La lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale a été au devant des réunions des pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) avec les responsables américains du département d'Etat. Cette rencontre, tenue lundi à Washington, et devant précéder celle avec le conseiller de Barack Obama pour les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme, John Brennan, fait suite à celle organisée au mois de septembre dernier à Alger, toujours autour des moyens à mettre en œuvre pour lutter contre le terrorisme dans la région sahélo-sahélienne. Les groupes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont fait de cette zone un refuge presque inexpugnable, avec une activité terroriste très souvent liée au rapt de coopérants étrangers pour financer leurs activités, sont devenus, depuis longtemps, un souci majeur pour les Etats-Unis et les pays de la région, dont l'Algérie qui avait depuis longtemps appelé à une action internationale concertée. A Washington, le ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a rencontré plusieurs hauts responsables US, avec ses homologues du pays du champs, autour de la problématique de sécurisation de la zone du Sahel, et la coopération internationale pour développer économiquement cette région d'Afrique dont la partie Nord constitue une zone de sécurité stratégique pour l'Algérie. Selon M. Messahel, « la rencontre entre les Etats-Unis et les pays du champ constitue une étape qualitative dans la mise en place du partenariat annoncé à la conférence d'Alger sur la lutte contre le terrorisme. La délégation algérienne conduite par M. Messahel est composée de cadres supérieurs représentant les ministères de la Justice, de la Défense nationale, de l'Intérieur et des Collectivités locales, ainsi que celui des Affaires étrangères. M. Messahel et les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et de la Mauritanie ont eu lundi une réunion de travail avec le Coordonnateur pour le contre-terrorisme auprès du département d'Etat américain, Daniel Benjamin, le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, et le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines, Johnnie Carson, ainsi que des responsables respectivement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et du Bureau international de lutte contre le trafic des narcotiques auprès du département d'Etat. Une séance de travail avec la sous-secrétaire à la Défense en charge de l'Afrique, Vicky Huddleston, ainsi que les représentants respectivement du chef d'état-major américain, de l'Africom et de l'Office de lutte contre le terrorisme auprès du département de la Défense, a été également organisée dans le cadre du partenariat entre les Etats-Unis et les pays du champ, indique-t-on. La situation sécuritaire au Sahel, la formation et le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme et la fourniture d'équipements, ainsi que l'échange de renseignements ont constitué les grands points discutés lors de ces rencontres entre représentants des pays du champ et les responsables américains. Ces réunions de travail ont été, selon M. Messahel, 'denses, riches, interactives et orientées vers l'examen de la satisfaction des besoins des pays de la région dans les domaines de la sécurité et du développement». Une grande satisfaction relevée par le ministre délégué aux Affaires africaines et maghrébines est que les Etats-Unis ont cette fois-ci bien perçu, ainsi que le Mali, le Niger et la Mauritanie, 'la menace, liant le terrorisme avec le crime transnational organisé et la pauvreté''. Cette dimension est «définitivement comprise et partagée par les pays de la région et les partenaires», a-t-il dit. Il a également souligné, s'agissant des Etats-Unis, que 'le partenaire (américain) a réitéré son respect du principe de l'appropriation des questions cruciales de la sécurité et du développement et a exprimé sa disponibilité et sa volonté à appuyer les efforts collectifs des pays de la région». La réunion de Washington, qui devrait être suivie d'une autre à Bruxelles dans les prochains jours, est, selon M. Messahel, 'une étape d'un processus de construction d'un partenariat qui s'inscrit dans les stratégies mondiales, conduites sous l'égide de l'ONU, de lutte contre le terrorisme, le crime transnational organisé et la pauvreté».
