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Les pèlerins racontent Cauchemar aux lieux saints
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 11 - 2010

Une nouvelle victime est venue s'ajouter hier au triste bilan des personnes décédées, cette année, parmi les hadjis algériens.
Il s'agit d'une femme habitant Oran, âgée de 33 ans, qui s'est éteinte en plein ciel, une heure après avoir quitté les terres saintes à bord du premier vol de retour à destination de l'aéroport international d'Oran-Es Senia. Un vol arrivé hier aux environs de 12h 30, avec une dizaine d'heures de retard, car attendu, selon le programme initial, depuis 3h du matin. Selon des informations recueillies auprès du personnel médical du terminal à chapiteaux de l'aéroport d'Oran, espace consacré exclusivement à l'accueil des hadjis, «la victime, une trentenaire souffrant d'une grave maladie chronique, serait décédée d'un arrêt cardiaque, à peine une heure après le décollage de l'avion».
Les premiers hadjis ayant franchi la zone de contrôle de la PAF, même parmi les plus jeunes, laissaient apparaître des signes assez marqués de fatigue et d'épreuves. Quoi de plus normal, dirait-on, après un aussi long et éreintant voyage. Mais la longue distance du périple n'explique pas tout.
Beaucoup de hadjis n'ont pas caché leur déception, voire même leur colère, pour certains, à propos des conditions de leur séjour dans les terres saintes, qualifiées cette année de «catastrophiques». «Je suis heureux de rencontrer enfin des journalistes. Croyez-moi, on a essayé de vous contacter depuis La Mecque pour dénoncer le calvaire qu'ont vécu les hadjis algériens, dans l'indifférence totale, particulièrement à Minen, Arafat et Mouzdalifa », nous confie, de prime abord, un hadji quadragénaire, après qu'on l'ait interpellé pour prendre ses première impressions. Pour un autre hadji, avocat de son état, ça a été «un massacre», dira-il sans ambages, en parlant de «la présence de 36.000 hadjis algériens pour lesquels on aurait mis à disposition uniquement 25.000 places d'hébergement.» Personne n'a voulu se casser la tête parmi les responsables de la mission pour trouver des solutions pour ces gens. C'est simple, les personnes en surplus ont dû passer leurs nuits à la belle étoile», a-t-il ajouté.
Même son de cloche pour un autre hadji qui a accompli le rite du Hadj en qualité d'accompagnateur de sa mère âgée. Pour ce jeune pèlerin, originaire de Sidi Bel-Abbès, la faute de ce «désastre » incombe principalement aux membres de la Mission algérienne aux lieux. On n'a vu personne parmi ces gens là depuis notre arrivée jusqu'à notre retour. On a dû, ma mère et moi, passer une nuit dehors, à la belle étoile, avant qu'un groupe de jeunes Algériens se soit porté volontaire pour nous laisser leurs places sous la tente où ils étaient hébergés. Autre anecdote racontée par un hadji d'Oran : «vous voyez ce vieil homme ? Il s'est égaré pendant quatre jours. On a dû s'organiser tout seuls, sans l'assistance d'aucun officiel pour mener les recherches. On a fini par trouver la trace du vieillard égaré dans un site lointain grâce à des Algériens qui ont eu vent de l'avis de recherche qu'on a lancé au sein des hadjis de notre communauté.
Les membres de la Mission qu'on a réussi à contacter par téléphone n'étaient même pas capables de nous faire parvenir un véhicule pour ramener le vieil homme. Encore une fois, on a dû s'organiser tout seuls et on a ramené le vieux hadji en le portant sur nos épaules jusqu'au campement.» Et d'ajouter: on remercie Dieu pour le courage et la solidarité qu'il nous a donné, et on rend un hommage particulier aux médecins algériens qui étaient sur place, les seuls qui étaient disponibles à tout moment pour prendre soin des personnes les plus faibles.
Aussitôt débarqués à l'aéroport international Mohamed Boudiaf, les hadjis de la région de Constantine, dont un premier contingent de 28O membres est arrivé vendredi aux environs de minuit. Interrogés à la radio lors des informations locales d'hier, ils sont tombés à bras raccourcis sur l'organisation générale du pèlerinage de cette année et la mission algérienne, en dénonçant ses multiples défaillances lesquelles, le moins qu'on puisse dire, ont-ils affirmé, leur ont occasionné énormément de fatigue tout en mettant leurs nerfs à rude épreuve. Les récriminations des hadjis sont très nombreuses: ainsi, entre autres, un hadji affirmera: «A Arafa, comme à Mouzdalifa, nous nous sommes retrouvés livrés à nous-mêmes… il n'y avait personne pour nous orienter». Une vieille hadja, visiblement impatiente de dire ce qu'elle avait sur le cœur lança à haute voix: «Que voulez-vous qu'on vous dise, l'organisation était une véritable catastrophe ! » en répétant haut et fort ce dernier mot à trois reprises. «Nous avons éprouvé de grosses fatigues et c'est uniquement grâce à Dieu que nous sommes revenus sains et saufs !», cria une autre.
Un groupe de quatre hadjis a décrit le calvaire des pèlerins en débarquant à Minen où ils furent fort surpris de voir que leurs bagages n'ont pas suivi, où on les a obligés à marcher 7 km à pied. «Il y a pire, dit un autre, car nous avons constaté que dans les camps de chaque pays participant, flotte le drapeau national, sauf dans le camp algérien. C'est une honte! ». Ils ont été unanimes à dire qu'ils ont énormément souffert de l'organisation, ou de l'absence de celle-ci, toujours en pointant du doigt la Mission algérienne. «Mais Allah Ghaleb, c'est comme ça ! », dira avec fatalisme un autre hadji.
«Nous sommes bien arrivés, mais ils faut dire franchement que nous avons été maltraités, soit par les membres de notre propre mission, soit par les autorités saoudiennes qui nous ont obligés, par exemple, à se lever à 5h sous peine de ne pas être transportés alors qu'ils donnent rendez-vous à 10h pour les autres.» Il y a surtout les conditions de saleté dans lesquelles nous avons été contraints de vivre et que nous n'avons pu supporter», déclara à son tour une autre hadja. «On nous oblige à embarquer nous mêmes nos bagages dans les camions», s'est plaint un autre. «Nous avons été abandonnés et nous n'avons trouvé personne pour nous guider» ajouta un autre. Enfin, le dernier à parler dira tout simplement qu'il faut aussi blâmer les familles qui envoient des parents âgés sans aucun accompagnateur pour les aider, au moins, à porter leurs bagages. Pour terminer, signalons que l'aéroport de Constantine accueillera, jusqu'au 3 décembre prochain quelque 25 vols de hadjis en provenance de Djeddah, et ce, à raison d'une à quatre arrivées par jour. A leur arrivée, les hadjis trouveront, heureusement, toutes les conditions d'accueil à commencer par la santé où une équipe médicale, disposant de locaux aménagés, a été installée à l'aéroport pour intervenir en cas d'urgence ou de constat d'état anormal en prodiguant les premiers soins aux arrivants.


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