« L'Algérie se réjouit de l'heureux aboutissement du vote de l'Assemblée générale de l'ONU qui a légitimé de façon incontestable la Palestine comme Etat observateur, 24 ans après la proclamation de l'Etat de la Palestine, à Alger, le 14 avril 1988 ", a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Ce dernier, lors d'une allocution prononcée à l'occasion de la cé-lébration de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, organisée au siège du ministère, a souligné que cette accession est porteuse d'espoirs mais aussi de responsabilité et de défis en précisant que notre pays est prêt à prendre part à la consolidation de cette perspective. " Plus que jamais, nous avons besoin d'un surcroît de volonté, de bonne foi et de persévérance de tous les partenaires en vue d'une solution juste et durable du problème palestinien qui, faut-il le rappeler, demeure au cœur du problème du Moyen-Orient ", a encore fait savoir Medelci devant un panel de diplomates arabes, africains et de certains pays occidentaux accrédités à Alger. Le chef de la diplomatie algérienne n'a pas par ailleurs omis de dénoncer la décision de l'Etat hébreu de construire de nouvelles colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est mais aussi le blocage des recettes fiscales destinées à l'Autorité palestinienne. " La communauté internationale est mise au défi de stopper cette politique suicidaire du fait accompli et de la terre brûlée ", a ajouté Mourad Medelci qui souligne dans le même cadre que " nous devons aider le président Mahmoud Abbas à réussir son pari d'une paix négociée ". La vitalité de la diplomatie multilatérale doit être mise à profit pour enrayer les obstacles qui se dressent sur le chemin qui reste à parcourir, poursuit Medelci pour qui un " réengagement sincère " de tous les partenaires, sans exception, est particulièrement requis. L'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, remet sur le tapis la proposition de la Ligue arabe qui consiste en le retrait d'Israël des frontières de 1967 en contrepartie de la reconnaissance par les pays arabes de l'Etat hébreu. " Le moment n'est-il pas venu de rappeler la pertinence de l'initiative historique de paix, annoncée lors du sommet de la Ligue des Etats arabes, à Beyrouth, en 2002, réaffirmée par le sommet d'Alger en 2005, préconisant un retrait d'Israël de tous les territoires qu'il occupe depuis 1967, en échange d'une reconnaissance de son Etat ", a indiqué Medelci. " Le chemin est encore long car nous avons affaire à un ennemi déterminé à poursuivre sa politique d'agression et de diversion ", a déclaré pour sa part l'ambassadeur de Palestine à Alger. Le diplomate qui rappelle que l'accession de son pays à l'ONU est un pilier pour de futures négociations de paix avec Israël soutient que les Palestiniens ne pourront jamais atteindre leurs objectifs sans l'aide étrangère à leur tête les pays arabes.