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Macron entre les déclarations et les actes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 12 - 2017

Emmanuel est venu, Macron est reparti. Qu'a-t-il ramené et qu'a-t-il pris ?
Emmanuel Macron le tout jeune président français qui se dit décomplexé par rapport à l'histoire de nos deux pays au même titre que par rapport à celle de son pays et des autres Etats africains qui ont été sous la domination française et européenne, et qui a osé, un jour, dire que les crimes de la colonisation des pays africains par les pays européens sont incontestables et font partie de notre histoire s'est, bien qu'il ait qualifié la colonisation de crime contre l'humanité, permis bien des écarts de langage lors de sa visite à Ouagadougou, ce qui dénotent d'un esprit encore prisonnier de pas mal de préjugés en contradiction avec ce qu'il prétend. Ceci nous ramène au vieil adage qui dit « chassez le naturel, il revient au galop ».
Jugez-en par vous même.
Alors qu'il s'adressait aux étudiants de ce pays en présence de son homologue burkinabais, il s'est comporté avec une arrogance et un mépris des règles de la bien séance vis-à-vis de son hôte dignes, le moins que l'on puisse dire, des pratiques de ses ancêtres esclavagistes.
Méprisant envers les gouvernants, il dit, en filigrane, à cette jeunesse d‘universitaires et à travers elle à la jeunesse africaine dans sa globalité, vos dirigeants ne sont pas crédibles, ils sont corrompus, prenez votre destin et celui de votre pays en main ! Loin de présenter des excuses aux descendants des peuples que les siens ont martyrisé et réduit à l'esclavage, il claironne, ne regardez pas en arrière, le passé, vous ne l'avez pas vécu. N'en restez pas prisonnier ! Ce qui veut dire en clair révoltez vous contre vos aînés. Oubliez que nous vous avons colonisés et laissez nous vous exploiter encore. Laissez nous puiser les richesses de vos sols et de vos sous sols pour le bien être de notre peuple. Créez votre printemps africain qu'on puisse revenir quoi !
Durant la courte visite officielle en notre pays, ce chef d'Etat s'est rendu au sanctuaire des martyrs où il a déposé une gerbe de fleurs et s'est recueilli à la mémoire des martyrs ; ceux qui sont tombés au champs d'honneur lors de la résistance à la pénétration de l'armée coloniale française et ceux qui ont sacrifié leurs vie pour chasser cette même armée coloniale de notre pays.
Ensuite, à défaut de pouvoir « disserter » avec les étudiants de la Fac centrale et essayer de rééditer l'exploit qui a été le sien au Burkina-Faso, il a pu, comme il l'a souhaité, faire une promenade pédestre le long de la rue Ben M'hidi et prendre un bain de foule avec les citoyens. Il a visité le Milk Bar situé juste en face de la stèle commémorative de l'Emir Abdelkader chef de la résistance algérienne à la pénétration française et père du premier Etat algérien. Ce Milk Bar où une de nos valeureuse moudjahidat avait déposé une bombe en représailles à celle qui a été perpétrée par un groupe d'européens de « l'Algérie française » à la rue de Thèbes avant 1830 Sidi Chaël et actuellement rue Père et fils Boudries située à la basse Casbah dans la nuit du 9 au 10 aout 1956. Cette énorme explosion qui causa un véritable carnage se solda par la mort de plus de 70 personnes, déchiquetés ou ensevelis sous les décombres de plusieurs pâtés de maisons.
Il a eu droit à des youyous, à des bouquets de fleurs et même à des graffitis lancés à partir de quelques balcons. Il a été applaudit et certains citoyens lui ont demandé des visas alors que d'autres l'ont apostrophé en lui criant « Macron retournes chez toi, tu n'es pas le bienvenu, tu n'as rien à faire chez nous !
Il a offert un déjeuner à ceux qu'il considère comme étant représentatifs de notre soit disant société civile comprenant, en fait, dans leur majorité le lobby francophile acquis à la cause de son pays chez nous. Les hommes d'affaires qu'il a ramené avec lui pour engranger le maximum de contrats pour son pays se sont entretenus avec les affairistes du notre.
Emmanuel Macron s'est ensuite entretenu avec le président Abdelaziz Bouteflika et avec le président du Sénat, le Premier Ministre, le Vice Ministre Chef d'Etat Major des Armées, le Ministre des Affaires Etrangères et celui des Finances.
Le commun des mortels que je suis, qui ne compte pas parmi les privilégiés, n'est pas au fait des confidences de la cours des grands et ne sait pas, par conséquent, de quoi ces différents responsables ont pu discuter. Je ne peux que faire des supputations et je n'en ferais pas. Je me contenterais de commenter ce qui a été rendu public et en faire la lecture telle que je la perçois.
Emmanuel est venu, Macron est reparti.
Qu'a-t-il ramené et qu'a-t-il pris ?
De sa grande besace il a sorti un petit filet duquel il a extirpé, dans un geste de générosité magnanime serait-on tenté de dire, la promesse de donner des instructions pour la restitution des cranes de nos martyrs exposés dans les Musées de son pays depuis plus d'un siècle. Et ironie du sort, ce geste est venu, comme il le dit lui-même, en réponse à une sollicitude que lui a adressé un simple citoyen algérien vivant en Europe et non suite à une demande expresse émanant des Institutions Officielles idoines de notre pays.
De la reconnaissance formelle et solennelle des crimes commis par ses aïeux, du reste des archives, de la restitution des trésors culturels et matériels, des cartes situant l'emplacement des charniers où ont été ensevelis, dans le secret, les milliers d'Algériens assassinés par l'armées coloniales, des indemnisations aux victimes des expériences nucléaires commises par la France à Reggane et ailleurs, il n'en fait même pas allusion.
Du retrait de ses troupes stationnées au Sahel juste à nos portes, de la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la destruction de la Libye et le chaos qui y règne et menace la stabilité des pays voisins et en particulier le notre, ainsi que de la responsabilité de son pays dans la déstabilisation et la destruction des autres pays arabes, il ne dit rien non plus. Du conflit au Sahara Occidental où son pays entretient un foyer de tension par ses prises de position en faveur des thèses marocaines, de l'occupation de ce territoire et du maintien du peuple sahraoui sous la domination, et des vétos que son pays brandit, à chaque fois, aux résolutions du conseil de sécurité, il n'en dit mot ; et pour cause son pays est partie prenante.
Toutefois, il faut lui reconnaitre le mérite d'avoir condamné à partir d'Alger la décision du président américain Donald Trump de transférer l'ambassade de son pays de Tel-Aviv à El-Qods en violation de toutes les résolutions de l'ONU.
Par contre, il sort de sa besace le filet qui contient sa plaidoirie auprès des nôtres en faveur du retour et de la libre circulation des ultras de l'organisation criminelle (OAS) et autres adeptes de l'Algérie française et des harkis traitres à leur patrie et assassins de leurs concitoyens qui bien qu'ils aient choisis le camp adverse ont été marginalisé dans le pays d'accueil qui les a parqué dans des ghettos d'où ils ne sont pas encore sortis dans leur grande majorité pour ne pas dire leur totalité.
Il plaide, également, pour l'indemnisation des colons qui ont fui l'Algérie comme si s'était l'Algérie qui a envahie la France. Et s'adressant à notre jeunesse, il lui propose de construire de nouvelles relations qui ne tiennent pas compte de ce passif oh combien douloureux pour le colonisé qui a subit les affres de l'occupation durant 132 ans !
Il va plus loin en « invitant » l'Algérie à rejoindre le groupe de cinq pays de la région qui est sous commandent de son pays et qui a été crée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et criminalité transnationale, renonçant par ce fait au principe qui a toujours été le sien de ne pas envoyer ses enfants hors de nos frontières, ou de participer pécuniairement aux dépenses qu'occasionne cette présence non désirée.
En disant cela, il semble oublier que l'Algérie dépense en faveur des pays voisins une somme dix fois supérieure à la participation de tous les pays de l'UE réunis, et c'est notre 1er ministre qui l'affirme.
De plus, en empêchant le règlement de la question sahraoui, il veille, par les prises de position de son pays et ses différents vétos au conseil de sécurité, à perpétuer ce conflit. Et en s'associant au maintien de ce foyer de tension la France oblige notre pays au même titre que le Maroc, à dépenser des sommes faramineuses chaque année depuis 1976 pour les troupes cantonnées aux frontières au lieu que cet argent soit orienté vers le développement de leurs pays.
Et en ayant causé la déstabilisation et la destruction de la Libye, elle fait qu'à ces dépenses viennent se greffer celles qu'occasionne la présence de nos troupes le long de la frontière Est, Sud-est et Sud, soit un encerclement complet de notre pays que nos différents services de sécurité, tous corps confondus, sont obligés de sécuriser en permanence à cause justement de la politique néocoloniale de l'occident dont la France au même titre que les américains est tête de liste.
Voilà à mon humble avis ce qu'Emmanuel qui est venu et Macron qui est reparti a ramené et a pris ou voulu prendre !


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