Ce qui a caractérisé cette troisième édition de la Foire de l'olive et de l'huile d'olive, qui vient de baisser rideau, c'est la faiblesse des produits présentés, en plus de leur cherté, 700 DA le litre d'huile classique et le prix fort, avoisinant les 2.200 DA pour l'huile extra-vierge (très peu d'acidité), selon un producteur de la région. Organisée par la Chambre de l'Agriculture de la wilaya, en collaboration avec la commune de Beni Amrane, la manifestation se veut un espace à l'encouragement des oléiculteurs et transformateurs et permettre à ces derniers de profiter des dernières techniques afin d'améliorer leurs rendements, en les incitant à respecter toutes les étapes de production et de transformation, a relevé M. Sabaoui, directeur de la Chambre de l'Agriculture de Boumerdès. L'amélioration était attendue, cette année, dans la production d'olives et d'huile d'olive, au regard des indices de productions enregistrés, depuis le lancement de la campagne oléicole, selon la direction des Services agricoles (DSA). Une production prévisionnelle de 94.000 quintaux d'olives est, ainsi, attendue, cette saison, contre une récolte d'un peu plus de 51.000 quintaux produits la campagne écoulée, selon la même source qui estime que le traitement de cette quantité d'olives devrait générer un volume de plus de 150.000 hl d'huile contre 81.000 hl, la campagne écoulée. L'oléiculture, abandonnée durant plus de 20 ans, connaît un intérêt particulier, ces trois dernières années grâce, notamment à l'amélioration de la situation sécuritaire « nous avons abandonné nos arbres et nos terres, personne n'osait s'aventurer en montagne», reconnaît un oléiculteur de Chabet El Ameur, «l'arbre a vieilli, sans entretien, nous ne pouvons attendre à des productions records », ajoute-t-il , pour justifier la moyenne production et les prix affichés. A Boumerdès l'olivier est concentré dans les parties montagneuses de Beni Amrane, Souk El Had (daira de Thenia, 2.322 ha) , Chabet (Issers, 2.571 ha), Sidi Daoud (Dellys). La wilaya de Boumerdès qui occupe la 25ème place, au niveau national, dans le tableau oléicole, dispose de 7.925,5 ha, plantés dont 90 % productifs donnant 74.000 q d'olives, soit une production d'huile de 1, 52 million de litres. Selon M. Kherroubi, DSA, rencontré en marge de cette foire, la production pour la campagne 2014-2015 a enregistré une augmentation de 35% par rapport à la précédente qui était faible. Précisant que «l'Etat finance des programmes pour accompagner les familles vers cette production du terroir », au moment où la direction des Services agricoles s'active à réhabiliter plus de 1.000 ha de verger oléicole. Pour cette campagne, 39 120 plants ont été mis en terre sur une surface de 432 ha. Pour rajeunir et améliorer la qualité du produit des greffages ont touché 65 ha, selon le DSA. Concernant le rituel concours de la qualité, des échantillons d'huile d'olive et d'olives ont été réceptionnés à la Chambre de l'Agriculture un mois avant la tenue de cette 3ème édition, ce qui a permis de dégager 3 lauréats, grâce à la collaboration d'une commission d'experts, dont l'évaluation s'est basée sur des analyses physico-chimiques des échantillons, par l'Institut d'arboriculture fruitière et de la vigne d'El Harrach (Alger). Ainsi au 2ème jour de la manifestation, le 1er prix a été attribué à Yougherta Badja de la commune d'Afir, (Dellys), talonné par Rabah Megdoud, l'un des plus anciens oléiculteurs et transformateur de Beni Amrane et Karim Benamrouche des Issers qui a eu le 3ème prix. Enfin des pépiniéristes présents à Beni Amrane regrettent l'importation de plants au moment où, localement, des investissements colossaux sont entrepris, et que des millions de plants ne trouvent pas preneurs. Leur mécontentement est d'autant plus grand que cette situation risque de faire disparaître la filière plants, malgré que les pouvoirs encouragent le produit local surtout en cette période de crise », relèvent nos interlocuteurs. La tutelle est interpellée. Nous relèverons, enfin, qu'une manifestation devait s'articuler, tout d'abord, autour des participants (les oléiculteurs) en cette circonstance, mais la salle du centre sportif de proximité de Beni Amrane, lieu de la manifestation, était, hélas, presque plongée dans le noir au moment où trois chapiteaux et tapis rouge (?) trônaient à l'extérieur pour les invités qui n'ont fait qu'un passage furtif.
