La culture de la pomme de terre fait son bout de chemin et s'impose au fil des années dans ces terres que l'on considère à tort comme exclusivement pastorales. Les petits fellahs, ayant goûté aux délices des rendements prodigieux, soit 170 quintaux par hectare, notamment dans les communes de Kef Lahmar, Kheiter, Boualem et Tismouline, semblent de plus en plus motivés par les gains récoltés à chaque fin de saison, et se sont décidés à se lancer sérieusement et sans attendre dans l'extension des terres agricoles susceptibles d'être mobilisées par la culture de ce tubercule. Cette période de cueillette de la pomme de terre dite d'arrière-saison est très prometteuse, et ce n'est pas la clientèle qui manque, d'ailleurs les petits fellahs que nous avons rencontrés se frottent d'ores et déjà les mains. Leurs carnets de commandes sont déjà pleins et la clientèle venue du nord du pays paie rubis sur l'ongle. La production attendue en cette période d'arrière-saison est estimée à plus de 32.500 quintaux, légèrement en dessous de celle de la saison écoulée mais peu importe, l'introduction en force de la culture de la pomme de terre a réussi et les résultats obtenus dans ce domaine font que l'optimisme est de rigueur chez les petits fellahs qui espèrent conquérir d'autres espaces et périmètres agricoles qui seront exclusivement réservés dans un futur très proche à ce créneau jugé très juteux. Cependant, il ne faut pas oublier que les plus à craindre dans cette région sont les fortes gelées nocturnes qui risquent de compromettre à tout moment la production locale et pour parer à ce phénomène et risque naturel, seule la culture sous serre demeure sans conteste l'unique solution. Les petits fellahs de la wilaya savent de quoi ils parlent mais en raison de leurs faibles moyens financiers et leur manque d'expérience, ils comptent plus sur l'assistance et l'aide des pouvoirs publics afin de promouvoir la production de la pomme de terre et occuper ainsi une place de choix sur les étals du marché local puisqu'il s'agit d'un produit purement bio. Ici, nous confie l'un d'eux, les terres agricoles sont vierges et fertilisées par les engrais d'origine animale et ceux dits phosphatés ou industriels sont bannis du vocabulaire.