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Belgique: Des harraga en grève de la faim
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 12 - 2010


Ils se sont partagés en deux groupes d'une trentaine de personnes chacun. L'un s'est installé dans une bâtisse, à proximité du marché des abattoirs situé dans la commune bruxelloise d'Anderlecht; l'autre a eu plus de chance: un «mécène» a mis à sa disposition son immeuble privé, situé dans le centre-ville de Bruxelles. Les deux groupes ont entamé une grève de la faim depuis plus d'une semaine. Ce sont, tous, des demandeurs d'asile. Des «sans papiers». Ils sont congolais, pakistanais, afghans, marocains, moldaves… algériens. Certains sont en Belgique depuis cinq ou dix ans, ont dépensé de petites fortunes dans les cabinets d'avocats, épuisé tous les recours légaux de leurs demandes d'asile et ne sont pas pour autant prêts à abandonner leur quête de «papiers». Ils ont annoncé leur volonté d'aller jusqu'au bout de leur grève de la faim, quitte à laisser leur vie. Devant une si grande détermination et tant de misère humaine, je me dis que les raisons qui les ont poussés à quitter leurs pays d'origine doivent être encore plus terribles à vivre. Dix ans pour certains et ils espèrent encore. Certains sont en famille, épouse et enfants en bas âge laissés dans un centre d'accueil. Comment ont-ils pu tenir une si longue période ? Par les mille et un miracles de la vie, par la force de l'espoir, par le souvenir des épreuves passées, vécues au pays d'origine. Les jeunes, vous en trouverez qui font le pied de grue dans les environs du «Petit Château». Ils sont rassemblés en groupes de 4 ou cinq et attendent les «patrons» qui vont les emmener travailler sur les chantiers. 10, 12 heures à «manœuvrer» durement pour 40 ou 50 euros. Travail au noir, disent-ils. Le «Petit Château» est une demeure sombre, portail lourd et tours de donjon de part et d'autre. Le canal de Bruxelles, gris et triste, passe devant. Parfois une voiture s'arrête, les jeunes y accourent. 6, 7 ou 8 à la fois. «Moi, moi, monsieur, je suis plafonneur-plâtrier ! Moi, moi, monsieur, je suis maçon !» Les premiers arrivés sur la voiture sont pris. En moins d'une minute, la voiture démarre sur les chapeaux de roue, emmenant ces nouveaux esclaves des temps modernes vers leur calvaire quotidien. Et puis il y a les filles jeunes et moins jeunes. Les plus chanceuses se font recruter, toujours au noir, dans les bistrots, restaurants et boîtes de nuit. D'autres vous interpellent au détour d'une ruelle sombre pour une «partie» à 20 ou 30 euros. Les plus décidées dans ce domaine sont exposées dans des vitrines, pratiquement nues, aux portes de sortie de la gare du nord, à deux pas de l'hôtel Hilton devant lequel défilent, régulièrement, des limousines. Par quelque bout que vous prenez leurs histoires, elles sont emplies de misère et de souvenirs douloureux. «Le destin», expliquent ces hommes et ces femmes, ombres dans la foule rieuse et joyeuse en cette période de fêtes. Un destin qui ne veut pas les lâcher, même loin de leurs terres natales. Un destin qui s'acharne et perdure. De temps à autre, les télévisions belges en parlent. Souvent en moins de temps que celui réservé à un fait divers. La semaine dernière, au bout d'une polémique qui a opposé des leaders politiques, le gouvernement a fini par trouver deux anciennes casernes, transformées, en un rien de temps, en logis pour les «réfugiés». L'une est à Bastogne et l'autre dans un village flamand. Les images télé montrent des femmes, des enfants, des jeunes heureux de trouver un endroit chaud, à l'abri de cet hiver particulièrement rigoureux cette année. Les volontaires de la Croix-Rouge se sont mobilisés pour leur apporter assistance et soins. «Ils sont plus de 300», dit le reporter télé. Le drame, c'est qu'il y a tous les autres. Nombreux. On parle de 100.000 clandestins dans le pays. 100.000 «haraga», selon le code algérien. Ainsi, pour beaucoup d'entre eux, la «harga» continue au-delà des océans. Après avoir échappé à la guillotine des vagues, aux pièges et chantages des passeurs, aux négriers de tous bords, le calvaire du harrag n'est, souvent, pas fini. Son quotidien dans cet ailleurs rêvé est fait d'angoisse et de peur. Pas un instant il ne baisse la garde dans les cités européennes. Un contrôle de police, une rafle, chaque instant est une veille contre le risque d'être embarqué, jugé, expulsé. Cette vie sur le fil du rasoir a fini par le décider à se battre au grand jour. Une grève de la faim pour sortir de l'anonymat et interpeller le gouvernement belge. Là encore un nouvel obstacle. Le gouvernement belge est un gouvernement en affaires courantes. Les négociations pour un nouveau gouvernement sont enlisées depuis juin dernier, depuis les élections législatives qui ont donné la victoire aux socialistes chez les francophones et aux nationalistes de droite chez les Flamands. Pas le temps de s'occuper plus sérieusement du cas des «réfugiés». Dans ce face-à-face entre les politiques belges et «les clandestins haraga», le silence des pays d'origine. Pas tout à fait. Le soir, dans les cybercafés et boutiques «fax–phone», ils écoutent la voix de leurs familles au bled. «Je vais très bien, maman. Bientôt je reviendrai te voir.» Quand ?

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