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2022 : l'année de la révolte des peuples opprimés ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 01 - 2022

Une année socialement funèbre vient de s'achever, confinée à une existence vaccinatoire piquetée de mesures restrictives vexatoires, sur fonds de militarisation de la société et de dispositions socialement attentatoires.
Elle nous a offert 365 jours de vie supplémentaire emplie furtivement de quelques rarissimes agréments, mais constamment débordante de multiples tourments. Une existence infectée par l'imposture sanitaire et vérolée par la propagation étatique de la létale posture totalitaire.
Remercions le Capital d'être, nous, encore en survie, et lui, en sursis. Par sa grâce, nous nous sommes encore, au cours de cette année lugubrement écoulée, écroulée sous l'écrasante dictature sanitaro-sécuritaire, enrichis d'abondantes misères distribuées généreusement par sa majesté le Capital.
Que demander à la nouvelle année annonciatrice de paupérisation généralisée et d'explosions sociales anarchiques radicalisées, sinon de nous gratifier d'un lot de 12 mois d'existence agrémenté à ras bord de bonheurs simplement humains, embelli par une fraternité partagée avec l'humble et souffrante humanité, gorgé de solidarité accordée à toutes les personnes dans le besoin, assoiffées de justice sociale.
Par-delà notre petite minuscule individualité, la collectivité humaine souffrante doit avoir les faveurs de notre cœur, la préoccupation primordiale de notre énergie intellectuelle, l'objectif prioritaire de notre combat politique.
L'amour de notre frère de misère doit affermir notre aspiration à la justice sociale. La misère de notre frère doit nous inciter à lâcher bride à notre révolte, libérer notre rage subversive pour exiger la fin de toutes les formes d'injustice, instaurer une société débarrassée de toutes les oppressions et aliénations.
Aujourd'hui, la misère ne connaît pas de frontières. Elle s'est mondialisée, comme le Capital, responsable de ce Crime Social contre l'Humanité. D'Alger à Caracas, du Caire à Paris, de Montréal à Moscou, aucune ville n'est épargnée par cette vile économie capitaliste mortifère, qui a transformé les pays en cimetières économiques et leurs habitants en cadavres ambulants, évoluant désormais, tels des spectres masqués, dans une société aux interactions sociales dictatorialement proscrites, au sein d'agglomérations déshumanisées, réduites à leur simple expression monétaire par ailleurs, partout, dévaluée par le surenchérissement des prix des rares marchandises parcimonieusement proposées par des enseignes victimes de pénuries orchestrées par le Capital. Un capitalisme déterminé à se refaire une virginité financière par le viol de nos conditions sociales violemment déflorées et le vol de nos revenus économiquement castrés. À la faveur de la pandémie politiquement instrumentalisée, depuis deux ans, le Capital nous a transformés en eunuques de la vie : nous côtoyons certes la vie, mais nous n'en jouissons pas, faute de moyens financiers reproducteurs, ces vitales semences de l'existence primordiales dans une société marchande où tout s'achète, même l'air qu'on respire (partir à la montagne ou aller au bord de la mer pour humer l'air pur de la nature se paye au prix fort, nécessite une dépense onéreuse).
Par bonheur, la macabre année 2021 s'est réveillée de sa longue nuit de sommeil hivernal social et de terreur étatique cauchemardesque. La Résistance contre la dictature sanitaro-sécuritaire se propage dans de nombreux pays. Le printemps des prolétaires en lutte pour une vie meilleure se lève enfin partout dans le monde. Son rayonnement irradie nombre de pays, propageant une lumière d'espoir de libération sociale à tous les prolétaires opprimés. Plus aucun peuple ne tolère vivre sous la férule du despotisme étatique et la dictature de la Finance. Sous la tyrannie des interdits érigés en unique mode de gouvernance par les puissants pour blinder leur domination au vrai vacillante, pérenniser leur système économique vermoulu, symptomatiques d'une fin de règne. En matière de gouvernance, l'usage exclusif de la force est un signe de faiblesse institutionnelle, de délégitimation historique.
Plus aucun peuple n'est disposé à accepter les sacrifices, depuis des décennies consentis au nom de l'intérêt général de la nation (et depuis deux ans, au nom du fallacieux prétexte de la Santé publique brandi par les puissants pour soigner en vrai leur gouvernance, sérieusement malmenée ces dernières années par l'assaut des soulèvements populaires insurrectionnels). L'intérêt général (comme la prétendue Santé publique) a toujours revêtu les atours de l'intérêt particulier des classes dirigeantes mondialistes (des firmes pharmaceutiques), apatrides, illégitimement identifiées à la nation. Ces classes parasitaires n'incarnent aucunement la nation qu'elles piétinent et bradent à leur guise à la finance internationale, aux grandes puissances, Big Pharma, GAFAM.
Comme en 1789 et 1871 en France, 1917 en Russie, 1949 en Chine, 1954 en Algérie, l'année 2022 va-t-elle concrétiser, véritablement et définitivement, les projets d'émancipation humaine de nos pionniers hommes et femmes historiquement exceptionnels de bravoure révolutionnaire ?
De la résolution de chacun à emboîter le pas à nos emblématiques glorieux martyrs, à nos exemplaires défunts militants, dépend le renversement du rapport de force. Par conséquent, la fin des rapports de domination. Donc, le recouvrement de la dignité sociale des peuples algérien, français, vénézuélien, américain, russe, chinois. De toute la communauté humaine opprimée, aujourd'hui professionnellement précarisée, socialement paupérisée, gouvernementalement terrorisée, psychologiquement martyrisée.
À la veille de 1789, aucun homme politique n'aurait misé un écu sur la fin définitive du régime aristocratique millénaire français. À la veille de 1917, aucun militant n'aurait parié un kopeck sur le renversement de la séculaire monarchie tsariste. À la veille de 1954, aucun homme politique au monde n'aurait misé un franc sur la fin du colonialisme en Algérie, renversé par la glorieuse guerre de Libération nationale. Dans ces trois illustres nobles événements historiques, seule l'entrée en lutte du peuple opprimé a permis d'imprimer une orientation révolutionnaire au cours de l'Histoire.
De manière générale, jamais dans l'histoire une classe régnante a de son plein gré remis les rênes de son pouvoir à la classe révolutionnaire suivante. Par sursaut de lucidité et d'humanité, ouvert son cœur pour abolir la détresse sociale des dominés.
Au contraire, les vagissements de désespoir des opprimés renforcent la surdité des puissants, toujours hermétiquement imperméables aux gémissements puérils inopérants et aux indignations futiles inoffensives. Assez des protestations funèbres dégorgées sur l'asphalte encombré des décombres de notre vie sociale sinistrée.
Il faut cesser de nous murer dans nos lamentations hystériques stérilisantes, gésir au creux de nos récurrents écœurants sanglots politiquement inhibitifs. Les gouvernants ont fait de nous des pleureuses sociales émotives, transformé nos combats en rituelles cérémonies sépulcrales, illustrées par les marches funèbres routières, sinistrement routinières.
À chaque assassinat d'une mesure sociale protectrice ou homicide d'une loi politiquement équitable, perpétrés par les gouvernants contemporains, nous transformons la rue en vaste mouvement processionnel liturgique, accompagnant le corbillard de notre dignité au cimetière social pour l'enterrer de nos propres mains, avec l'aide experte des fossoyeurs syndicalistes et festoyeurs politiciens, sous le regard jubilatoire du Capital.
Par notre personnalité pusillanime, notre frilosité combative, notre lâcheté politique, nous nous offrons en victimes expiatoires au Capital génocidaire et à ses sbires politiciens homicidaires, sacrifiées comme des boucs émissaires, procurant à la finance internationale une nouvelle ère de jouvence obtenue par notre mise à mort sociale et déchéance pécuniaire.
Cessons de nous prosterner devant le Léviathan méphistophélique gouvernemental pour l'implorer de nous secourir, nous épargner ! Cela me rappelle ce vieux proverbe kabyle : « l'arbre s'est plaint de douleur à la hache, laquelle lui répond que le manche vient de lui ».
Le peuple, personnifié par l'arbre, a toujours octroyé de son propre chef à la classe dominante le manche de la hache institutionnelle, à savoir le pouvoir despotique avec lequel il sévit contre le peuple: pour mettre le peuple en coupes réglées.
Mes meilleurs vœux 2022 à tous mes compatriotes algériens, mes frères prolétaires du monde entier ! Quant aux dominants, les puissants, les gouvernants promoteurs du nouvel univers concentrationnaire répressif en voie d'édification dans la majorité des pays convertis au totalitarisme, mon seul vœu à formuler pour vous est le suivant : Que l'authentique et honorable virus insurrectionnel social émancipateur, détourné par vos machiavéliques manœuvres politiques sanitaires fabriquées dans vos laboratoires étatiques et propagées par vos officines médiatiques toxiques, nous vaccine contre votre létal règne, pour ensevelir définitivement votre immonde domination, votre mortifère système !


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