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De la recherche en «Interface cerveau machine» et des cerveaux en jachère
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 11 - 2012

On dit souvent que l'université algérienne est déconnectée de son environnement. Dans certains domaines, comme la technologie, c'est l'inverse qui se produit. C'est le cas des travaux sur l'interface cerveau machine et des systèmes intelligents. Des projets maturés dans des laboratoires universitaires algériens ne verront le jour que dans 20 ans en raison d'un secteur productif inadapté à accueillir l'innovation technologique. Mais au-delà, on apprend que des génies sont maintenus en jachère… poussés à aller voir ailleurs.
Agrée en l'an 2000 par le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS), le laboratoire LARESI (laboratoire de recherche en système intelligent) de l'université de l'USTO, travaille sur l'interface cerveau machine (ICM), un système qui va révolutionner la vie des handicapés moteur. Il sera conçu en Algérie avec une équipe de chercheurs concernée par l'exploitation et le développement de systèmes dits intelligents. Bien que le projet soit maturé, il ne pourra être industrialisable et commercialisable que dans une vingtaine d'années, car le secteur productif n'est pas prêt pour pouvoir intégrer de nouveaux produits. Le professeur Pr Berrached Noureddine, directeur de laboratoire de recherche du système intelligent, responsable de la formation master et doctorat en systèmes intelligents et robotique à l'USTO, et vice-recteur de la planification du développement, dirige cette équipe. LARESI compte réaliser par le système ICM la capacité de commander le mouvement par la pensée sans l'intermédiaire du corps.
Selon Pr Berrached, rencontré lors du séminaire sur les universités japonaises, organisé à Oran la semaine dernière, l'Algérie est le seul pays Arabe à travailler sur le sujet de la fonctionnalité de l'ICM. Ce système, explique-t-il, «va permettre aux handicapés moteurs qui ne peuvent pas commander leurs membres inférieurs et supérieurs à faire marcher leurs fauteuils électriques». Si le concept n'est, certes, pas nouveau puisque les premiers essais cliniques sur l'homme ont été menés dans les années 80, il représente pour l'équipe de recherche de l'USTO un exploit qui va ouvrir des horizons sur la pensée en tant que commande du mouvement sans l'intermédiaire du corps. L'ICM est donc un système de liaison directe entre un cerveau et un ordinateur, permettant à un individu de communiquer avec son environnement sans passer par l'action des nerfs périphériques et des muscles.
Vingt ans avant de commercialiser le produit
Selon le PR. Berrached, qui a obtenu son doctorat en informatique en 1992 à l'université de Tokyo au Japon, ce système de commande que génère le cerveau du patient va être directement relié à un ordinateur et employé en tant que commande fauteuil. «Le sujet handicapé pourra, de ce fait, communiquer avec son cerveau et se focaliser sur le sens que doit prendre son fauteuil roulant. C'est une chance pour les malades», a-t-il indiqué. Le système ICM consiste à interpréter les signaux cérébraux. Il comprend un système d'acquisition et de traitement des signaux cérébraux, un système de classification et de traduction de ces signaux sur un ordinateur, un système de commande mécanique d'un élément de l'environnement (un clavier sur écran, un fauteuil roulant, une prothèse…). Si le projet est déjà maturé, ses résultats pratiques ne pourraient venir que dans une dizaine ou une vingtaine d'années, selon le Pr Berrached. Pour le directeur de LARESI, «il ne faut pas faire la confusion entre la recherche scientifique et la commercialisation de biens découlant de la recherche scientifique. Avant qu'un produit n'arrive sur le marché, cela nécessite la concrétisation et la mise en place d'une série de maillons». Parmi ces maillons, le secteur productif qui «doit être fort pour pouvoir intégrer de nouveaux produits». Ce qui ne semble pas être le cas pour ce genre de technologies.
Des génies qui ne trouvent pas leur place en Algérie
Sur l'avenir des technologies de l'information et de la communication en Algérie, le directeur du LARESI ne pense pas qu'il s'agit d'un problème de moyens «mais de volonté humaine d'abord et d'organisation ensuite». Et c'est justement de volonté qu'il s'agit. Le Pr Berrached cite le cas d'un étudiant de l'USTO qui a obtenu un magister dans le domaine de ICM au Japon. «Il travaille avec le même équipement que nous, sur le même sujet et avec la même façon de pensée que nous. Je pense que nous pouvons arriver et nous devons y arriver», dira-t-il. Malgré l'optimisme de ce chercheur sur l'avenir de l'ICM et de la robotique en Algérie, il n'hésite pas à ouvrir une brèche sur une réalité amère des chercheurs Algériens en jachère alors qu'ils ont obtenu des doctorats et des magisters dans les plus grandes universités du monde. «Nous avons des génies à l'USTO qui ne sont pas bien pris en charge. Nous ne cumulons pas les expériences et nous ne profitons pas des expériences de nos compétences intellectuelles», regrette le Pr Berrached.
Le problème pour des compétences algériennes envoyées à l'étranger pour se perfectionner mais qui sont quasiment rejetées une fois retournées au pays. «Vous savez qu'il y a des chercheurs algériens qu'on a envoyés à l'étrangers pour des études de doctorat. Après leur retour en Algérie, on n'a pas voulu les recruter. Ils se sont heurtés à une règlementation et une bureaucratie qui leur ont fermé toutes les portes pour trouver une place qui soit à leur niveau intellectuel», constate amèrement le directeur de LARESI. La seule solution pour ces chercheurs est de «vendre» leurs compétences ailleurs. Ils retournent à l'étranger où ils sont mieux considérés. Pr Berrached cite l'exemple d'un étudiant diplômé de l'USTO, parti en France pour terminer son cursus, et qui a été classé parmi les trois premiers. Ce qui lui a permis de pouvoir choisir entre les trois plus grandes écoles au monde, des Etats-Unis, la Grande Bretagne et le Japon. Il a choisi l'université de Cambridge pour suivre des études dans le domaine de la gestion des projets. «Cerise sur le gâteau», dira le Pr Berrached, il a «financé ses études avec sa propre entreprise qu'il a créée en France». Autre cerise sur gâteau, ce jeune sous-traite des projets français en Algérie via une succursale de son entreprise. Des cas pareils ne sont pas rares. «Nous avons beaucoup de génies qui peinent à se faire reconnaître chez eux. Ils méritent pourtant bien mieux», estime le Pr Berrached.


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