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Drogue et toxicomanie, les tonneaux des Danaïdes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 07 - 2011

En d'autres termes , si des végétaux ou des substances chimiques ne correspondent pas à ces normes ( compostions moléculaire ) prohibées , elles pourront sans la moindre vigilance ou interdiction de quelque nature que ce soit ( douanière , commerciale , sanitaire , judicaire) être répandues et commercialisées dans la quiétude et la légalité la plus totale, et c'est ce qui a permis l'émergence de ce marché criminel florissant et prodigieusement innovant. Il faut reconnaître que ces débats sur des Lois qui prêtent à confusion mettent en lumière ces équivocités pernicieuses qui alimentent de leur côté ces laxismes et ces échecs.
Dans le cadre de la défense d'un planteur de cannabis, un Avocat français vient d'introduire dans le débat juridique la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC). Il sera question pour le conseil constitutionnel français de plancher sur la conformité d'une Loi qui doit d'abord écarter le flou qui entoure une question d'apparence futile « Qu'est qu'un stupéfiant ? », sachant à juste titre, et il est utile de le préciser, que cette notion n'avait jamais été définie par la Loi mais par simple arrêté du ministre de la santé. Tout en défendant un cultivateur de cannabis, cet avocat semble avoir trouvé l'astuce d'introduire un peu de bon sens dans un système politico-judiciaire boiteux, il assénera aux institutions de son pays : « Le ministre de la santé peut faire figurer dans cet arrêté ce qu'il souhaite et en exclure ce qu'il veut ! Il n'est donc pas guidé par la protection de la santé publique, sinon pourquoi n'a-t-il pas inscrit des substances aussi addictives que le tabac et l'alcool ? » (9)
Si ce n'est que le bien être de nos sociétés qui doivent présider nos résolutions et nos législations, il serait quand même temps de cesser de moduler nos philosophies juridiques en fonction d'intérêts économiques.
L'impact de ces flous, ces vides juridiques et ces polémiques se fait ostensiblement ressentir sur la lutte contre ce business florissant des drogues de synthèse. Pour mieux comprendre ces pirouettes chimiques, et en prenant un exemple parmi des centaines, les comprimés d'Ecstasy mises sur le marché contenaient jusqu'à récemment des composants (MDMA ou MDA et MDEA) fabriqués à partir d'un précurseur chimique, le PMK. Pendant une longue période, l'Ecstasy s'identifiait lors de sa fabrication par sa structure chimique initiale à laquelle s'était accommodée la réglementation prohibitive, suite à quoi, établir son caractère illicite était aisé et légal. Néanmoins les trafiquants ont réussi à fabriquer et à écouler le même produit avec les mêmes effets mais en modifiant sa composition chimique de sorte à pouvoir échapper à toutes les restrictions et interdictions de la Loi. On pourra s'approvisionner en toute légalité de ces produits analogues recombinés dans des boutiques spécialisées « Smart Shop ». Sans ces mixtures infinies, aucunes « rave party » ou autres soirées festives et conviviales ne pourront subsister afin de donner à une jeunesse de plus en nombreuse le sentiment de puissance, d'assurance et d'espoir, combien même éphémère. Les mêmes contorsions chimiques sont utilisées pour fabriquer des centaines de substances psychoactives, euphorisantes ou avec des effets multiples et variées qui répondent aux désirs et aux pulsions de la clientèle. Ces drogues empathogènes semblent appropriées dans ce contexte de détresse sociale, elles favorisent l'empathie et une communion entre des gens en mal de communication et de vivre. Parmi ces produits bizarres en vogue que l'on peut facilement acheter via internet et qu'on vous livrera où que vous soyez, le plus côté est le « Spice », un mélange détonnant de plantes, de matières végétales et de canabinoides de synthèse. D'autres produits ont connu un grand engouement parmi les jeunes, comme le « M-CAT », un stimulant de synthèse qui n'a été prohibé que récemment après sa classification parmi les substances interdites. Le 4 MEC, succédané de l'Ecstasy, a également fait fureur. Il faut souligner que la cacophonie qui résulte de ces disparités juridiques et scientifiques empêche la mise en œuvre rapide de politiques homogènes, claires et unifiées. (10)
Pour parer à ces nonchalances politiques et juridiques, L'Europe a mis en place un « Système européen d'alerte précoce », crée en 1997 en tant que mécanisme d'action rapide, cet organisme se chargera de caser les nouveaux produits qui essaiment le marché européen parmi les listes des substances illicites. Il faut reconnaitre que ces micro-industries chimiques maffieuses ne chôment pas. Ce système de veille a permis de détecter plus de 90 substances en 2008, tous les pays européens ne cessent de déclarer à l'OEDT et à EUROPOL l'apparition de nouvelles substances psychoactives, des canabinoïdes de synthèse ainsi que des plantes telles le Kratom et le Kava.
En Avril 2010, l'Office algérien de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt), a organisé un séminaire d'information et de sensibilisation sur les précurseurs chimiques des drogues. Cette rencontre avait pour but d'améliorer les connaissances des personnels opérationnels des services de lutte en vue de perfectionner leur savoir en la matière et en termes de détection et de répression de détournement des précurseurs chimiques. Ce séminaire s'adressait aussi et particulièrement au personnel de laboratoires d'analyse et d'expertise ainsi qu'aux importateurs et utilisateurs de ces précurseurs les sensibilisant sur le danger qui peut survenir de leur détournement et de leur utilisation dans des activités illégales. Il est primordial, dans notre tentative d'appréhender le Phénomène de la Drogue, de faire toute la lumière possible sur les ressorts de cette perversité, cet instinct de prédation qui nous habite tous car ce trafic se nourrit de l'infantile désagrégation de l'humanité. Tant que notre jeunesse circonscrit ses inclinations qu'à la consommation du cannabis, il y aura toujours un espoir de recoller les morceaux. Mise à part les cas de poly-consommation qui ne sont pas dépourvus de risques irréversibles, le danger extrême que personne ne souhaite reste par excellence l'éventuelle émergence sur le territoire national de drogues dures, drogues de synthèse et circulation impromptue de précurseurs chimiques.
Ce que nous considérons aujourd'hui, en abordant le problème des drogues dures, comme un phénomène de moindre ampleur confiné dans des milieux huppés, finira inéluctablement par se démocratiser comme toute chose. La disponibilité et la profusion du produit gagnera la plèbe.Les narcotrafiquants profitent d'abord de l'immoralité du monde dans lequel nous vivons, les industries et les activités économiques les plus honorables de cet Occident meurtri et outré n'hésitent pas à prospérer au prix de dommages insoupçonnables perpétrés à l'encontre de tous les écosystèmes et de la santé des gens.
Alors pourquoi ne pas légitimer la marchandisation de tout ce que l'esprit peut concevoir. Wittgenstein disait que : « Tout est devenu si compliqué que, pour s'y retrouver, il faut un esprit exceptionnel. ». La fragilisation des individus qui doivent se produire eux-mêmes dans un monde de plus en plus morcelé, constitue une autre brèche que convoitera cette industrie du bonheur. Et enfin, ces aberrantes disparités ou spécificités politiques, juridiques et culturelles qui désagrègent et vulnérabilisent des Etats agglomérés dans un monde sans frontière mais avec des morales et des susceptibilités différentes finissent par créer ces porosités et ces alvéoles qui permettent l'immixtion de l'illicite et des déviances. En dehors d'une inflexible détermination, d'une réelle volonté politique résolue à s'attribuer tous les moyens adéquats pour mettre fin à ces calamités qui se nourrissent essentiellement des toutes nos autres défaillances et de nos extraordinaires ambivalences, tout n'est que vanité et tartufferies. Lorsqu'un pouvoir politique est corrompu ou affaibli par des contradictions et rivalités internes tenaces qui sapent son homogénéité et sa vigueur.
Lorsqu'il y a trop de misère et aucunes ressources permettant à un peuple de survivre, et lorsque le coup de grâce est donné par ces groupes d'intérêts tellement influents et qui ne souhaitent pas que ce business séculaire prenne fin. Il y a peu d'espoir à faire aboutir sérieusement et efficacement une lutte quelconque.
*Enseignant Mostaganem


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