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La dimension régionale de l'aménagement du territoire : l'exemple de l'écosystème saharien
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 04 - 2014

A l'heure où les prétendants à la magistrature suprême de notre pays prônent la révision de la Constitution, et dont on peut discerner ici ou là quelque allusion à la question territoriale, il n'est pas inutile de réfléchir sur le paradigme régional, pluridisciplinaire à l'évidence, dans la mesure où il articule tout à la fois les données techniques et administratives du découpage, les données historiques, culturelles et politiques de leur refondation (le workshop organisé actuellement par El-Watan sur le M'zab en constitue une excellente initiative), et les données socio-économiques qui se posent au planificateur national. In fine, ce papier aura contribué, je l'espère, à concourir à cette réflexion.
L'exemple saharien n'est pas présenté ici comme un cas d'espèce, mais un espace tout à fait représentatif du reste des régions du pays et donc justiciable de méthodologie d'approches comparables en dépit des singularités régionales.
Eléments de réflexion pour une méthodologie de l'aménagement régional
L'idée d'aménagement du territoire est née, en Europe d'abord, pour répondre aux contraintes de l'urbanisation et aux goulots d'étranglement sous-jacents. Dans les pays du Tiers-Monde, cette idée est reprise dans une perspective souvent «prospective». Empruntant aux anciennes métropoles coloniales leurs méthodes, les pratiques d'aménagement résultent très souvent, à la fois d'une vision futuriste de l'avenir (mais sans effets réels en raison des contraintes financières et techniques ainsi que de la non-finalisation des projets) et de la pression démographique exercée sur les villes avec, pour corollaire, la désaffection agricole.
L'Algérie est tout à fait représentative du caractère à la fois prospectif et volontariste (mais non toujours opérationnel du projet global d'aménagement), d'une part, et défensif, d'autre part, face à l'imminence des dysfonctionnements en matière de répartition des ressources disponibles et des hommes aux prises à une croissante mobilité.
C'est pourquoi le projet futuriste a du mal à s'enclencher en raison des défis qui s'adressent au planificateur appelé de ce fait à répondre au cas par cas. Cette situation peut, dans certains cas, déboucher sur des dispositifs qui, sous la pression des événements, sont susceptibles de mettre en péril l'équilibre d'une région appelée à compenser les déficits ou les distorsions patentes dans une autre.
C'est pourquoi l'aménagement régional doit être à la fois l'émanation de la base, c'est-à-dire celle des composantes politiques, administratives et sociales de la région, d'une part, ainsi que du sommet d'autre part, dans la mesure où l'arbitrage des équilibres inter-régionaux, notamment la division des vocations respectives, relève des fonctions régaliennes de l'Etat.
Cette double perspective évite, d'un côté tout risque de distorsion pouvant provenir d'une vision lointaine des problèmes, et de l'autre tout glissement corporatiste. En effet, une sereine intelligence de l'inter-régionalité doit résulter des données physico-géographiques, historico-culturelles mais aussi stratégiques et volontaristes. Définir la régionalité, c'est aller à l'encontre d'une bureaucratisation des décisions d'une part, et du régionalisme fondé sur les attaches ethno-culturelles de l'autre, c'est mettre dos à dos l'arbitraire du prince et le népotisme.
Il ressort de ces remarques préalables que, d'un côté, la régionalité est une catégorie fondamentale pour le développement dans un pays aussi vaste et aussi diversifié que l'Algérie, et que, de l'autre, cette régionalité signifie à la fois la prise en compte des potentialités de tout ordre et de toute nature dans leur appréciation quantitative et qualitative en collaboration avec la base, et l'existence d'un partenariat représentatif de la société civile, au travers des associations notamment.
En définitive, la fonction régalienne de l'Etat et la fonction citoyenne de la région ne sont nullement opposables. Bien au contraire, les régulations dont leur articulation dynamique est porteuse ne peuvent être, à l'avenir, qu'un garant à la fois du développement et de la démocratie, l'un ne pouvant se faire sans l'autre.
Partant de cette philosophie générale de l'action, on peut en déduire la problématique que pose la recherche sur les écosystèmes désertiques.
Perspectives sahariennes : quelques problèmes de méthode
Les recherches sur le monde agricole contemporain en milieu désertique ou semi-désertiques sont immenses, riches en qualité et fort variées. Le paradoxe de ces recherches est qu'elles ont le défaut de leurs qualités : portées par un souci de concision pour éclairer le décideur en développement rural ou en aménagement régional, le caractère monographique de ces recherches, forcément localisées, n'a pas toujours facilité les synthèses comparatives ou typologiques. Ce handicap vient sans doute d'une tradition en matière de recherche où le sens pratique, voire académique n'est plus hérité de la géographie humaine de la première moitié du 20ème siècle (Maximilien Sorre, Demangeon… pour ce qui est de la France).
La quête de pragmatisme, qui a pu se manifester pour conforter aussi bien la recherche fondamentale que celle empirique liée à l'action, pour salutaire qu'elle a pu être, n'en est pas moins tributaire aujourd'hui d'une vision holiste de l'écodéveloppement.
Cette vision exige que soit prise en compte une échelle de temps (horizon d'attente) et d'espace plus large, susceptible de donner une réponse en termes de système. Ce concept se construit au carrefour de trois sous-systèmes ou niveaux de rationalité :
1- La rationalité locale fondée sur l'expérience, la mémoire collective et l'habitus du groupe, souvent aux prises avec les politiques volontaristes suscitées par l'entreprise privée ou par l'Etat, et s'instaurant de façon contingente, conjoncturelle et sous le coup d'incitations exogènes ou d'injonctions politiques subordonnant l'œuvre locale à des finalités extérieures à la collectivité considérée.
2- La rationalité régionale se superposant aux cadres administratifs du découpage territorial, donc aux logiques de décision, et obéissant à la fois aux contraintes objectives telles que définies par l'expertise officielle, et par des motivations institutionnelles de légitimation.
3- La rationalité nationale qui n'est que l'interface ou la modalité géopolitique de prise en compte d'une rationalité centrale, à l'échelle mondiale. La rationalité nationale reproduit cette dernière, sinon la réfracte, à des degrés variables suivant les rapports de force au niveau de l'Etat, et suivant la capacité de négociation critique au niveau des composantes de la nation, ou de la capacité contractuelle de la société civile.
Les trois niveaux de rationalité ne convergent pas, tant s'en faut, car ils répondent à des contraintes et à des objectifs différents.
La convergence éventuelle entre ces trois niveaux peut découler d'un artefact où la prégnance du leadership traditionnel et socialisé comme tel s'incarne dans les personnages ubiquitaires, c'est-à-dire représentés aux trois niveaux.
Quelle que soit la configuration des fonctionnements sociétaux, la question de la recherche-action s'inscrivant dans le précarré du pragmatisme ne peut faire l'économie de la réflexion sur l'articulation entre ces trois niveaux. A défaut d'y trouver systématiquement une réponse, elle constitue pour le moins une démarche méthodologiquement plus fiable, dans la mesure où elle consiste à approfondir l'analyse et à poser plus correctement les paramètres de l'action à envisager.
Cependant, cette profession de foi du parfait chercheur n'est pas toujours aisée à appliquer. D'abord la recherche-action ne s'arrête pas au monde universitaire et scientifique. Elle est de plus en plus le fait d'institutions spécialisées, et fonctionnant sous le modèle de la prestation de service financée en grande partie sur base de convention et de contrat : elles sont tenues de répondre à la question posée par le maître d'œuvre.
Une autre question rend également difficile l'exercice de la recherche telle que postulée plus haut : pour que la rationalité locale soit fondée, encore faut-il qu'on ait affaire à un établissement humain enraciné dans un territoire et ayant produit une mémoire et une superstructure normative exprimant les rapports du groupe avec le substrat foncier d'une part, et les rapports à l'intérieur du groupe lui-même d'autre part.
On ne peut pas mettre sur le même plan, par exemple, des espaces désertiques mis en valeur en ex nihilo, avec l'appui de capitaux extra-nationaux, dans le cadre d'une politique volontariste de l'Etat allant jusqu'à transférer les populations « paysannes », fussent-elles étrangères à la localité, voire au pays de résidence d'une part, et les écosystèmes oasiens qui abritent pour le meilleur et pour le pire, des communautés de base séculaires faisant partie du paysage culturel du pays auquel elles appartiennent.
La recherche-action n'aura pas la même signification, ni les mêmes enjeux, et encore moins les mêmes pesanteurs sociologiques dans l'appréciation des projets, suivant qu'il s'agit de l'un ou de l'autre cas de figure.
Un regard plus précis de l'écosystème saharien des oasis occidentales, permettra de situer, à grands traits, le débat pour ce qui est de ce milieu spécifique et de cette région particulière.
Mais il s'agit bien plus que l'évidence, d'une spécificité et d'une particularité de l'histoire sociale concrète de cette région par rapport à d'autres ayant les mêmes caractéristiques phyto-géographiques, voire le même tissu social. Le discriminant n'est pas celui de l'historicité ni du déterminisme morphologique, il repose tout simplement sur des combinaisons, éventuellement différentes, entre rationalités locales, régionales et nationales, voire internationales, et de façon plus concrète, sur des destins historiques différents.
Historicité oasienne
L'écosystème oasien est souvent décrit comme une infrastructure de services appelée à servir de relais à l'économie caravanière, à l'instar des motels qui sillonnent aujourd'hui les autoroutes occidentales.
Cette vision moniste est erronée. Certes, le commerce transsaharien des groupes caravaniers s'est superposé à ces espaces de vie en les régentant bien souvent, ce qui nous éloigne d'une vision idyllique de la convivialité entre nomades et sédentaires des Ksour. Par ailleurs, la vocation agricole stricto sensu de la région est tout à fait indépendante de sa vocation hospitalière, même si la rationalité marchande et les alliances tissées au cours des siècles entre tribus nomades et pouvoirs dynastiques des métropoles du Maghreb a pu apparaître comme étant dominante au regard tout au moins de l'histoire.
Il faut tout de même rappeler que les communautés paysannes des Ksour ont subi la même exaction fiscale de la part de l'acteur nomade et de celle du pouvoir central. Cette double sujétion séculaire de la communauté Ksourienne (tous statuts confondus), est une donnée importante car elle a marqué tant le paysage foncier que sociologique de la région. La culture de l'hospitalité confine aussi à celle de la soumission façonnée par l'obligeance aux ordres éminents. C'est pourquoi les rapports qu'entretient aujourd'hui le décideur lointain (et ses subordonnés locaux délégués aux différentes tâches) avec les populations locales, peuvent être sujets à confusion, voire alourdir les sujétions du passé, si l'on ne tient pas compte de ces réalités.
Un deuxième aspect de l'histoire sociale, non négligeable, c'est le caractère servile du travail fondé sur le droit éminent des notables tenant leur noblesse soit d'un artifice lignager les faisant appeler « chorfa », soit d'une construction segmentaire locale fondée sur l'ancêtre éponyme et les faisant appeler « m'rabtîn ».
Cela signifiait en clair qu'en dehors des deux notabilités concurrentes auxquelles ce sont joints d'anciens nomades sédentaires, appelés « arabes » pour désigner le statut de « roturiers », tout le reste de la population était soumis soit au servage (haratîn), soit au statut d'esclave (« ‘abd » ou « iklân » en milieu touareg).
Bilan contemporain
Ce statu quo n'a que faiblement évolué : d'abord au début du siècle, à la faveur de la ruine des propriétaires (contraints de payer l'impôt « per capita » à l'administration coloniale) et aspirant à racheter quelques droits d'eau après une carrière salariale épisodique notamment dans l'armée ensuite, depuis l'indépendance, à la faveur de la Révolution Agraire, et surtout des programmes spéciaux et des mesures de décentralisation subséquentes, le tout s'étant traduit par une appel de main-d'œuvre drastique. Ainsi, la salarisation à grands pas, tout au moins à partir du premier plan quadriennal, a donné l'occasion aux fellahs (notamment les haratîn) de s'engager dans le secteur du bâtiment et progressivement dans les services.
Cette situation donne lieu à une réalité pour le moins paradoxale car elle permet d'espérer en même temps qu'elle inquiète. En effet, le désenclavement des Ksour et, conséquemment, la scolarisation, ont donné l'occasion aux couches défavorisées d'aspirer à une activité urbaine. Le phénomène d'urbanisation et la tertiairisation des emplois relativement importante qu'elle charrie, constituent un facteur d'abandon de la palmeraie, ce qui est, d'un côté, porteur d'espoir pour ceux qui y voient le moyen de rompre avec un joug féodal séculaire, et de l'autre, le facteur de désaffection hydro-agricole, dans la mesure ou la prédation de l'homme, ici, se fait par atrophie, c'est-à-dire par sa défection et sa capitulation même devant les tâches de restauration, de barrage « afreg » contre la dune, et de curage des foggara, grâce auxquelles l'écosystème oasien a pu connaître un équilibre et une pérennité relatifs. A ce facteur de recul des cultures par désaffection de la main-d'œuvre, s'ajoute, depuis les années 1980, l'exploitation irrationnelle des nappes par les forages puissants devant alimenter les nouveaux périmètres de mise en valeur.
La perspective offerte aux investisseurs nationaux de mettre en valeur des terres ex nihilo n'appelle pas de remarques au niveau du principe. Mais le caractère quelquefois improvisé des démarches a pu donner lieu, au terme des trente dernières années d'expérience en la matière, à une série d'aberrations dont les principales sont :
a L'affaiblissement accéléré des nappes de faible profondeur alimentant les foggara, et donc le rétrécissement consécutif des surfaces cultivables ainsi que le dessèchement des palmiers.
b L'impossible concurrence sur les marchés tant locaux que nationaux pour ceux, parmi les fellahs, qui aspirent à se placer dans une logique de petite production marchande. La conséquence de ce phénomène, que l'Algérie avait connu au début de la colonisation sur les grandes plaines du Tell, c'est la prolétarisation du petit fellah se mettant au service des propriétaires des grands périmètres.
La prolétarisation en soi est peut-être un mal nécessaire, mais la question fondamentale est que le nouvel investisseur n'est pas sûr de s'implanter durablement dans la région, ce qui renvoie à une troisième aberration.
c Parmi les investisseurs, la majorité ne sont pas issus de la région ; cela peut les conduire à une attitude prédatrice de la pratique agricole. Face à la remontée des sels, par exemple pour laquelle les solutions appropriées existent à l'échelle des terroirs, mais sur laquelle on n'a pas encore trouvé de solutions à l'échelle des grandes surfaces, on peut être enclin en effet à abandonner l'agriculture sur une appréciation strictement marchande du coût de restauration des sols (cela est d'ailleurs confirmé par le nombre de désistements et d'abandons des nouvelles exploitations).
Par ailleurs, les périmètres de mise en valeur ne font pas l'objet d'un cahier des charges précis ; ce qui a permis de se limiter aux seuls forages, aux équipements modernes d'irrigation avec ou sans clôture en dur. Les sols ainsi dégarnis et manquant d'un régulateur thermique essentiel que constitue le palmier-dattier entraînent une surutilisation de l'eau pour compenser l'évaporation, ce qui dénote comme il a été signalé plus haut une attitude prédatrice vis-à-vis du milieu et présuppose pour le moins une gestion à court terme et permissive d'abandon, le cas échéant. La palmeraie, ayant été de tout temps un indice majeur d'établissement humain durable, est en même temps propice à l'habitat « in situ », conformément à la trilogie séculaire que constitue la synergie entre la tenure, le palmier et le cadre de vie. La dissociation entre ces trois éléments ne peut être, en revanche, qu'un indicateur de précarité dans la vision des investisseurs concernés.
d A la précarité prévisible du mode d'établissement humain s'ajoute la faible part de réinvestissement local des plus-values réalisées. En effet, les retombées sur la région, tant en termes de richesse qu'en termes d'emploi, ne sont pas sensibles, en raison du transfert de valeur vers d'autres régions, ce qui ajoute au dysfonctionnement inter-régional déjà patent et auquel le projet initial de mise en valeur était censé apporter remède.
C'est pourquoi, en attendant que les vocations régionales soient précisées dans un cadre légal d'orientation foncière et de schémas directeurs pour celle du Touat-Gourara-Tidikelt, il convient, à titre conservatoire, de prendre un certain nombre de dispositions dont l'urgence peut être hiérarchisée suivant les possibilités d'intervention et les moyens de les mettre en œuvre.1
*Universitaire
1- Un rapport circonstancié préconisant des mesures conservatoires fait partie d'une publication ultérieure, dans le cadre du projet de création de la Maison des Sciences de l'Homme au sein de l'université Abou Bekr Belkaid (Tlemcen).


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