Le variant Omicron est dans tous les esprits depuis sa détection et sa qualification de variant «préoccupant» par l'OMS. «L'une des caractéristiques de ce nouveau variant, détecté pour la première fois en Afrique du sud, est le nombre incroyable de mutations génétiques de cette nouvelle souche ; à titre d'exemple, la protéine S du variant Omicron porte un nombre impressionnant de changements, une trentaine à peu prés», a indiqué, hier mardi, le Directeur général de l'Institut Pasteur (IPA), le Dr Fawzi Derrar. «Le variant Omicron qui inquiète les scientifiques du monde entier, est caractérisé par sa grande contagiosité et sa vitesse de propagation, ce qui pose la question de savoir si les vaccins développés jusqu'à maintenant sont résistants à ce nouveau virus ou pas», a encore expliqué le DG de l'IPA, dans une intervention sur les ondes de la Radio nationale. Ce dernier a surtout tenu à rappeler que «le risque d'apparition de nouvelles souches du coronavirus est lié à la faible vaccination de la population, la preuve, le taux de vaccination en Afrique du sud ne dépasse guère les 40%», a-t-il insisté, appelant, au passage, à l'augmentation rapide du taux de vaccination en Algérie «pour espérer nous prémunir contre ce nouveau variant très dangereux et diminuer de sa virulence», a-t-il mis en garde. Sans verser dans l'alarmisme, le Dr Fawzi Derrar a estimé qu'il «était inévitable que l'Algérie, à l'instar des autres pays, enregistre des cas du nouveau variant Omicron, mais le plus important est que nous soyons prêts à faire face à la nouvelle situation à la lumière de l'expérience que nous avons acquise dans la lutte contre cette pandémie», a-t-il souligné. Insistant sur la nécessité impérieuse d'augmenter la cadence de la vaccination, l'invité de la Radio a estimé que le pays «est à la croisée de deux chemins, soit se prémunir contre le virus tueur, soit prendre le risque de mourir», a-t-il martelé. Révélant que des cas de Covid-19 ont été enregistrés dans plusieurs écoles à travers le pays, le DG de l'IPA a rappelé que «les enfants porteurs du virus sont un vecteur important de la propagation de la maladie parmi les adultes», a-t-il alerté. Répondant à une question sur la vaccination des enfants, le Dr Fawzi Derrar a estimé qu'il était «illogique de se concentrer sur cette question, puisque les enfants, même contaminés, sont moins exposés au risque de décès comparés aux adultes, les personnes âgées et les malades chroniques notamment», a-t-il affirmé. «De 300.000 personnes vaccinées quotidiennement lors du pic de l'épidémie en juillet/août, nous sommes actuellement à moins de 10.000 personnes vaccinées chaque jour», a encore déploré le DG de l'IPA, citant l'exemple des personnels soignants «dont 24% seulement sont vaccinés», a-t-il regretté. «Nous sommes engagés dans une véritable course contre la montre pour augmenter rapidement la cadence de la vaccination, surtout avec l'apparition du nouveau variant Omicron qui nous inquiète beaucoup», a-t-il indiqué. «Moins de 25% des Algériens sont vaccinés, ce qui reste très insuffisant», a souligné l'hôte de la Radio, ajoutant que «plus de 2000 personnes sont actuellement hospitalisées, avant l'arrivée de l'hiver où les personnes ont tendance à se rassembler dans des endroits clos», a-t-il mis en garde. Qualifiant l'introduction du pass sanitaire dans certains secteurs de «bonne chose» à l'image de celui de la jeunesse et des sports, le DG de l'IPA a estimé que les personnes non vaccinées «ne doivent pas constituer une menace pour la société ; il faut arriver à généraliser la vaccination par n'importe quel moyen», a-t-il martelé. «Imaginez une seconde qu'une personne non vaccinée contracte en même temps le coronavirus et le virus de la grippe, un scénario cauchemardesque», a encore insisté l'invité de la Radio, précisant que «la courbe des cas de grippe saisonnière commence à augmenter pour atteindre un pic à la fin du moins de janvier/début février», a-t-il souligné. «Nous venons d'acquérir 2 millions de doses de vaccin antigrippal, destinées essentiellement aux malades chroniques, les femmes enceinte et les sujets âgés de plus de 65 ans», a encore déclaré le Dr Fawzi Derrar. «Il faut bien se mettre dans la tête que ce virus tueur va vivre parmi nous pendant de longues années, cela pour dire et redire que la vaccination reste la seule arme pour garder la situation sous contrôle et éviter la perte de vies humaines», a-t-il conclu.
