La JS Saoura a la chance de pouvoir compter sur un homme qui a su gérer son club comme sa propre entreprise et prendre des décisions draconiennes dans l'intérêt général. De l'avis de tous les observateurs, Mohamed Zerrouati a été le grand artisan de la consécration historique des Bécharis. Ce membre du conseil d'administration est considéré comme le principal décideur du club et une personne influente dans l'entourage de l'équipe. Nous l'avons sollicité en marge du match que son équipe a livré face à l'ASMO. Le Quotidien d'Oran: Quels sont vos sentiments après cette grande performance réalisée par votre équipe huit ans seulement après sa création ? Mohamed Zerrouati: C'est un sentiment du devoir accompli envers une équipe qui m'est très chère. Je n'ai fait que mon devoir envers le club de mes origines. C'est un honneur d'avoir servi mon club et hissé mon équipe dans la cour des grands. Seulement, nous sommes aujourd'hui confrontés à un vrai dilemme né d'un problème avec les anciens joueurs à propos du logo. Il faut savoir que la JS Saoura a été créée avant l'indépendance avant de mettre fin à ses activités pour de longues années. Des correspondances nous ont été envoyées par ces mêmes anciens joueurs qui veulent même introduire une action de justice. Les anciens créateurs du club réclament aujourd'hui un changement au niveau du logo. Personnellement, je n'ai pas le droit de nier l'histoire de mon club, d'autant plus que l'agrément prouvant la création de la JS Saoura durant les années 60 existe. Laissez-nous savourer cette consécration et ensuite une solution sera trouvée à cet épineux problème. Q.O.: Quelle a été la clé de réussite ayant permis à la JS Saoura de défrayer la chronique en un laps de temps assez court ? M.Z.: Notre foi et notre conviction à aller de l'avant nous ont permis de sauter tous les obstacles. En toute sincérité, cette réussite ne constitue pas pour moi une surprise. J'avais la ferme intention qu'il y avait un bon coup à jouer, mais à condition de travailler et d'y croire. C'est notre devise à Bechar. En 2008, en Régionale, j'ai promis de faire venir la JSK, l'ESS, le MCA, l'USMA, le MCO et les autres grosses cylindrées au stade du 20 août de Bechar, et ils sont venus. En 2011, lorsque nous avons accédé en ligue 1, j'ai promis de faire venir à Béchar de grandes équipes africaines et éventuellement le TP Mazembe et voir les visiteurs acheter des produits locaux de la rue Emir Abdelkader à Debdaba. Notre force réside dans la stabilité de l'équipe dirigeante. Nous sommes ensemble depuis huit ans. En dépit des départs, pour une raison ou une autre, des différents entraineurs, nous n'avons jamais paniqué ou enregistré un quelconque déséquilibre. Nous avons toujours surmonté les obstacles et comblé les déficits. Notre force de caractère a également été un atout considérable pour nous. Certains ont voulu nous déstabiliser en nous collant des étiquettes gratuitement pour justifier leurs échecs. Nos amis de Blida ont clairement affirmé que « même le Barça ne gagne pas à Béchar ». C'est flatteur et c'est un honneur pour nous en tant qu'Algériens en général et Bécharis en particulier si le Barça ne peut pas gagner à Bechar. Croyez-moi, je suis fier d'entendre de telles affirmations. Je dirais à ces gens-là qu'il faut plutôt se retrousser les manches et travailler. Quant à nous, l'histoire retiendra que nous sommes parvenus à donner à notre équipe une dimension internationale en 2016. Cette consécration va nous stimuler davantage et envisager l'avenir avec sérénité. Nous allons procéder à la restructuration du club en mettant tous les moyens, notamment humains, où la compétence sera exigée pour réaliser nos objectifs et assurer l'avenir du club sur tous les plans. Q.O.: Quels sont les problèmes qui, selon vous, pourraient nuire à la bonne marche de l'équipe ? M.Z.: Chaque problème a une solution si on a réellement cette volonté de travailler pour atteindre les objectifs assignés. Pour moi, les rumeurs infondées de certaines personnes dans le seul but de ternir l'image de notre club ne font que nous motiver d'avantage. On parle pour dire n'importe quoi sur la Saoura mais la réalité est là, à la JSS, il y a des gens qui travaillent et Dieu merci, nous avons été récompensés pour tous les efforts déployés et les sacrifices consentis. Propos recueillis par
