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LE(S) TRAUMA(S) DE L'AFRIQUE
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 04 - 2019


Livres
L'Afrique et ses littératures ou le trauma en narration. Ouvrage collectif sous la direction de Benaouda Lebdaï. Editions Franz Fanon, Tizi Ouzou 2018, 900 dinars, 261 pages
Quinze contributeurs d'Algérie et d'ailleurs en Afrique. Tous spécialistes (ou lecteurs critiques) de la littérature africaine (et de la diaspora)... qui tentent, avec bonheur, même si les discours sont difficilement accessibles, au commun des lecteurs, de «découvrir» le trauma (en tant que concept critique) dans les écrits post-coloniaux des uns et des autres.
La démarche globale est psychanalytique bien plus que clinique... nommant les traumas de l'Histoire à partir de la représentation situationnelle de ceux qui les subissent, sujets coloniaux et post-coloniaux. D'où des textes qui nous mènent de Salman Rushdie, Assia Djebar et Rachid Boudjedra à Bessie Head, Zoë Wicomb et Alain Mabackou en passant par J. M. Coetzee, Tierno Monenembo, Délia Jarett-Macauley... Des auteurs qui, à travers leurs essais, romans, autobiographies ou entretiens, se sont trouvé, un jour ou un autre, à un moment donné (ou même à plusieurs moments sinon toute une grande partie de leur vie), «embarqués dans la galère de leur temps» (pour reprendre Albert Camus ). Certains (Nawal Saâdaoui, Dina la danseuse, Nabil Malek, l'essayiste dont un texte avait décrit l'hypocrisie religieuse et la condition des femmes Salman Rushdie, le romancier et essayiste, Taslima Nasreen, Khalida Messaoudi, la féministe, Malika Boussouf, la journaliste, Rayhanna la dramaturge, Mimouni l'écrivain) ont reçu des menaces de mort sous forme de ‘fetwas' (ce qui provoque un choc émotionnel interne difficile à gérer...), des condamnations à mort, par des intégristes... D'autres ont été tués (Farag Foga le romancier, Tahar Djaout le poète journaliste, Said Mekbel, le journaliste..) On a donc : - Afifa Brerhi qui fait une lecture croisée de «La Grotte» de George Buis et de «La Grotte éclatée» de Yamina Mechakra. - Zohra Bouchentouf-Siagh qui présente une œuvre de Maïssa Bey- Christiane Chaulet-Achour qui étudie les traumatismes de guerre et comment reconstruire la filiation père/fille. - Jelena Antic et «Vaste est la prison» de Assia Djebar.
- Sarah Kouider Rabah «Les figuiers de Barbarie» de Rachid Boudjedra
Pour ce qui concerne le trauma et les écritures africaines sub-sahariennes, on a :
- Amina Bekkat et «Destins de femmes» de Emmanuel Dongala, M'bouh Seta Diagana et «Une vie de sébile» de Bios Diallo, Sylvie Brodziak et les «territoires d'enfance, la figure de l'enfant épouvantail», Natalia Naydenova et le traumatisme chez l'intellectuel africain.
Il y a, enfin, une troisième partie consacrée au «Trauma et écritures sud-africaines» , avec : Michel Naumann et Coetzee et Dostoievski, Katherine Doig et, toujours une œuvre de J.M. Coetzee, Vicki Briault Manus et des œuvres de Bessie Head et Zoë Wicomb, Férial Kellaf et Zoë Wicaomb.
L'Auteur : Professeur des Universités, spécialiste des littératures coloniales et post-coloniales. Nombreux ouvrages et articles... Plusieurs participants à l'ouvrage dont Afifa Bererhi, Feriel Khellaf, Christiane Achour, Amina Bekkat...
Extraits : «Le trauma est révélé par l'absence de ce qui est essentiel, qui est une manière de reconstruire l'avenir, celui d'Afrique apaisée face à son histoire» (Benaouda Lebdaï, p 11), «Si deuil signifie bien, là aussi en un emprunt à la psychanalyse, le dépassement de la perte, alors le trauma est son exacte antithèse, puisqu'il se nourrit non seulement du choc de la perte, ou de sa menace imminente, mais précisément de son impossible métabolisation» (Marc Amfreville, p 17)
Avis : Un ouvrage destiné principalement aux Africains (Algériens y compris) spécialistes ou intéressés... traumatisés ou non, aimant la littérature ou non.
Citations: «Trauma vient du mot grec qui signifie blessure, et que ses racines indo-européennes le lient à la trouée, la percée» (Marc Amfreville, p 18), «Être sous surveillance en continu est une souffrance, un paradoxe pour des écrivains dont le métier est d'être seuls pour réfléchir, écrire, pour des artistes et des journalistes pour qui la liberté est essentielle» (Benaouda Lebdaï, p 45)
AU FIL DES JOURS:
1. Connaissez-vous Volodymyr Zelensky, un comédien sans expérience politique, clown de son état, qui veut devenir président de l'Ukraine. Tout était parti d'un film, «Le serviteur du peuple», l'histoire d'un instituteur qui, révolté par la corruption minant son pays, se retrouve tout d'un coup, projeté au devant de la scène politique. L'acteur, s'étant pris au jeu, se présente aux élections présidentielles (début avril 2019) face à deux «monstres» de la politique (le président actuel Petro Porochenko et l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko)... et il caracole rapidement en tête des sondages...et du premier tour des élections, avec un fort pourcentage. Certains peuvent en rire, mais on ne peut que saluer son courage. Tout cela grâce, peut-être, à de l'argent d'on ne sait quelle oligarchie cachée, mais surtout grâce à une liberté d'expression pleinement assumée et à une notoriété effectivement récoltée sur le terrain. Chez nous, on a eu beaucoup d'acteurs bien plus clownesques qu'artistes clowns, se prenant pour des politiciens sérieux de la scène nationale, confondant «popularité» et «notoriété». Coluche, en France, s'en était rendu compte très rapidement en se retirant d'une présidentielle.
2. Les «fake news» («infox» selon l'Académie française) : un phénomène nouveau ?: Oui et non, car ce procédé est aussi ancien que la communication de masse. (on parlait de rumeur et d'info de propagande). Le terme «fake news» ne signifie pas exactement «fausses nouvelles», mais désigne plutôt que quelque chose a été montée, enrobée et donc que cette chose n'est pas complètement fausse. C'est grâce au fait qu'elles mélangent le vrai et le faux que les «fake news» sont très efficaces.
La vraie nouveauté, c'est la technologie qui permet de répandre l'information sur un mode viral, très difficile à contrôler, car il faut faire appel à des opérateurs privés. Il n'y a plus d'un côté des émetteurs d'infos et de l'autre des récepteurs : aujourd'hui, tout le monde peut éditer, publier et diffuser une information. Et les filtres sautent . Le philosophe Jean-Claude Monod, directeur de Recherche au CNRS, parle de «fast sharing» pour désigner le comportement consistant à partager un post parfois sans même en avoir lu le contenu, simplement en fonction du titre et du biais de confirmation, parce que ça vient renforcer ce qu'on pense.
3. C'est vraiment l'hystérie numérique. Pas seulement au niveau des réseaux sociaux et du citoyen-journaliste...qui sont excusables, étant donné leur méconnaissance des règles et leur soif de dire. Mais aussi, plus navrant encore, au niveau de ceux qui sont censés, le plus, respecter la déontologie du journalisme. Un exemple, le 30 mars 2019 : Echourouk TV passe en boucle des informations non confirmées sous le sceau de l'urgence, en rapportant qu'une réunion aurait eu lieu entre l'ancien patron du DRS, Mohamed Médiene dit «Toufik», le chef du DSS, le général-major Athmane Tartag dit Bachir et Said Bouteflika et ce ... «en présence de membres des services secrets français». La chaîne précise que cette réunion a pour objet de créer la ‘Fitna' (discorde) et d'empêcher l'application de l'article 102.
L'information sur la présence des services français à cette réunion est faite, à l'évidence, pour faire accroire que la France soutient le Président Bouteflika et souhaite son maintien contre l'avis du peuple algérien. Ensuite, la même chaîne se fend d'un tweet affirmant que la capitale est quadrillée par les éléments de la gendarmerie, ce qui est archi-faux, puisque à travers les avenues de la capitale, aucun gendarme n'a été aperçu. Ces «fake news» distribués par la chaîne ne sont certainement pas innocents et relèvent d'une volonté de rajouter de la confusion à la crise politique que vit le pays.
Enfin, il est utile de rappeler que ce même «boss», avait, juste après sa «libération», rendu un vibrant hommage au Chef d'état-major des Armées, le remerciant d'être intervenu pour son élargissement...
On ne critique, nullement, les soutiens politiques. Seulement les manœuvres malsaines qui induisent en erreur l'opinion publique et pouvant entraîner des incompréhensions, des interprétations et des troubles graves.
4. Je ne peux pas dire que je ne suis pas content du départ, à la limite du « catastrophique», de A. Bouteflika, de la présidence du pays. Je regrette seulement que tout cela ait nuit, au passage, grandement, à l'image de marque de l'exercice des pouvoirs et de la vie politique en Algérie...qui commençait, avec Liamine Zeroual à «souffler» et à espérer. Heureusement, le mouvement populaire pacifique et «joyeux» né le 22 février, a redoré le blason du pays bien plus que ne l'a fait la diplomatie algérienne, en plusieurs décennies.
Je me souviens qu'en moins de deux mois, après l'arrivée, au Palais, du nouveau «Chef» et de son équipe de «nettoyeurs» (Ali Benflis étant alors le nouveau Chef de cabinet et Said n'était pas encore visible), plus de 15 cadres, 17 je crois (dont votre serviteur qui assumait les fonctions de directeur de l'Information... et j'ai eu, de fait, l'«honneur» de diffuser le «communiqué» annonçant mon renvoi), avaient été «limogés», sans tambour ni trompette (vers 19h30, juste avant le JT ), en une seule «charrette» et avec des «accusations» farfelues contre certains... sommés, bien sûr, de ne plus remettre les pieds (le lendemain du «renvoi» ) dans leur bureau. La suite est connue de tous les cadres «vidés» de cette manière... Ils deviennent des «infréquentables» quand ils ne sont pas (mal-) traités d'opposants. Pour ma part, j'ai été «interdit» de télé publique, durant un certain temps, sous le «règne» d'un certain ministre... et un de mes ouvrages paru en 1992, «Chroniques d'une démocratie mal-traitée : Octobre 1988-Décembre 1992» (difficilement, car d'abord refusé par deux éditeurs nationaux dont un public et un privé) avait été vite retiré (après un premier tirage très limité) des étals des librairies et même... du catalogue, ce qui était une première : une censure a-postériori (Seuls, je crois, Abassa Mohamed et Mohamed Benchicou m'avaient précédé)... car il s'appesantissait, peut-être un peu trop, sur «le Sultanat de Tlemcen» qui avait, selon moi, commencé à sévir sous le gouvernement de Ghozali et rendait «sympathique» ( ?!?!) Hamrouche et Chadli. Peut-être, aussi, le chapitre consacré à l'ANP ?
Bref ! Je ne suis pas joyeux, joyeux, car l'avenir du pays m'interroge, notre moral ayant été «laminé» durant près de vingt ans. Mais, désormais, je suis h.e.u.r.e.u.x. Quant au pardon ?
5. Faute avouée à moitié pardonnée ? Il en va ainsi pour l'ARAV (Autorité de régulation de l'Audio-visuel) qui s'est retrouvée, presque dès sa création, immobilisée (pas de moyens, un statut bancal et incomplet, une «belle paie», une autonomie inexistante...) du fait même des textes réglementant ses activités. Tous faits sur mesure (par le ministère de la com' des années 2013-2014) pour ne pas agir sur le Paysage audiovisuel national et permettre, ainsi, sous couvert d'une «ouverture» de façade, la continuation du monopole des entreprises du secteur public (radio et télévision) dont le contenu ne peut être qu'au service quasi-exclusif des Appareils d'Etat, et surtout du pouvoir (et de ses hommes forts) en place... et favoriser l'émergence de télés off-shore (dont le statut ne pouvait qu'être étranger) toutes financées par les hommes d'affaires affairistes, souvent, hélas, avec la complicité de journalistes professionnels...et ainsi, avoir sous la main des moyens de pression et d'action et/ou de chantage (économiques et, à l'occasion, politiques). Donc, tout a été fait pour «saboter» les (rares) initiatives indépendantes. Un pari très risqué, le système se retrouve assez vite débordé sur ses ailes, lui-même soumis aux quatre volontés de ses financiers...et n'ayant pas vu arriver le ‘tsunami' des réseaux sociaux et de l'expression citoyenne. Pourtant, Saïd est, disait-on, un «génie» de l'informatique... Il est vrai que, le numérique c'est autre chose.
Autre grand manque : l'absence de réglementation de la publicité. Même problématique... et mêmes problèmes.


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