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Agression sexuelle, tentative de viol et de séquestration: Le patron du FMI arrêté
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 05 - 2011

Directeur général du Fonds monétaire international et candidat potentiel n°1 du parti socialiste français à la présidentielle de 2012, Dominique Strauss-Kahn a probablement achevé sa carrière politique dans un Sofitel new-yorkais où il est accusé d'avoir agressé sexuellement une femme de ménage et d'avoir tenté de la violer et de la séquestrer. Selon les informations publiées par la presse américaine, la femme de chambre, âgée de 32 ans, est entrée dans la suite de l'ancien ministre qu'elle croyait inoccupée pour la nettoyer. Dominique Strauss-Kahn serait alors sorti de la salle de bain nu et aurait tenté de la contraindre à une relation sexuelle. La jeune femme serait parvenue à se libérer et aurait aussitôt prévenu des membres du personnel de l'hôtel, qui ont contacté la police. Le patron du FMI qui a fui précipitamment l'hôtel en oubliant son téléphone portable et des effets personnels a été débarqué d'un vol d'Air France par des agents de l'Autorité des ports de New York et du New-Jersey et remis à des enquêteurs de la police de Manhattan. Le patron du FMI qui traîne une réputation notoire de coureur de jupon a déjà eu à surmonter une affaire de mœurs en 2008 suite aux révélations sur une liaison avec une subordonnée, une économiste hongroise - il avait été blâmé mais pardonné - se retrouve dans une situation bien plus délicate. Même si la «présomption d'innocence» est invoquée avec force depuis son arrestation et son inculpation - certains médias développent même une théorie du complot - de nombreux observateurs pensent que la carrière politique de Dominique Strauss-Kahn est finie et qu'il aura beaucoup à faire pour se sortir du pétrin judiciaire qui l'attend.
Le FMI «fonctionnel»
Pour ces observateurs, la quasi-fuite de Strauss-Kahn ne joue pas en sa faveur. En outre, personne ne croit vraiment que la police newyorkaise prendrait le risque d'arrêter une personnalité aussi importante sans avoir suffisamment d'éléments à charge. Le DG du FMI a fait savoir qu'il plaidera non coupable des accusations d'agression sexuelle et de tentative de viol aux Etats-Unis qui lui ont été signifiés formellement. La carrière de DSK a peu de chance de se relever d'un scandale qui embarrasse au plus haut point le FMI, met la scène politique française en émoi et, beaucoup plus gravement, porte un très mauvais coup à l'image de la France dans le monde. La désignation d'un directeur général du FMI obéissant à des arrangements politiques entre Etats, l'impact des ennuis judiciaires de Dominique Strauss-Kahn pourrait être atténué, même si l'influence de celui qui l'avait parrainé, le président Sarkozy risque d'en pâtir. Pour l'instant, c'est la gêne qui prédomine dans la communication institutionnelle.
Le Fonds qui a fait valoir qu'il restait «opérationnel et fonctionnel» attend d'y voir plus clair. Le FMI pourrait être dirigé par le premier directeur général adjoint, l'Américain John Lipsky. Le Conseil d'administration du FMI doit se réunir lundi pour examiner le versement d'un prêt à l'Irlande pourrait aborder le cas DSK. Le FMI impose officiellement un code de conduite qui exige de ses fonctionnaires de respecter les lois et de «suivre les normes les plus élevées de comportement éthique, conformes aux valeurs d'intégrité, d'impartialité et de discrétion».
Un homme «peu recommandable»
Le cas DSK est très embarrassant pour le FMI mais il concerne avant tout la France où la scène politique est sous le choc. Les socialistes français ont reçu la nouvelle comme un coup de massue. Dominique Strauss-Kahn était le candidat potentiel le plus en vue à la présidentielle de 2012. Son éviction, très probable, de la course aux primaires socialistes devrait profiter à François Hollande ou à Martine Aubry qui doit décider rapidement de sa candidature. Il faut compter dans le lot, la prétendante malheureuse de 2007, Ségolène Royale qui ne semble guère briller dans les sondages. Mais cela relève de la cuisine d'appareil et des petits arrangements entre socialistes. Avec cette nouvelle affaire DSK, homme politique très médiatique et très médiatisé, l'image de la France est réellement écornée. Brisant le concert des réactions contenues et gênées - voire carrément incrédules et «conspirationnistes» - c'est un député de droite, Bernard Debré qui exprime le plus clairement à «titre personnel» l'atteinte à l'image du pays. Qualifiant Dominique Strauss-Kahn d'»homme peu recommandable», Bernard Debré n'a pas été avec le dos de la cuillère. «C'est terrible». «C'est humilier la France que qu'avoir un homme, comme lui, qui se vautre dans le sexe... Vous imaginez ce que cela peut être et pour le poste qu'il occupe au FMI et pour la France. Il est totalement déconsidéré. Déjà, il se vautrait dans le bling-bling -on l'avait vu à travers les journaux et les photos-, maintenant c'est dans le sexe, c'est inacceptable». Cette réaction tranche nettement avec le discours très attentiste et soucieux de «ménager» la famille du prévenu adopté par l'ensemble de la communauté médiatico-politique parisienne. Ce qui, en tout état de cause, démontre, s'il en était encore besoin, le degré de connivence et de solidarité de caste qui caractérise les élites françaises.
Une voie royale pour Marine Le PEN
Hors de ce consensus, Bernard Debré a balayé l'argument de la présomption d'innocence en soulignant que la police américaine ne serait jamais venue le chercher dans un avion d'Air France «s'il n'y avait pas de fortes présomptions à son égard». «Je trouve cela misérable et très humiliant pour notre pays», a-t-il ajouté. Ce parler vrai de Bernard Debré, même s'il contraste avec la retenue et la gêne générale de la classe politique française, traduit l'appréhension justifiée de voir l'extrême-droite profiter à fond de cet énorme scandale. Les premières réactions, sarcastiques, de Marine Le Pen indiquent clairement que la droite populiste française va en tirer un substantiel bénéfice de la perte de sens et du déficit d'éthique déplorés par les citoyens. Le discours est déjà rodé : la droite et la gauche, c'est le même tape-à-l'œil, la même immoralité, la même rupture avec les conditions d'existence de la grande majorité des français. Avec un parti socialiste français où l'influence des groupes économiques présents au CAC 40 est manifeste, une bonne partie des français a le sentiment qu'il n'existe pas d'opposition réelle à la droite au pouvoir en dehors de quelques groupes d'extrême-gauche et surtout du Front National. Les partis traditionnels ont déjà pavé la route au populisme en montrant de mille et une manières qu'ils constituent une classe qui vit bien au-dessus des normes de la société qu'elle dirige et a des préoccupations fort éloignées des contingences populaires. Avec ce scandale d'agression sexuelle et de tentative de viol de la part d'un des représentants les plus en vue des élites, la droite populiste se voit offrir une voie royale à moins d'un an des présidentielles. Si l'ampleur des dégâts reste à établir, l'arrestation du Directeur-Général du FMI restera comme l'expression impitoyable d'une déchéance du politique. DSK «aura un bon bilan: il aura fait un tort considérable à la classe politique», a déclaré Bernard Debré, unique homme politique, hier, à ne pas être contraint dans l'expression.


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