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A propos du peuple : qu'attend Nour-Eddine Boukrouh pour lui présenter ses excuses ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 03 - 2019

Lors de la dernière présidentielle, le peuple, ce bon peuple était courtisé par tous les candidats. Ils lui ont trouvé toutes les vertus : untel disait qu'il était uni, tel autre s'extasiait sur son bon sens, son courage légendaire ou encore tel autre qui affirmait, haut et fort, qu'au peuple « on ne l'a fait pas !».
Parmi tous les candidats, il s'en est trouvé un qui est allé plus loin, par flagornerie ou certainement par calcul, pour dire que « le peuple avait une parfaite connaissance de la chose politique et qu'il saurait utiliser sa voix à bon escient ».
Au peuple, alors, on a tout promis : un toit, un logement, une vie meilleure et plus si affinités !
Le vote clôturé et au fur et à mesure du dépouillement et de l'annonce, partielle, des résultats, le peuple, le bon peuple était crédité, par ceux à qui la victoire semblait sourire, de sage, de nationaliste soucieux de la stabilité du pays.
Les autres, recalés du scrutin, l'ont tout de suite diabolisé : « immature », ont-ils dit, dénué de tout sens politique !
Pauvre peuple ! Que n'a-t-il pas enduré !
La décennie noire et bien avant, le colonialisme, dont il s'en est sorti meurtri, certes, mais vainqueur, en héros ! On disait, alors : « un seul héros, le peuple ».
Qui se souvient, encore, de cette devise qui a façonné notre imaginaire ?
Un slogan, en fait, qui a fait connaitre la révolution algérienne dans le monde entier. Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était dans les années soixante qui ont connu un point culminant avec, notamment, les manifestations du 11 décembre !
Un matin, en franchissant, la porte cochère du 13 rue du Nil où j'habitais alors, à la Casbah d'Alger, j'ai vu l'inscription sur le mur de la maison des Benzahouane : un seul héros, le peuple !
Le peuple, lui, c'est une masse, me disais-je ; il n'a pas d'apparence, comment peut-on lui décerner ce qualificatif « d'héros », au singulier ?
Comment le peuple, c'est-à-dire, une foultitude de personnes, anonymes, aussi différentes les unes que les autres, peuvent n'en former qu'un, et de surcroit héros ?
Comme Géronimo, john Wayne, Zorro ou Tarzan qui ont meublé mes rêves de gosse !
Qui a donc, le premier écrit sur le mur de la rue N'fissa, la rue du Delta, la rue des Sarazins, cette phrase intemporelle ?
Sait-il, ce génie, s'il est encore de ce monde, qu'il est rentré dans l'histoire?
L'aurait-il breveté cette devise, qu'il a transcrit, greffé, peut-être, avec rage, sur ce mur de la Casbah, avec un bout de charbon, qu'il a ensuite jeté par terre, lequel bout de charbon a été repris par quelqu'un d'autre qui à son tour... qu'il en tirerait, aujourd'hui, quelque gloire ? Voire quelques subsides ?
Plus tard, j'ai compris le sens de cette devise ; quand je dis plus tard, je veux parler de l'indépendance qui était, selon ce qu'on nous a expliqué alors, le fruit du combat du peuple algérien, mais les choses ont changé depuis.
Un seul héros, le peuple ?
Oui, ont dit les 51% et plus de ceux qui sont partis voter le 17 avril 2014 pour élire Abdelaziz Bouteflika.
Non, ont prétendu les 48% restants: ce peuple, diabolisé, n'est plus ce héros d'autrefois, pensait alors, Ali Benflis, certainement déçu par son score, et qui a du en vouloir à tous ceux qui l'avaient boudé.
Peuple votant contre peuple abstentionniste ! Devait-il pour autant, expliquer et justifier ses choix ?
1. il avait opté pour le « vote refuge » et « l'adhésion au bilan »de Bouteflika : 8 000 000 de voix.
2. Il avait fait un « vote d'adhésion » au programme de Benflis : 1 200 000 voix.
3. Il avait encouragé un « outsider »Abdelaziz Belaid, qui a bénéficié des voix des « primo votants »
4. Il a profité, aussi, pour sanctionner, durement, les trois candidats restants ( Louiza Hanoune-Ali Faouzi Rebaine- Moussa Touati): 2 000 000 de voix.
Ceci étant dit, il y a eu aussi, ce nombre important de « bulletins nuls » : 1100 000 voix exprimées et sitôt annulées. Ce phénomène cyclique, renseigne sur une autre tendance, celle des déçus, parmi les électeurs, majoritairement des jeunes, qui s'expriment sans toutefois se reconnaitre dans les programmes des candidats en lice. Ils le font savoir, en marquant sur le bulletin leurs messages qui sont autant de demandes : « on veut se marier », « on veut un logement »,
« on veut un travail », « el harga » etc.
Ce sont autant de « messages personnalisés » destinés à ceux du pouvoir qui sont restés sourds !
Peuple de poltrons « qui n'a pas voulu changer son destin » ont osé dire certains parmi les déçus des résultats de la présidentielle de 2014 qui sont allés encore plus loin dans les limites, en proposant « de retirer au peuple le suffrage universel », estimant qu'il n'en était pas digne !
Le peuple, balloté, interpellé et injurié, ne disait rien. Il s'est contenté d'écouter, d'observer, de noter tout ce qui se disait sur lui.
Jusqu'au 22 février 2019 !
Des dizaines de milliers de manifestants, majoritairement jeunes, ont redonné la vie et l'espoir à leur pays, en occupant des espaces publics, sans toucher au mobilier urbain ou aux biens publics ou privés.
En faisant preuve d'un sens élevé de responsabilité et en récidivant le vendredi premier mars ! Ils se sont, une fois encore, réappropriés le droit constitutionnel de manifester pacifiquement. En s'abstenant au silence quand ils passent devant un hôpital, et nettoyant tout ce qui traine comme ordures sur leur passage. Admirable jeunesse !
Pour eux, c'était avant tout une sortie « d'oxygénation » qu'il fallait libérer pour sortir de leur monotonie et crier leur désespoir dans la rue. Spontanément !
Comment cela a-t-il était possible, dans un système, de gouvernement qui ne tolérait, jusque là, aucun débordement, a fortiori dans la rue et sans accord officiel ?
Est-il besoin de rappeler que les partis politiques dits d' « opposition » sont totalement étrangers à ces manifestations, même si certains de leurs chefs disent les soutenir ?
Comme dans un aveu d'impuissance de leur incapacité de mobiliser les foules, ils semblent aussi dire : « nous ne sommes pas suivis par le peuple, alors suivons-le ! »
Aujourd'hui, tous les éditorialistes et les politologues sont d'accord : «Ce que les Algériens viennent de vaincre, c'est la peur bien présente depuis le basculement du pays dans les horreurs de la décennie noire ».
C'est le moment qu'a choisit Nour-Eddine Boukrouh pour se «manifester » à travers une tribune intitulée Algérie : Révolution citoyenne et légalité, publiée le premier mars par un journal en ligne.
Il livre son appréciation des événements en relevant que « les marches et manifestations populaires qui se sont déroulées en Algérie par centaines de milliers le 22 février et par millions le 1 er mars 2019, ont été suivies via les médias par le monde entier qui a été ravi de découvrir les qualités du peuple algérien résolu, discipliné et scandant à l'unisson des mots d'ordre pacifiques et démocratiques. »
Difficile de croire que ces mots élogieux sont tenus par l'auteur du cinglant et non moins mémorable « ghachis» balancé à la face du peuple qui s'en souvient encore !
Nour-Eddine Boukrouh emporté par sa plume et pris certainement d'une envie folle de surfer sur la vague du mécontentement des Algériens, s'en est allé en « leader maximo », leur dicter, en chef de guerre « ses commandements» :
-Manifester chaque semaine jusqu'à l'annulation de l'élection du 18 avril,
-prôner son boycott absolu en amont et en aval,
-Appeler au refus de servir dans les bureaux de vote,
-Déclencher une grève nationale les 17 et 18 avril,
-Déclarer illégitime l'auto-proclamation de Bouteflika,
-Inviter les élus du parlement e des collectivités locales à rendre leur mandat,
-Instituer une coordination Nationale du Mouvement Citoyen,
Ceux qui pour le moins, s'attendaient à des excuses, voire une repentance de l'émule de Malek Bennabi, ont été interloqués par son outrecuidance !
Pas de mea culpa de l'intéressé qui, néanmoins, caresse le peuple dans le sens du poil, sait-on jamais dans ces moments d'incertitudes politiques, en concluant sa tribune par ce déroutant compliment « c'est le beau visage de l'Algérie de demain et des nouvelles générations.» !
Toutefois, il est intéressant de noter qu'à aucun moment de sa tribune, Nour-Eddine Boukrouh ne dit qu'il a l'intention de rejoindre les manifestants ; il a tort, car c'est là, dans la rue où se trouve présentement « l'intelligence ». En décidant de s'y rendre, Nour-Eddine Boukrouh ne se fera pas, peut-être, siffler comme certains chefs de partis, mais «chambrer » sûrement et gentiment avec ce refrain maintenant célèbre « el ghachis gaâ fel houma yechrab kahwet Aroma ! »
Lies Goumiri* pour sa part a publié un article où il s'interroge en disant que: « d'ici la fin de mon existence, jamais je ne verrais les fils de cette Algérie, sortir de cette somnolence, cette paralysie, cette indifférence et se soulever pour crier à l'unissons leur contestation, leur indignation et finalement leur révolte...
Ce que je vois aujourd'hui, dans les universités, dans les abords de la maison de la radio et de la télévision, dans les rues de la capitale et des grandes villes, me comble et me rassure...
Enfin, l'Algérie se réveille ! »
Et à lies Goumiri qui, contrairement à Nour-Eddine Boukrouh, n'avait pourtant insulté personne, a fortiori le peuple, de se confondre en excuses pour dire comme dans un aveu « En définitive, oui, je me suis pleinement trompé ! »
En conclusion, qui sont-ils, tous ceux qui croient, à partir de leur petit pupitre ou de leurs ordinateurs, disqualifier les uns et les autres, le peuple en entier ou en partie, parce qu'ils ne leur conviennent pas, ou surtout parce qu'ils ne les ont pas suivis dans leurs délires ?
Tel ce plumitif d'un journal arabophone, « Serdouk Essahafa » comme se plaisent à l'appeler certains de ses confrères, qui a été jusqu'à traiter le peuple, les citoyens algériens « d'handicapés ». Honte à lui, ce phasianidé de bassecour ! Qu'il médite à ses dépens, ce dicton bien de chez nous : « la poule pond et le coq... » !
Lui-même et tous les autres, peuvent toujours continuer à se prendre pour ce qu'ils ne sont pas, car le peuple, quoiqu'il advienne, restera le seul maître de ce pays et nul ne pourra lui dicter son destin!
* Lies Goumiri est docteur d'Etat ès-sciences de l'institut National polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences po Paris. Il a occupé d'importants postes dans l'administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées. Il a été associé à plusieurs missions de l'ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés asiatiques et européennes.


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