Encore quelques réglages à faire et le projet du jardin citadin, un immense pan de verdure qui va s'étendre sur 25 hectares sur la frange marine Est de la ville d'Oran, entamera ses premiers coups de pioche. D'un coût estimatif de 3 milliards de DA, cet espace vert grandeur nature ne se veut pas un simple jardin public, à l'instar de celui de M'dina Djdida, d'El-Othmania ou la «Promenade de Létang», c'est-à-dire un terrain enclos, paysagé et planté, destiné à la promenade et à l'agrément du public, mais plutôt un parc citadin conçu de la même façon que les lieux urbains et bénéficiant des mêmes attentions que les bâtiments officiels, avec à la clé une architecture et un mobilier spécifiques dans cet espace à mi-chemin entre la ville et la nature. En fait, ce parc ne sera pas implanté sur 25 hectares d'un seul tenant, mais sur deux sites très légèrement séparés l'un de l'autre. Le premier, le principal, côtoie la frange marine d'Oran, pratiquement entre la résidence «El-Bahia» jusqu'à l'hôtel «Méridien». Quant au second site, il se trouve du côté du boulevard Millenium. Le lecteur trouvera - chose tout à fait logique - que cette localisation de l'emplacement du futur jardin citadin est vague et imprécise. Ce «flou» qui entoure les délimitations de cette structure est d'ailleurs au fond de la réserve émise par le chef de l'exécutif local, M. Abdelmalek Boudiaf, lors de la présentation de l'étude de ce projet par le BET algéro-tunisien spécialisé «Eco-Plan», la semaine dernière, à la salle hémicycle. En effet, la «zone II» du jardin citadin, c'est-à-dire celle située côté tissu urbain parallèlement à la frange marine de l'autre bout de la route qui débouche sur le rond-point de Canastel, semble empiéter sur une partie du foncier réservé pour un autre projet structurant tout aussi important. Raison pour laquelle les deux jeunes représentants du maître d'œuvre «Eco-Plan» ont été priés de prolonger leur séjour à Oran pour organiser des séances de travail avec la cellule de wilaya rattachée au comité de pilotage chargé du dossier de «la modernisation du grand Oran, à l'horizon 2030», et ce sous la supervision du directeur de l'Environnement de wilaya en sa qualité de maître d'ouvrage. Il s'agit donc, essentiellement, de résoudre le chevauchement qui est apparu entre les plans de bornage relatifs au jardin citadin et un autre projet structurant limitrophe. Contacté à ce sujet, le directeur de l'Environnement, M. Mohamed Mekakia, a précisé que «nous avons pu accorder nos violons avec le comité de wilaya chargé de la modernisation de la ville et, de ce fait, nous espérons pouvoir présenter l'étude - version corrigée - dans les tout prochains jours». Il est utile de rappeler que le projet en question a été inscrit depuis plusieurs années déjà, mais il est resté en stand-by, pour des raisons inconnues, jusqu'en 2011 où le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a relancé ses services pour engager les procédures administratives nécessaires à la publication d'un avis d'appel d'offres international pour l'étude de ce jardin. D'aucuns n'ignorent pas l'effort consenti par l'actuel wali d'Oran, y compris par l'exercice d'un «forcing» à haut niveau, afin de remettre sur les rails ce grand projet qui contribuera à donner à Oran sa dimension de métropole, avec une approche orientée vers la création de nouveaux espaces verts qui manquent affreusement à Oran. D'après nos informations, la 1re étape de réalisation de ce parc aux multiples facettes consistera à mettre en place un rideau de verdure doublé de palissades et d'une ceinture d'arbres. La seconde consistera au reboisement d'au moins le tiers du terrain, à l'aménagement d'une aire gazonnée, d'un pont en bois, d'une dizaine de passerelles permettant de passer d'une aire de détente à l'autre, de kiosques en bois et de cafétérias, qui seront construites à l'aide de structures préfabriquées en bois. Le tout sera entouré de nombreux espaces de jeu pour enfants, dont des balançoires, toboggans, mini-trains en bois, glissoires, sablières, radeaux et autres, qui feront la joie des plus petits. Ce lieu idyllique sera également clairsemé de chemins dits de santé, d'une petite centrale photovoltaïque et, côté pratique, de parkings gardés, etc. Et, enfin, cerise sur le gâteau, un grand lac artificiel y sera aménagé.
