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Les zaouïas tournent le dos aux «zaoualias»*!
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 04 - 2016

Berceau de la civilisation arabo-musulmane, la zaouïa a toujours constitué un espace de civilisation et de culte hautement considéré. Durant la très longue nuit coloniale, ce lieu de culte, de prêche et d'enseignement du Saint Coran, assurait à l'Algérie son identité, pérennité et l'essentiel des fonctions relevant du statut personnel de ses populations alors taxées « d'Indigènes ».
Sans nos zaouïas, l'enseignement de la langue Arabe aurait probablement complètement disparu à l'indépendance de l'Algérie. Sans l'apport précieux de nos Oulémas, la lumière du Savoir divin n'aurait jamais résisté à l'ennemi, traversé nos esprits, ou sinon, pour nous Musulmans, aurait vraiment manqué pour nous pousser à négliger ou même à jamais abandonner notre religion ! Véritable lien entre l'homme et son espace d'appartenance et de réelle mouvance, la langue qui fait son histoire et perpétue à travers le temps sa culture et son existence est l'un des déterminants de choix de la nation qui permet aux peuples d'avancer, de prospérer et de marquer le temps de leur empreinte.
Ils sont nombreux ces tout jeunes apprenants du Coran d'autrefois à s'être, plus tard, au plan de l'érudition, héroïquement distingués dans la sauvegarde des valeurs citoyennes pour impulser un rythme soutenu à la continuité de la révolution armée, menée tambour battant sur un tout autre plan. Le devoir de mémoire nous recommande aujourd'hui de les saluer très fort et très haut pour l'œuvre remarquable et grandiose dont ils auront été les auteurs et les inlassables artisans leur vie durant, en infatigables porteurs d'eau à notre très grande révolution qui a duré dans le temps.
On y venait, depuis jadis et jusqu'a autrefois, de partout y étudier, et pour certains y vivre en internat de fortune, en quête de ce Savoir divin qui allait, l'espace de quelques années seulement, complètement nous métamorphoser pour nous ressourcer et nous réconcilier avec nos ancestrales valeurs à l'effet de nous préparer à défendre notre identité, pensée, religion et patrimoine culturel.
Mini-institut de formation et de mobilisation de la progéniture de l'indigénat autour de ses valeurs humaines et confessionnelles, la zaouïa assurait ce rôle ô combien important de véritable carrefour mais aussi grand pourvoyeur des connaissances dont ses apprenants, encore pépites ou petits chérubins, lui parvenaient des contrées souvent les plus éloignées ou des fins fonds de l'Algérie, se comptant parmi ces tout jeunes ‘'zaoualias'', fils de ces très pauvres paysans algériens.
Ainsi était donc organisée dans le temps cette fonction hautement stratégique de cet antre du Savoir très indigène où la tablette en bois faisait fonction de vrai cahier d'écolier, où la pate magique de sansal** était élevée au rang d'une véritable gomme et où l'ample djellaba blanche et la chéchia signifiaient la tenue vestimentaire exigée qu'il fallait enfiler pour s'écarter des accoutrements de type occidental propres aux élèves des écoles françaises ou même celles dites franco-musulmanes.
A l'indépendance de l'Algérie, toute une bonne cuvée de ces Taleb, disponibles et très dévoués, allaient prendre le relais des enseignants français retournés définitivement chez eux, pour les suppléer et remplacer au pied levé, donnant à la langue Arabe une toute autre dimension au sein de l'école algérienne. Depuis lors, les zaouïas n'ont pas complètement disparu, se spécialisant pour leur grande majorité plutôt dans l'enseignement de la théologie et des sciences de la religion Musulmane, se concentrant principalement sur leur fonction première et métier de base. Cependant, au sein de toute société monothéiste, le mélange des genres est tellement présent au sein de la politique de ses gouvernants que la pauvre religion -dans son peu enviable statut d'attribut de l'état- est tout le temps convoquée à dessein pour appuyer dans son raisonnement peu ou pas du tout convaincant le groupe qui entoure l'homme fort du moment.
Le pire à craindre dans cette aventure macabre et projet sociétal dévalorisant part du fait que ce sont des exégètes parfois de haut rang qui leur prêtent le flanc, s'exécutent à ces de tels rituels, très sordides et non moins sales besognes ou même participent activement à cette mesquine action d'instrumentaliser la religion et de pervertir à jamais nos mœurs et culture.
Lorsque l'homme de culte s'écarte de la nécessaire sagesse, il ne peut faire que dans la route mesquine bassesse ! Se prendre pour ce représentant de la religion du Grand Seigneur de notre si vaste Univers pour couver de bonheur et de bénédiction celui qui officie sur terre ou même s'aventurer à blanchir un quelconque être humain de son péché ne relève nullement des attributions d'une quelconque zaouïa ou mosquée !
Au plan organique, la zaouïa n'est sous la coupe d'aucune tutelle, hormis celle de Dieu et de Saint Coran. Celle-ci fonctionne de manière autonome pour se consacrer à la formation Oulémas et érudits de la pensée Musulmane, tirant l'essentiel de ses ressources des aides, dons et autres formes de participations … Le manque de moyens a toujours constitué un sérieux handicap quant à sa promotion et développement, puisque longtemps ignorée par les pouvoirs publics tout comme d'ailleurs le furent nos érudits exégètes et imminents penseurs en sciences islamiques, tous expatriés ou exilés-, elle verra son statut revalorisé et sa condition matérielle nettement améliorée pour se mettre définitivement du côté du pouvoir dans son conflit ouvert et sanglant qui l'opposait à la tendance islamiste radicale qui s'était appropriée les mosquées et autres lieux de culte publics.
Ce fut donc le vrai tournant dans l'histoire de la Zaouïa ! Inattendu ou sciemment provoqué, celui-ci marquera à jamais sa très nette démarcation par rapport à sa vocation première. En la zaouïa, le pouvoir venait donc de trouver un allier de choix, susceptible ou même capable de contrecarrer avec l'autre courant islamiste au sein de la même tendance et mouvement.
Aussi, certaines zaouïas peu nombreuses fort heureusement- retrouvèrent un statut ancien que le temps mais surtout l'indépendance du pays auront fini par à jamais révoquer ou les en soustraire définitivement.
Lorsque Adda Fellahi, cet ex haut cadre ministère de la « Religion », affirme sans ambages que le premier responsable encore en fonction au sein de ce même département était parti en véritable « éclaireur » à Djelfa mettre au parfum les responsables de la zaouïa de Benhar de M'Hamed Benmerzoug*** au sujet de la toute prochaine visite de leur invité de marque, on comprend dès lors aisément la mission désormais dévolue à cette dernière tout comme d'ailleurs les raisons d'un tel scénario visant à blanchir un ex grand commis de l'état.
Le film, manquant fondamentalement de professionnalisme dans sa conception et réalisation, était donc en noir et blanc, sorti de ces vieilles archives qui tiennent encore lieu de méthode de raisonnement mais surtout tête aux pourtant grandes techniques et inventions des toutes nouvelles techniques de communication ; raison pour laquelle nombreux étaient les cinéphiles qui avaient déserté l'air de sa projection au vu de la première affiche de sa présentation. Bien avant même sa projection !
Véritable navet sur tous les plans, il ne pouvait malheureusement être hissé à hauteur de cette vérité escomptée, subtilement miroitée au travers l'image de son montage absolument raté, s'éloignant au fil du temps de ce pavé dans la mare à l'origine espéré au plan de la sémantique artistique, susceptible d'absoudre à jamais en dehors du cadre légal approprié, ce client de gros calibre dont la présence en ces lieux de culte et de spiritualité a fini par déranger tout son monde alentour.
S'écartant si étrangement de ses traditionnelles attributions, cette zaouia s'est illustrée par son échec patent et flagrant à vouloir, sans préparation préalable et personnel approprié longtemps formé dans cette si difficile discipline, s'initier à tout hasard ou du jour au lendemain au théâtre et au cinéma et y réussir ce coup de force télécommandé ou à distancé quémandé.
La zaouia « lessiveuse des VIP » se voulait-elle déjà être détentrice d'une Baraka si rédemptrice des âmes et des corps qui la placerait au niveau de la réputation due à un très recommandé pèlerinage à faire à moindre frais à cette « Mecque des nantis du pouvoir » qui les absoudrait de tout soupçon ou supposé péché !
A mesure que la zaouïa s'éloigne graduellement de ses ‘'zaoualias'', ses potentiels clients, elle perd davantage en crédibilité et surtout en termes de mérite à embrasser cette noble vocation qu'elle est pourtant censée véhiculer à travers le temps et la succession des générations. Entre un ancien haut commis de l'état reçu en hôte de grand poids pour être blanchi par une maison de Dieu et du Saint Coran et sa mise à rude épreuve, manquant de peu d'être lynché par une rue qui exprime sa rage et colère à son égard en le pourchassant publiquement****, les gens sages et éduqués ne savent plus quel chemin désormais prendre ! A quel Saint se vouer ? A qui donner finalement raison ? Ils se perdent dans les décors de l'image étrange qui investit leur quotidien. Ils perdent le nord, tout simplement. Et peut-être même la raison ?!
(*) - Expression populaire désignant les pauvres gens, les misérables citoyens.
(**) - Pate naturelle obtenue grâce à un mélange de l'argile, du sable, des grés et de l'eau, servant à effacer l'impact de l'encre traditionnelle.
(***) - Quotidien arabophone ‘'Ech Chorouk'' du 04 Avril 2016.
(****) - Quotidien arabophone ‘'El Hayat'' du 05 Avril 2016.


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