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Le parler juste et la raison de se taire
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 03 - 2016

Il y a dans le signe ce qui nous épargne l'expression, et dans l'insinuation ce qui nous fait l'économie de la citation ! Dans un univers aussi codé que le nôtre, aller vers les choses plutôt bien simples est cette évidence qui les caractérise, synthétise et les maitrise du mieux que nous pouvons le réaliser.
Symbole de la large communication, le signe est un mouvement très précis et bien concis qui est exprimé à travers un seul geste, un chiffre, une lettre, une couleur, une direction à prendre, un hochement de tête, des yeux écarquillés, une tête baissée, une appréhension, une appréciation, une action à entreprendre, un bref changement d'humeur, un sourire, un rire, des larmes furtives, une moue, une main tendue ou levée, un genou debout ou à terre…
La sagesse traduit les traits de notre comportement humain en de véritables et immuables codes que la bonne parole élève en cette haute culture de notre raison d'être ou de vivre. Il reste que dès que la parole s'écarte du bon sens, c'est le signe qui la remplace au pied levé, remettant tout son monde à la bonne raison des choses, pour élever le débat sans vraiment le provoquer. Se taire est donc cette autre manière de tout cautionner lorsque le parler juste ou utile s'impose de droit à tout son monde.
A celui qui ne sait trop quoi dire, cette même sagesse lui brandit, en souplesse et en toute finesse, à la face et au nez, le signal de l'imminente raison de se taire. Très souvent, c'est juste un signe, lui parvenant à la volée, pour voler à son secours, interrompant sur le champ son très inconvenant discours. Du coup, c'est le parler juste qui prend raisonnablement le dessus. Dès lors que la parole n'étant même plus d'argent.
Souvent parce que le silence n'est plus d'or, la parole s'impose de droit, sauvant la face à une situation devenue des plus critiques ou vraiment intenable. L'argent tentant de faire oublier ce métal très précieux, peut parfois y être d'un bon apport, d'un autre secours, dans le sens où il aura pu suppléer ce silence qui ne fut guère exempt de tout reproche, en disant surtout vrai.
Entre le parler juste et la raison de se taire, il y a un choix à faire ! Le signe a cependant cette particularité de se situer à mi-chemin entre le cachet ou l'écho à résonance purement vocale de l'un et l'aspect très caricatural et taciturne de l'autre ; raison pour laquelle il lui est fait appel dans ce partage ou dénouement à faire entre ces deux situations. Très proche de la toute modeste caricature, du bénin dessin et de l'image sommaire plutôt que de l'aspect très sonore ou scriptural de la chose dite ou lue et du texte transcrit, le signe est ce geste éclair ou ce symbole express qui suffit à rapidement donner un ordre, marquer un arrêt, susciter un intérêt, signifier une injonction, prodiguer un conseil, prévenir un danger, alerter à propos d'un risque imminent , éliminer un obstacle, suivre une voie …
Il est ce langage codé qui ne dérange ou n'interfère nullement ni dans l'espace plutôt souverain du parler juste ni même dans cette très sage raison de se taire. Il est ce juste milieu entre ces deux situations qui ne fait cependant pas les choses à moitié.
Voilà pourquoi celui-ci nous épargne la toute utile bonne parole pour nous faire l'économie de la supposée expression usitée en pareille circonstance. Car, il en fait la toute souhaitée synthèse jusqu'à parfois nous intimer cet ordre brusque de se taire.
Au plan de la philosophie de la communication, le parler juste ou dire vrai et la raison de se taire ou le silence que l'on se doit de nous l'imposer à nous-mêmes, constituent les vraies balises de notre langage ; ils ne sont autres que ce gage de la bonne et utile expression : tantôt déballée en toute franchise et lucidité, avec en plus force argumentaire, tantôt savamment tue ou étouffée dans l'œuf.
Tout bon orateur est, dès sa prime jeunesse ou premier essai, jeté dans le bain ou mis au parfum de son futur combat, au sujet de cette haute qualité à, au plus vite, s'approprier afin ne jamais transgresser une si considérée déontologie propre à la noble pratique du discours politique.
Tentative succédant à une autre tentative, essai après essai, il est donc appelé à améliorer ses prestations, peaufinant au passage les menus détails de nature à lui tracer ses futures projections et champ de progression.
Ainsi, à ses prédispositions vocales héritées de longue date s'ajouteront, au fil du temps, ces autres capacités artistiques du langage, franc et fructueux, engagé et responsable dont leur maitrise en fera, bien évidemment, cette voix coutumière qui rassure ou éveille les foules au sujet des diverses préoccupations de leur quotidien. Voici donc très brièvement brossé le portrait-robot de tout homme politique qui se respecte dans les temps présents. Au fait, qu'en est-il de tout ceci et de tout cela au sein de la classe politique algérienne et de ses tristes animateurs et autres élucubrâtes ?
Parlent-ils juste, au moins ? Disent-ils, au fait, la vérité au peuple ? Sont-ils d'abord francs avec eux-mêmes et leurs programmes bien avant de l'être avec le reste du peuple et la république ? Sont-ils d'abord crédibles ou même solubles dans le monde de la vraie politique ? Distillent-ils un discours audible, celui de l'art du possible ou même au sujet de l'évènement prévisible ? Ont-ils tous le profil ci-dessus tracé ou celui précédemment élaboré ? Sont-ils tous venus à la politique par vocation ? Sinon le font-ils par vacation ? D'où viennent-ils ou d'où proviennent-ils et quelle cause défendent-ils, à part cette part de gâteau à engranger, chaque jour augmentant d'une portion ou rangée ?
Lorsqu'on manque vraiment d'intelligence dans nos actes et paroles, que nous reste-t-il de bon à faire ? N'est-il d'ailleurs pas tout indiqué de nous taire et de quitter à jamais la sphère politique et ses nombreuses aires ? Le faire de notre propre gré n'est-il pas mieux approprié que d'avoir à le subir de front sous la menace ou contrainte d'un peuple qui a finalement décidé de ne plus nous supporter, puisque convaincu que nous occupons la scène politique par effraction et son temps dans le grossier mensonge et la trop rusée délation ?
Perdre l'occasion de se taire n'est-il pas synonyme de parler dans le vide ? De façon si absurde, si morbide, tel un bide si rigide qui exagère dans ce discours stupide, qui lui donne pourtant des rides ? Quid de nos hommes politiques du moment est-il à même de nous rappeler faute de le faire oublier !- au travers de son aura, portrait et discours, juste un Hocine Ait Ahmed ou un Abdelhamid Mehri, pourtant totalement ignorés de leur vie et combat politique par ceux-là même qui les en ont réellement empêchés, sans vraiment tenir avec eux la moindre comparaison à ce sujet ?
Pur produit d'un savant captage à la source de ce furieux « courant politique de bas étage » qui aura tout balayé sur son passage et même réussi cette extraordinaire prouesse de ne savoir vraiment faire que dans le bourrage des urnes et le trucage de ses résultats, ces courtisans de la Grande Maison et autres sous-traitants politiques d'un tout autre âge écument et polluent notre climat politique ; ce qui nous donne à vomir de rage tout ce qu'ils nous produisent comme bêtises ou distillent comme sottises, en guise de justifications à leurs très calculées et cupides actions de soutenir le plus fort du moment !
Est-il politiquement correct et moralement admis et permis que deux chefs de partis qui se disent pourtant soutenir le même programme présidentiel depuis déjà son tout premier mandat en arrivent à ne plus mutuellement se faire confiance l'un l'autre ? Dans ce cas-là, comment arrivaient-ils donc à accorder leurs violents pour toujours aller dans le même sens et direction, sans jamais se marcher sur les pieds, se télescoper ou tout le temps courir en sens inverse ?
Au fait, que représentent-ils réellement comme poids ou valeur intrinsèque au sein de la donne politique nationale pour traiter l'ensemble de l'opposition, avec à leur tête ces anciens chefs de gouvernement venant eux aussi grossir ses rangs, de personnalités de salon, vraiment incapables de faire le diagnostic de la crise et de lui trouver la bonne solution, alors qu'il y a juste quelques années de cela, ils ne s'encombraient d'aucun scrupule pour leur louer tous les mérites à convenablement diriger la chose publique ?
Sont-ils à, ce point, si amnésiques ou peu conscients pour ne considérer dans leur raisonnement que ce qui leur semble être favorable dans leur analyse de la situation du moment ? Ont-ils pour autant à jamais dévié de ce bon sens pour basculer corps et âme dans ces très obscurs discours qui n'ont de nos jours plus cours ?
A défaut de parler juste, ils disent souvent n'importe quoi ! Ont-ils déjà raté cette utile raison de se taire ?


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