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L'exception israélienne
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 29 - 03 - 2011

Les Etats-Unis et leurs alliés sont décidés à étêter toute rébellion arabe susceptible d'enfanter un système politique qui tenterait de contrecarrer les préservations de leurs intérêts dans la région ou de bloquer les projets expansionnistes d'Israël.
Calquée sur le projet sioniste de Bengourion, l'idée du Grand Moyen-Orient (GMO) n'est nullement une vue de l'esprit. Un responsable américain en poste à Alger, à la fin des années 2000, nous avait affirmé, à propos du GMO que «le trésor américain lui consacre un budget important, sa réalisation devra passer par différentes étapes. Nous prendrons le temps qu'il faut !» Il nous répétait souvent que «nous, les Américains, même quand nous faisons de faux diagnostics, nous nous ne rétractons jamais.» La réponse était à une question sur l'invasion américaine en Irak. Le diplomate américain qui n'avait rien d'un diplomate classique, nous expliquait que «nous ne réagissons jamais avec les sentiments, nous sommes pragmatiques.» «Même quand vous menez des guerres et vous tuez des civils ?» lui avions-nous demandé. «Oui, parce que quand on décide d'une guerre, on l'a commence et puis on voit ce que ça donne,» nous répondait-il avec une franchise empreinte d'un cynisme hallucinant. Le responsable américain n'avait en effet, rien d'un diplomate qui était obligé de chercher ses mots pour plaire. Les laboratoires du renseignement américain ne l'ont pas appris à faire dans la dentelle ni dans l'hypocrisie. Il a été le premier responsable américain à dire ouvertement à des journalistes algériens que les Etats-Unis refusaient l'indépendance des Sahraouis. «On ne peut pas leur permettre d'avoir un Etat parce qu'on sera obligé de les financer pour le construire et de leur donner les moyens pour le protéger, ça nous coûtera trop cher, ça ne nous arrange pas du tout,» nous disait-il. Son successeur, qui quitte ces jours-ci, Alger pour un poste en Afghanistan, a défendu la même idée mais avec bien moins de clarté. «Le projet d'autonomie proposé par le Maroc est crédible et réaliste,» a déclaré David Pearce aux journalistes qu'il a reçus jeudi dernier au siège de son ambassade. Un des derniers aveux de son prédécesseur qui avait, lui, quitté Alger en 2008 pour un poste à Baghdad, était de reconnaître que l'administration américaine n'est plus trop intéressée d'aider la société civile, dans sa forme classique (partis politiques, associations et organisations). «Nous voulons investir dans les jeunes de la région, universitaires ou pas, nous voulons jumeler des universités, prendre en charge des jeunes désœuvrés, leur apprendre l'anglais et les initier aux nouvelles technologies,» faisait-il savoir.
La dangereuse suprématie d'Israël
Il faut reconnaître que le monde arabe a prêté le flanc à toutes sortes d'expériences occidentales sur ses peuples et sur ses territoires. Aveuglés par l'assouvissement de leur folie du pouvoir et la préservation d'intérêts bassement matériels, les dirigeants arabes ont délaissé leurs peuples au point de stimuler en eux la haine et le mépris, à l'égard de leurs propres patries. Il n'était alors pas difficile de voir des sociétés entières se transformer en poudrières prêtes à exploser. Pris dans l'engrenage de pouvoirs construits sur le culte de la personnalité et de systèmes autocratiques, les dictateurs arabes n'ont rien vu venir. Les forteresses dans lesquelles ils se sont enfermés, ne leur ont pas permis de sentir la détresse de leurs populations ni d'entendre leurs grondements. L'on reste cependant perplexe de voir que seuls les peuples arabes se révoltent contre le mal-vivre, alors que les Israéliens n'en sont pas mieux lotis. Présenté comme la seule démocratie dans la région, Israël est loin d'en être une en raison des disparités qui minent sa société. Pris en otage entre ashkénazes (juifs venus de l'Europe) et séfarades (juifs venus des pays arabes), Israël est constamment secoué par les effets de déchirements politiques, économiques et sociaux. Si les premiers possèdent l'argent et le savoir qui font d'eux des décideurs, les seconds leur tiennent tête pour les concurrencer sans relâche. Devant cette course sans fin au pouvoir, il y a cette autre partie de la société israélienne qui n'a presque pas le droit à la parole. Il s'agit des falashas, ces juifs venus d'Ethiopie dont la vie en Israël est un calvaire. Parqués dans des cités dortoirs, ces juifs vivent dans une sorte de ghettos détestables, bien éloignés des magnifiques résidences des ashkénazes. Beaucoup de falashas subsistent grâce aux heures de ménage qu'ils font chez les familles ashkénazes ou séfarades. Le régime politique israélien s'accommode bien de ces profondes inégalités. Mieux encore, il est curieusement qualifié de démocratique par l'ensemble des Occidentaux. Pourtant, ils savent que tous les espaces d'expression politique et sociale, sont verrouillés par les religieux. Ces hommes en noir font la loi comme c'est le cas au sein de la Knesset (parlement). Ils constituent «le tiers» bloquant le plus efficace qui n'ait jamais existé de part le monde.
Révolte recherche élites
Ce n'est certainement pas le hasard qui a fait que les Israéliens ne se révoltent pas contre un pouvoir aussi discrétionnaire et dont le caractère théocratique crève les yeux. La colonisation de la Palestine et le massacre de ses populations doivent servirent de défouloir à une armée qui développe et entretient au sein de la société juive, une haine viscérale de l'Arabe. Le conflit israélo-arabe cache donc bien ce que ne «sauraient» et refuseraient de voir les défenseurs de la démocratie et du droit humanitaire. Israël vit sans conteste, au dessus des lois et des règlements y compris vis-à-vis de sa propre population. Sa suprématie sur la région est entretenue minutieusement et dangereusement, au prix de la dignité humaine.
La chute des dictateurs arabes ne saurait être l'effet d'une touche électronique sur laquelle ont appuyé des jeunes en mal de liberté. L'équation semble trop simple face à un malaise qui dure depuis longtemps, dans une partie du monde où l'histoire aura retenue -cas de l'Algérie- les plus belles épopées révolutionnaires contre un ordre colonial établi grâce au recours au napalm et aux enfumades. Mais les Arabes retiennent qu'«à quelque chose, malheur est bon.» L'Islam leur a appris «aâssa en tekrahou chaîen oua houa khaïren lakoum. (Ne détestez pas quelque chose qui pourrait vous être bonne).» Les vents de révolte qui les secouent devront obliger les élites à se structurer pour constituer une force de proposition incontournable. Le changement politique revendiqué ne pourrait, en effet, être l'apanage du pouvoir en place ou d'une opposition qui est née et a évolué à son ombre. Il ne doit pas non plus être dicté par ceux qui de l'extérieur, veulent un droit de regard. L'Algérie n'échappe pas à ce constat. Bien au contraire. Rencontrés en marge d'un séminaire, des professeurs d'universités n'en pensent pas moins. Reste que l'agitation de la rue ne semble pas avoir provoqué l'onde de choc chez ceux qui détiennent le savoir et les aptitudes de la réflexion. «Nous bénéficions de privilèges que nous n'avons pas envie de perdre pour un changement dont personne ne maîtrise les véritables objectifs,» nous confie un groupe de hauts cadres. Il faut dire que les détenteurs du pouvoir ont toujours su séduire les esprits pour garder les choses en main et pérenniser leur règne. Les élites ont une grande responsabilité dans la constitution de ce magma de déliquescence.


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