La wilaya de Ghardaïa a lancé une enquête épidémiologique et entomologique pour déterminer les réservoirs et les vecteurs de cas de paludisme enregistrés dernièrement dans la région, ont indiqué hier les services de la wilaya à l'APS. L'enquête, menée par une équipe de médecins et techniciens de la santé formée sur les maladies dites tropicales, vise à déterminer l'origine et la chaîne de transmission de cette pathologie, selon le wali de Ghardaïa, Boualem Amrani. Dix-sept cas de paludisme importés (16 à El-Menea et 1 à Ghardaïa) ont été dépistés chez des migrants subsahariens depuis l'apparition de cette maladie début octobre. Le même responsable affirme que toutes les dispositions sont réunies pour une prise en charge thérapeutique à l'hôpital «Mohamed Chaâbani» d'El-Menea et «Brahim Tirichine» de Ghardaïa. L'état de santé des malades s'améliore. De même, un dépistage actif et une prospection sur le terrain sont en cours pour rechercher d'autres cas éventuels. Selon le SG de la wilaya, Lahcen Lebbad, les autorités locales ont été invitées à l'organisation de surveillances entomologiques, d'opérations de désinsectisation et de démoustication par aspersion intra-domiciliaire ainsi que l'élimination des mares, des fuites d'eau et l'ensemencement des bassins d'eau, des barrages et autres retenues collinaires de Gambusia, une espèce de poisson employée dans le monde pour lutter contre les moustiques. De même les praticiens de la wilaya ont été appelés à être vigilants et de «pratiquer le dépistage par la goutte épaisse, une technique de concentration d'hématies en vue de rechercher le paludisme dans le sang, à chaque cas ayant une forte fièvre inexpliquée». Des praticiens de Ghardaïa, outrés par la dégradation environnementale et la prolifération de foyers générateurs des vecteurs de transmission, ont appelé au renforcement de la vigilance contre cette endémie, surtout avec les flux migratoires issus de pays subsahariens et la lutte contre les décharges sauvages d'ordures ménagères jonchant sur la voie publique. Pour rappel, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé lundi à Tamanrasset que la situation épidémiologique concernant le paludisme n'est pas très grave et que le traitement est disponible. «La situation épidémiologique du paludisme, dont des cas ont été signalés dans certaines wilayas du Sud, n'est pas très grave, comparativement à d'autres pays et le traitement est assuré et est disponible en quantités suffisantes», a rassuré M. Benbouzid qui a indiqué que «l'Algérie a enregistré des cas de malaria, importés de pays voisins ayant enregistré des périodes de pluies». Et d'appeler les autorités locales à intensifier les efforts pour éviter l'apparition de cas de cette maladie, à travers des actions de lutte contre les vecteurs de la maladie, notamment au niveau des lacs et des plans d'eau, la lutte contre les moustiques étant le facteur le plus efficace de prévention de la maladie.