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Algérie : deux dogmes du «néo-patriotisme économique» ont sombré dans l'émeute
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 01 - 2011

L'huile et le sucre. Dans un gouvernement sans voix seul Mustpaha Benbada, ministre du Commerce, est resté sur la brèche durant toute la période de la crise. Il a mis le paquet pour obtenir une baisse rapide du prix de ces deux produits. Une démarche qui permet d'éviter au gouvernement de tirer les conséquences politiques de la colère violente des jeunes. Cela n'évite pas de constater qu'en une seule décision, bien des dogmes de la politique économique mise en œuvre depuis juillet 2009 ont sauté.
A son corps défendant, le ministre du Commerce, M.Mustapha Benbada, s'est retrouvé en charge du volet non-sécuritaire de la crise. Ni le chef de l'Etat, ni son Premier ministre ne s'étant exprimé, il lui est revenu la charge de résoudre la crise réduite à sa dimension prix. Il a agi sur le volet des taxes douanières, de la TVA et l'IBS, soit, selon ses propres calculs démentis par la comptabilité, un total de charge de 41%. Benbada qui s'est retrouvé dans le statut de Premier ministre de fait a réuni les opérateurs pour fixer le prix des deux produits : 90 dinars le kg de sucre, 600 dinars les cinq litres d'huile. La « cause» incriminée de la brusque flambée de violence de la jeunesse pauvre « périphérique» est donc résolue. Le pouvoir ne tirera sans doute pas de conséquences politiques de la crise – rien de nouveau, le président Bouteflika considère que la réponse politique aux émeutes d'octobre 1988 était erronée – mais en matière de politique économique, c'est pratiquement la Bérézina. Car dans la réponse « technique» sur le sucre et l'huile, au moins deux dogmes de la nouvelle politique économique, la défense des industries locales et la lutte contre l'informel, sont tombés. Au nom de la lutte contre la « situation actuelle de monopole sur le marché local du sucre», le gouvernement a décidé de libéraliser l'importation du produit et de l'exonérer de taxes. C'est l'un des axes censé être le plus vertueux du « néo-patriotisme économique» en vigueur depuis 2009 qui est ainsi ruiné. Le gouvernement s'est attelé à brider les importations au nom de la protection des industries naissantes. C'est cet objectif qui motive la demande d'un report de l'échéance du processus de démantèlement tarifaire à 2020 avec l'Europe. Au début du mois de décembre, M.Mustapha Benbada émettait des réserves au sujet d'un projet de zone de libre-échange maghrébine en arguant que la démarche ne soit pas être confiée au marché mais qu'elle doit s'appuyer sur les complémentarités. Exemple choisi : en Tunisie, il y a un projet de grande raffinerie de sucre alors que Cevital, avec l'augmentation de ses capacités de raffinage à 2 millions de tonnes par an, est en mesure de subvenir à tous les besoins de la région maghrébine.
L'industrie du raffinage ciblée par la libéralisation de l'import
Il est pour le moins piquant de constater que subitement, Cevital, est accusée de faire dans le monopole. Mieux avec les mesures d'exonérations décidées en faveur des importations du sucre, c'est l'industrie algérienne de raffinage du sucre qui risque – à moins que l'Etat ne leur restitue les taxes encaissées pour les produits déjà importées – de se retrouver dans une situation délicate. Les trois raffineries existantes pourraient se retrouver incapables de soutenir la concurrence. Les prix baisseront – c'est l'objectif immédiat du gouvernement – mais les raffineries en payeront les frais. Exit donc la préférence nationale, la protection de l'industrie naissante dont l'ennemi déclaré, aux yeux des officiels, est l'importation. Le second dogme qui tombe est celui de la lutte contre l'informel. Les grossistes sont informés le plus officiellement possible qu'ils ne sont pas tenus à la facturation, pas plus qu'on ne doit leur demander de montrer patte blanche. Le gouvernement semble en faire le reproche aux opérateurs qui n'ont fait qu'anticiper l'entrée en vigueur officielle de recours au chèque pour les transactions de plus 500.000 dinars.
Les spéculateurs ont-ils gagné ?
L'affirmation de Seddik Chiheb, dignitaire du RND, proche d'Ouyahia, selon laquelle la crise a été provoquée par la résistance de «certains milieux de spéculateurs et de lobbys d'intérêts » tombe en lambeaux. C'est le gouvernement lui-même qui fait reproche aux opérateurs de vouloir mettre en application l'obligation légale de recours à la facture. Ou alors, toute honte bue pour le RND, le réseau des spéculateurs nationaux a livré sa bataille et l'a gagnée. Le gouvernement recule sur deux dogmes. Il avait été averti immédiatement après la promulgation de la LFC 2009. La politique «anti-import» visait à contenir le volume des importations de l'Algérie en deçà du pic de 39,6 milliards de dollars de 2008. Les mesures prises ont entraîné une désorganisation des circuits d'approvisionnement de l'appareil de production qui dépend, hormis pour les matériaux de construction, des importations d'intrants. Mohamed Draou, trader, rappelle qu'Ahmed Ouyahia «s'est attaqué à 40% des importations. Les 60% restantes ne pouvaient pas être touchées. Elles sont générées par les programmes d'équipement de l'Etat. Et dans les 40% ciblés, il n'y avait pas que des voitures et des fruits de hors saisons. Il existait des importations incompressibles comme des anesthésiants chirurgicaux dont la pénurie a restauré les ambiances du temps des vaches maigres ». Cette traque administration contre les importations a été un facteur d'accélération de l'inflation importée en 2009. «Le Credoc engendre entre 3,5% et 5% de surcoût sur les produits et les matières premières importées. Avec la lettre de crédit il y a le contrôle de qualité automatique que le fournisseur répercute sur sa facture. Il est de l'ordre de 500 euros par container. A cela il faut ajouter la surcharge administrative créée par la licence statistique délivrée par les wilayas et exigée pour chaque importation. C'est un travail pour lequel j'ai été obligé de recruter une personne » explique un important opérateur dans la filière des intrants chimiques. Les opérateurs mettent en cause l'entêtement du gouvernement à agir sans concertation. Les émeutes avec leur cortège de morts et de dégâts sonnent comme un douloureux rappel du réel.


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