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Chronique de Tunis : la vraie définition du drapeau tunisien
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 02 - 2012

Hier dans un resto de Hammamet Yasmine, Tunis. Discussion avec un Tunisien. On parle de tout, de Benali, du jour zéro, du «dégage» qui fait sourire les Tunisiens avec gêne mais aussi avec fierté discrète. Puis une conclusion : «Vous savez ce qui me rend heureux ? C'est de voir que la fréquentation reprend dans les restos». C'est dit par ce Tunisien qui promène alors sur la salle magnifique un regard presque d'amour, invraisemblable pour les Algériens, même martyrs peut-être désormais. Le bonhomme n'était pas propriétaire du restaurant, ni ami du propriétaire, ni actionnaire, ni employé. Seulement un client, mais tunisien. C'est ce qui frappe chez nos voisins : le sentiment qu'ils sont liés par un intérêt commun qui les fait bouger dans le même sens et avec le même sourire. Cela se voit du douanier à l'aéroport, et jusqu'à celui qui vous ouvre la porte d'un café, un taxi ou une chambre ou vous donne un renseignement. Le douanier ne se dit pas que votre fric ne va pas aller dans sa poche, ce qui ne l'oblige pas à sourire, mais se dit que dans la roue tournante de l'économie, il est gagnant de quelques sous, lui ou sa femme ou son fils, à chaque fois qu'un touriste vient. Du coup, tous se sentent liés par une urgence, une nécessité, une raison. Les Tunisiens sont un seul corps, un seul visage et un seul métier, le tourisme et l'accueil, malgré leurs destins cahoteux et les inégalités. Ils reprennent vie après le creux post-révolution et le pays se prépare pour la prochaine saison et fonctionne en mode normal et sans souci et au-delà des clichés et des rumeurs qui ont fait fuir les touristes algériens.
Et ce qui frappe un peu l'Algérien qui se repose alors sans cesse la même question : pourquoi chez nous le serveur est méchant, les services sont nuls et la qualité celle d'un Souk El Fellah ? Pourquoi on accueille mal dans les aéroports, on sert et mal dans les cafés et personne ne se sent lié à personne ni au pays, sauf par la bouche et la vantardise ? Parce que justement, il nous manque un lien et une nécessité du «vivre ensemble». Le tourisme lie les Tunisiens. Le pétrole ne lie pas les Algériens. Ni l'histoire nationale privatisée par les vétérans. Ni la terre, réduite à la féodalité. Ni l'amour, détruit par la guerre et la rapine. Rien ne lie les Algériens les uns aux autres, sauf l'idéologie dominante. Rien qui soit justement nécessaire, vital. Pour les Tunisiens, il y a un mythe discret : chaque touriste qui vient enrichit tout le monde, un jour ou l'autre. Pour nous, chaque baril de pétrole n'enrichit pas tout le monde. Qu'est-ce que donc le nationalisme ? Peut-être surtout la nécessité de ramer ensemble, en même temps. C'est donc simplement ce lien. Mahmoud Darwish, qui n'est jamais mort, a défini le patriotisme par de fameux poèmes qui se promènent seuls dans le monde : le pays c'est mon quartier, ma mère et le café qu'elle m'offre. On peut donc le définir autrement et avec le même sens : «C'est quand je vois ce restaurant plein de clients», dit par quelqu'un qui n'est pas propriétaire ou salarié de ce resto.
Le pétrole rend méchant, paresseux et vicieux. Le tourisme vous oblige à être souriant, heureux des rencontres, parfait, lève-tôt et sensible au drapeau.


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