformes, parler d'Ouyahia ou du FLN, commenter Saïd Sadi ou les augmentations de salaire sachant qu'un Algérien croupira dans la prison pendant 700 jours, soit pour une vitre, soit pour un casse-croute ? Comment avoir bonne conscience ? Comment continuer à faire son boulot et encaisser son salaire ? Comment encore parler de ce pays et le vivre ? Comment avoir une vie normale et exercer une opposition devenue banalisée quand il y a dans un endroit du pays quelque chose comme ça ?
Car si on laisse faire une fois, une seule fois, ce genre de «justice», on ouvrira la porte au reste. Un jour, l'Algérien libre fera de la prison pour avoir raté des ablutions ou avoir regardé une cheville féminine nue. Les grandes dérives commencent par de petites compromissions. Aujourd'hui, ce qui pourra sauver Farès reste la grâce Présidentielle car son jugement est définitif et l'opinion libre pèse peu dans un pays verrouillé. Reste que la grâce possible du Président de la RADP : L'Histoire retiendra donc l'autoroute Est-Ouest, quelques lampadaires et le paiement des dettes mais aussi l'une des deux conclusions : c'est soit le mandat durant lequel Farès Bouchouata a été gracié et la Justice réformée par le bas, par l'homme et l'humain; soit c'est le mandat où un Algérien a été condamné pour une vitre ou un casse-croute, chose qui n'a jamais eu lieu depuis les premiers rois de Numidie et depuis que l'Algérie est un pays. Farès est donc déjà condamné mais Bouteflika a encore le choix de ne pas l'être.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.