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Entre démission et violence
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 06 - 2017

L'épisode de la caméra cachée d'une TV privée contre l'écrivain Rachid Boudjedra est-il un facteur aggravant de la lente dérive de la société algérienne vers les sentiers incertains de la violence ? Beaucoup diront « oui », car de scandales en scandales, on en est arrivé à l'impensable, l'irrationnel, à ce qu'un enseignant soit assassiné par de présumés étudiants. Pour le moment, le motif ou le mobile de ce crime n'est pas encore connu.
Les services de sécurité restent prudents. Mais, même si un universitaire est un justiciable comme tout le monde, peut-on accepter qu'il soit assassiné de la sorte ? Que cette violence aveugle mange aujourd'hui de larges territoires du savoir et de la connaissance ? Certes non. C'est d'autant intolérable que cela fait mal de constater à quel point la violence a été banalisée dans notre pays.
L'université algérienne paie également son lourd tribut à ce fléau qui ronge la société algérienne, une violence de tous les instants, à tous les nivaux, et partout. L'assassinat dimanche de Keroui Serhan, enseignant à l'université de Khemis Miliana, sonne comme un terrible désaveu de toutes les politiques menées jusque-là par les pouvoirs publics pour lutter contre la violence dans la société algérienne. Et de sécurité des Algériens. Y compris au sein du système éducatif où des élèves et des professeurs sont agressés, violentés, parfois tués. Le chaos menace de tous les côtés la société algérienne, parce qu'elle n'arrive pas à s'assurer une transition apaisée pour oublier, peut-être, les années de violence terroriste. Des universitaires ont déjà averti contre cette décadence sociale, ce désir social morbide de la violence, de cet attrait vers la négation de l'autre. Le mal est si profond que même l'université est touchée de plein fouet et des professeurs et chercheurs en sont venus à abandonner le navire, estimant que leur mission n'a plus aucun sens dans une société qui se fait elle-même violence. Le sociologue Nacer Djabi, qui a «démissionné» de l'université algérienne, a bien situé le mal en déclarant dans sa lettre de «départ» que «le coût politique élevé d'une vraie réforme la rend indésirable pour le régime, qui n'a fondamentalement aucune volonté de réforme, ni dans l'Université, ni dans d'autre domaines». Cette violence, devenue un Léviathan en Algérie, est autrement amplifiée par des chaînes TV qui pour la plupart n'ont aucune existence légale. Comment dès lors ne pas compatir avec la grande détresse du directeur de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) quand ces TV organisent des émissions de divertissement où des intellectuels sont terrorisés, violentés ? Quand en face, c'est le silence sidéral du gouvernement devant cette nouvelle culture de la violence, de la triche, du vol et du gain facile, que sont en train d'inoculer, peut-être inconsciemment, ces chaînes TV à la société algérienne. Est-il normal que le bac, un examen comme tant d'autres, malgré son caractère décisif dans le cursus scolaire de tous, soit devenu un concours à haut risque, que sa tenue et son bon déroulement, passage obligé pour l'accès à l'université, soient garantis par les services de sécurité plus que par les personnels de l'éducation ? Il est déprimant de le dire, mais le bac est devenu coûteux en dispositifs sécuritaires, peut-être plus que ceux mis en place pour protéger la banque centrale. En clair, la société algérienne est devenue un terreau inquiétant de la violence, et ce qui est plus grave, c'est qu'aucune politique sociale claire, courageuse, n'a été mise en place et les responsabilités dans cette déchéance de la jeunesse algérienne ne soient établies.
Certes, le gouvernement va présenter son plan social, qui sera accepté. Sans aucune référence à une politique sociale plus apaisée qui réconcilie les Algériens entre eux.


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