Même si de légères fluctuations des prix des fruits et légumes étaient pressenties aussi bien par les détaillants que les consommateurs en raison du transfert des halles centrales, le niveau des prix est estimé très exagéré et rien ne peut les justifier si ce n'est la recherche du gain facile. Le comble c'est que le «mot d'ordre» de l'augmentation des prix a été aussi exploité pour d'autres produits, comme le café qui a vu son prix passer de 140 DA le paquet de 250 grammes à 160 DA, alors que les cours mondiaux sont restés stables et que les torréfacteurs se déclarent non concernés par cette hausse. Pour de nombreux citoyens, le marché de référence demeure celui érigé chaque semaine à différents endroits de la ville et ils sont unanimes pour déclarer que les hausses ont été en moyenne de 15 DA et les arguments avancés par les commerçants vont tous dans le sens des charges de transport qui ont presque doublé alors que les transporteurs affirment quant à eux qu'en plus du trajet, ils doivent payer à l'entrée du marché de gros alors qu'auparavant, ils se permettaient de stationner aux abord des anciennes halles donnant ainsi l'occasion aux charretiers de faire transporter les marchandises du marché jusqu'au véhicule. Cette explication ne semble pas convaincre étant donné que même si augmentation il y a, elle ne peut, comme le confirme un détaillant, excéder 2 ou 3 DA, mais pas au point d'atteindre les 15 ou 20 DA. Selon les mandataires, le niveau de la mercuriale est resté presque inchangé sauf pour des produits agricoles en fin de saison, qui connaissent quelques petites augmentations. Selon des consommateurs, la balle est dans le camp des services de contrôle qui doivent sévir, même si la tâche s'avère difficile, sans la présence de factures, étant donné que seul un bon est remis au client alors que les charges de transport ne peuvent jamais être connues. Cependant, il existe des procédés pouvant contourner ces manquements, comme la nécessité de revenir à l'affichage des prix au niveau du marché de gros et de là, les services de contrôle des prix auront une idée sur le prix à la revente. Par ailleurs, la délocalisation du marché des fruits et légumes avec la fermeture des ex-halles centrales s'est répercutée sur l'activité des dizaines de grossistes de produits alimentaires qui ont investi les quartiers de Cuvelier et Maraval de par leur proximité avec la source d'approvisionnement en fruits et légumes. Plusieurs de ces commerçants reconnaissent que leur activité a connu une légère baisse et l'option de se rapprocher du marché de gros d'El Kerma est actuellement à l'étude pour nombreux d'entre eux.