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Une loi de finances aux relents ségrégationnistes !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 12 - 2010

La guerre d'Algérie, comme qualifié par Lionel Jospin, est finie. Le colonialisme dans sa forme initiale est en déclin. Reste ses relents face au devoir de mémoire comme préalable aux relations internationales dans le respect des différences ethniques, croyances et mode de production. Et si l'économie mondiale nous impose par son hégémonie excessive des règles contraires à la morale islamique, c'est à la loi de la globalisation qui échappe aux principes de la mondialisation que nous nous soumettons.
Enfin, c'est du pareil au même quand il s'agit de facies d'anciens indigènes du troisième monde !! Il est évident qu'actuellement nous assistons impuissants à l'effritement de certaines valeurs coutumières, morales et culturelles ancestrales, emportées par les vents permanents des usages excessifs et des pratiques allant dans le sens d'une intégration au monde occidental dit « universel ». En consentant d'énormes concessions, il n'en demeure pas moins que le peu qui reste doit être secouru et préservé. Le socle d'une société blessée, loin d'être une nation au sens idéologique du terme, devrait être reconstruit même sous les ruines de l'ancien empire colonial. Trainer les haillons d'un tel vieillard dégarni de ses principes fondamentaux, « Liberté, Egalité, Fraternité», et en faire un habit hérité, un butin de guerre, même dénudés nous avons les moyens et le devoir de tisser notre propre dhotî (1), pour imiter le bon exemple, le Mahatma Gandhi.
Nous faisons face à de nombreux défis. Et, je suis convaincu que ce n'est pas avec cet hétéroclisme d'hommes politico-affairistes que nous allons nous en sortir indemnes. Les lois de finance se succèdent aux grès des offrandes et dons d'Allah. Le pétrole, le gaz, la pluie et pour survivre rien d'autre que d'énormes importations en permanente croissance pour s'engouffrer de gruyère et de Rockford. Comme si cela était nécessaire et indispensable à l'intelligentsia locale pour se ressourcer. Ajoutez à cela, les belles crèmes hydratantes et rajeunissantes, les parfums embaumés d'encens miraculeux, les voitures de luxe et de plaisance, parqués le long d'interminables bouchonnements psychopathiques. Même Dior et Cacharel se mettent de la partie pour moderniser nos ex-indigènes, toute en dénudant ostensiblement nos femmes désorientées. Conditions sine qua non pour intégrer ce monde supposé réel. Le monde dit « moderne». Que des leurres ! La vie d'ici bas, n'offre à chacun de nous que ce qu'il lui est destiné. Et, la meilleure part que Dieu nous réserve, ne saurait être déviée de la bonne foi et la pureté de l'esprit pour la mettre au service du bien de tous. Sans défense, nous sommes envahis et piégés comme de dociles proies par des iconographies étrangères à nos mœurs, soutenues par des matraquages publicitaires autorisés et employés à volonté, en guise de légitimation, pour nous réduire au statut chèrement combattu, l'indigénat, celui-là « moderne ». Incapables de convaincre de la probité de ses modèles mis sur les étalages, ne donnant pas assez d'arguments fiables sur leurs fondements philosophico-existentiels, ils tentent par tous les subterfuges de nous entrainer vers la perversion et l'ignominie.
La société humaine se distingue des autres communautés par le bon vouloir. Le pouvoir individuel tend à s'effacer pour se dissoudre sous l'emprise de l'Etat sur ses concitoyens. Ainsi, l'Etat n'est plus ce représentant élu légitimement, dont la fonction est d'administrer les biens et acquis de la collectivité, ayant pour charge également de les répartir équitablement. Il agit à sa guise selon ses options politiques et les moyens idoines pour préserver ses nouveaux statuts.
A ce titre, toutes loi de finances n'est que le reflet de ce vice de forme qui en réalité permet à la collectivité en « démocratie » réelle et participative, et c'est encore un concept occidental, d'avoir recours à des objections traduites en amendements. Le «pouvoir» législatif est donc là, dans la répartition des pouvoirs, pour traduire cette volonté populaire en réalité concrète. Et, comme, ce dernier est en même temps à son tour politique, donc soucieux de préserver également ses propres privilèges, juge et partie à la fois, l'instrument d'équilibre entre la richesse et la pauvreté se voit dévolu et instrumentalisé. Ce paradoxe ne fait que perpétuer le disfonctionnement étatique et impose des inégalités flagrantes au sein de la société. Et toute avancée rémunératrice d'une catégorie sociale par rapport à une autre ne s'exprime que par une forme de solidarité perçue comme un bon vouloir, un acte charitable, émanant de la tutelle. Il se substitut ainsi aux droits inaliénables de la collectivité et de l'ordre convenu.
Le propre d'une loi de finances
La loi de finances est un instrument économique né dans des conditions particulières à travers l'histoire de l'humanité. Sa principale fonction est de répartir les richesses obtenues des récoltes, impôts ou autres gains, entre les citoyens d'une même cité.
La gestion financière des Empires autant que celle des Royaumes était différente et plus modeste que celles appliquée aujourd'hui dans les Etats-nation. Elle n'offrait pas matière à une aussi large répartition. Les rois profitaient de cette mesure pour s'octroyer auprès des représentants de la plèbe, c'est-à-dire, les sénateurs le droit de distinction. Soit le budget de fonctionnement !
Ce type de loi n'avait d'emprise que par rapport aux étendues des pouvoirs fonciers, militaires ou civiles mis en place.
Les territoires n'étant pas sous le contrôle direct des souverains, des impôts d'usage sont imposés sur la production, le dédouanement des produits commercialisés et l'usage du sol. Les sources de financement de ce budget variaient selon l'ingéniosité et le développement des relations entre les provinces, les villes et les Etats. Si le monde arabo-musulman avait d'autres formes de collectes des richesses, il n'était pas aussi loin des modèles occidentaux. Il se distinguait uniquement par la typologie des instruments mis en place pour contrôler les échanges commerciaux. Deux sources à caractère religieux alimentaient les trésors publics (Bayt el mal el mouslimine), l'aumône (la zakat) et la dime (l'achour). La maison des croyants pouvait bénéficier des biens relevant des propriétés individuels (Melks) ou collectives (Arch), perçus directement ou en guise d'impôts. Elle devait les répartir selon les principes d'équité et d'impartialité, dans l'intérêt de tous. Et les plus démunies étaient pris en charge par les apports conséquents des riches.
Cependant, cette parité des catégories sociales (riches et pauvres) perçue par certains esprits occidentaux comme une injustice Divine pour critiquer l'islam, malheureusement reconduite illicitement ou par inadvertance dans nos pratiques politiques aujourd'hui, n'est que la volonté d'Allah pour l'équilibre de la société et l'examen de chacun pour le jugement dernier. C'est plus qu'une règle, un principe fondamental de la composition sociale. « Est-ce eux qui distribuent la miséricorde de ton Seigneur ?
C'est Nous qui avions réparti entre eux leur subsistance dans la vie présente et qui les avons élevés en grades les uns sur les autres, afin que les uns prennent les autres à leur service. La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux, cependant, que ce qu'ils amassent. » (2)
A l'issue de leur libération des emprises coloniales, certains pays islamiques réadaptèrent les règles ancestrales de la charia « relatives à la modération dans la consommation, la justice et l'équité. L'aide au pauvre par la Zakat, et interdiction de l'intérêt serait mis en évidence dans ce contexte » (3). Principes en progression constante, sur lesquelles devrait s'inscrire nos lois de finances respectives, pour ne plus avoir recours à des arithmétiques complémentaires aux fins de corriger les multiples erreurs et égarements commis dans la gestion de biens de la communauté, souvent à desseins pour apporter des correctifs aux injustes ou aux gaspillages.
Les racines du mal
Au-delà des aspects positifs consacrés par la loi de finance 2011, tant sur le plan des investissements que sur le plan de la redynamisation de l'économie nationale, il y a des points sur lesquels il serait utile d'apporter quelques réflexions pour avoir déjà suscité de nombreuses interrogations. Le projet est incontestablement d'une importante nationale. Il constitue en fait la matrice autour de laquelle s'articule la mécanique Etatique et communautaire. Les questions qui fâchent, sources de division et de fragilisation, risqueraient fort bien d'induire à des retombées structurelles sur la cohésion sociale. Elles pèsent lourdement sur l'avenir apparemment hypothéqué par l'esprit de certains réfractaires à la vérité pour le salut de cette chétive nation. Quant la presse nationale nous informe avec regret que 11 députés sur 389 seulement, soit 2.8%, suivent assidument le déroulement des travaux relatifs à ce texte. Ce manque d'intérêt accordé au projet, qui fondamentalement est le soubassement du programme quinquennal du Président de la république, ceci n'augure d'aucune probité du vote qui lui sera accordé, majoritaire soit-il. Il serait donc injuste de porter des critiques sur l'option adoptée par le premier magistrat du pays à légiférer par ordonnances. C'est une mesure murement réfléchie qui conforte le pouvoir exécutif au détriment d'un semblant de pouvoir législatif, qui déserte ses propres prérogatives. Si on cherche à s'octroyer des privilèges au détriment du devoir, il faut s'attendre au déclassement moral et politique. Des mesures préventives devraient être prises dans ce sens pour déraciner le mal. Les présidents des deux chambres devraient introduire dans leur règlement intérieur des mesures coercitives pour punir les contrevenants. Sur un autre volet non moins important, l'Algérie consacre depuis l'indépendance d'énormes efforts, comme elle a consenti des moyens pécuniaires colossaux, allouées à la prise en charge des moudjahidine, des veuves et des ayants droits. Jusque là, et à une certaine mesure, il était tout à fait normal d'inscrire ces préoccupations comme priorités immédiates inscrites au centre des décisions gouvernementales visant à protéger nécessairement cette catégorie. Ne serait-il pas temps d'arrêter cette hémorragie et permettre au peuple tous entier d'être sur le même pied d'égalité. Plus de 48 ans nous séparent de l'indépendance nationale. Et, le dernier des enfants de chouhada qui avait à peine deux mois, est actuellement en âge d'autonomie. Il devrait s'estimer heureux d'avoir été pris en charge totalement par l'Etat au-delà de son âge de puberté prescrit par notre religion. Rien n'avait été négligé pour le mettre à l'aise pour pouvoir vivre dignement après la disparition de son père.
Aujourd'hui, il faut qu'ils sachent que nous sommes tous propriétaires de ces valeureux chouhada, morts et sacrifiés, pour que nous puissions vivre en toute liberté, souveraineté et dignité sur notre propre terre. Nous sommes tous des ayants droits au sens moral du terme. Ce monopole n'est que mercantilisme débordant. Les chouhada sont aujourd'hui un patrimoine national, une propriété populaire, un symbole protégé par la constitution.
Il serait donc temps d'appliquer les règles et principes de notre religion pour que justice soit faite et éviter au peuple une seconde scission, celle des deux collèges, chère au nostalgiques de la colonisation. Allah le Tout Puissant a dit : «Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n'aime pas, en vérité, le présomptueux, l'arrogant ». (4) La bonté ne se limite pas aux orphelins. L'équité et la justice est un bien de tous et pour tous. Et, l'essence même de l'Etat est d'être impartiale envers tous ses sujets.
Les ayants droits ont eu tous leurs droits pour en quémander des suppléments. Il n'y a que ceux qui se sont habitués à téter la vache laitière à un âge avancé pour proclamer encore des biens qui ne sont plus les leurs. Le droit d'ainesse est révolu, tous les enfants de ce pays sont égaux devant leurs droits et leurs devoirs. Les veuves de chahid en situation précaire, les enfants atteints de maladies particulières ou les oubliés du système méritent cependant un regard attentif et une prise en charge permanente qui ne fera qu'honorer l'Etat. La gériatrie peut prendre en charge ces grand-mères encore vivantes. Et Dieu sait qu'elles ne sont plus nombreuses. Alors, que pour les enfants-adultes qui trainent dans les arcanes de la politique, incompétents, se sont accaparés les meilleurs postes ont bénéficiant des largesses de l'Etat. A défaut d'en avoir fait bon usage, effrontés, ils se réclament aujourd'hui propriétaire de ce pays.
La mesure accordant aux veuves de chahid et ayant droit des avantages fiscaux dans le cadre de l'importation des véhicules touristiques neufs, avec une exonération des droits à hauteur de 100 et 60%, pour être plus explicite, est une mesure impopulaire. Elle témoigne du dénie de justice à l'endroit de la mémoire de leur défunts. Elle ne fera qu'ouvrir une brèche supplémentaire dans la crise qui secoue les relations déjà fragiles et sensibles entre citoyens. Elle est non seulement immorale, incommode et irréfléchie, tant elle consacre dans son intention une démarche purement mercantiliste, affairiste, incitant aux convoitises et aux mauvaises mœurs. Le chahid est plus haut dans l'échelle des récompenses de Dieu servir de passe-droit ou d'alibi au commerce de véhicule. Ibn Khaldoun nous apprends que les dynasties sont semblables aux êtres humains, elles atteignent l'âge mûr à quarante ans pour rechuter ensuite et disparaitre. Il est temps pour ceux qui ont le sens de l'honneur et dignes héritiers de notre révolution de faire leur révérence et se retirer de ce cercle de privilèges qui ne fait qu'accentuer les injustices et les différences. La tâche est ardue, il y a une nation à construire…ne suivez pas la voie du pharaon.
* Président de la fondation du 8 mai 1945
Notes
1- Habit d'inde en étoffe.
2- Sourate 43/ Verset 32
3- Zakaria, Historique de la finance Islamique.
4- Coran, 4 : 36


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