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HISTOIRE VRAIE : “Sy Noufa” à la pêcherie El- Mansour
Publié dans Réflexion le 28 - 06 - 2011

Sy Noufa est un algérien obsédé par l'Allemagne. Une parenthèse : Sy veut dire monsieur en français, sir en anglais et herr en allemand.
Une marque de respect chez nous. Notre monsieur voit en l'Allemagne et les Allemands ce qu'il y de plus beau, de plus droit, de plus ouvert et de plus juste sur terre. Là-bas, Sy Noufa est devenu Snoufa. C'est plus court et bien prononçable dans la langue de Goethe. Il est bien considéré. Il y va souvent. A ses frais donc par ses propres moyens. Là-bas, chez ces Européens, il n'y a rien à gratter. Tout est payant. Même les toilettes et les enterrements. Tu n'as pas de quoi payer tes funérailles, c'est directement vers l'incinérateur que passe ton cadavre. Tu arrives en chair et en os et tu quittes les lieux en poudre. Ainsi, tu n'encombreras pas les services communaux et le globe terrestre.Donc ce Mostaganémois, enfin proche-banlieusard, pour survivre chez eux avait recours à des subterfuges dignes de Casanova, Don Juan et notre Achaâb d'Arabie. Il jeunait jusqu'à se tordre de faim. Et puis s'il ne voyait rien arriver, il se payait un quetschkartoffeln ; de la purée de pomme de terre. Comme il ne savait pas prononcer le mot dans cette langue « militaire » qu'il aimait à travers les films de guerre, il lui suffisait de crier : « Kartoffen, kartoffen ! ». En arabe, ça donnerait : « Batata, batata ! » Allez-y savoir s'il désirait ce féculent en purée, en frite, en gratin ou en chips comme en raffolent nos mômes. Son criaillement le faisait accéder à coup sûr à cette denrée bon marché.Le problème, c'est que Sy Noufa prit cette fâcheuse habitude de faire des économies en s'affamant même chez lui. Oui, ici chez nous ! En terre généreuse et hospitalière. Là où toutes les portes vous sont ouvertes. Et c'est ainsi que je le rencontrai par pur hasard à l'occasion d'un festin offert par un gentilhomme très connu sur la place mostaganémoise et je ne vous cacherai pas le nom des lieux. El Mansour. Un restaurant chic, pas cher, convivial et dont la gentillesse du personnel vous fait revenir même de l'autre rive de la Méditerranée ou d'Amérique.Je crois bien que cette semaine-là, Sy Noufa jeûna trois jours et trois nuits pour se goinfrer aux frais de notre gentleman. La petite soupe dite également soupe de poisson s'avalait par bols entiers chez notre meurt-de-faim. La rouille la rendait si piquante qu'elle faisait couler à notre ami toutes les larmes de son corps. Ah la rouille ! Une spécialité de la maison dont seul Mansour, le propriétaire des lieux détient le secret. Notre amoureux des Allemandes dévorait le calamar de la main droite et le merlan de la main gauche. La crevette se suçait, puis dénudée en un tour de main, il la sifflait sans même la goûter. Le pageot et le rouget passaient comme passeraient le couscous et le berkoukès qui rongèrent durant des années les entrailles de ce campagnard-le mot est lâché-, c'est-à-dire sans mastiquer. Un concasseur qu'est son estomac qu'il arrosait de temps à autre de gazouze Selecto comme pour lubrifier la machine. Il léchait la sole pour en laisser tel quel le cadavre aplati. C'est aussi l'estomac qui se chargerait des arêtes du rouget et du pageot! La fraîcheur des produits, souvent pêchés juste avant la prière du fadjr, laisse ce goût de la mer directement imprégné dans le cerveau des plus fins gourmets et empêche toute intrusion gastronomique terrestre.
Déformation professionnelle ou simple curiosité de noctambule, je m'aventurai chez ce plumitif et lui demandai la raison de cette ripaille presque privée. Privée vu que son regard sur les convives était rare et furtif et la parole pas à l'ordre du jour. Sa réponse fut brève, concise, précise, claire et nette : « Quand on mange chez El Mansour comme cette nuit, on jeûne pendant trois jours. » Nous étions lundi. Donc Sy Noufa allait digérer jusqu'à jeudi.En plus des prix plus que raisonnables, ce restaurant à proximité de Diar El Hana, avec son large parking, sa terrasse, sa salle familiale, sa salle des fêtes vous défie avec son thé à la menthe qui titille les palais les plus capricieux. Et que Snoufa « Senouci » m'excuse d'avoir violé son intimité. Mes doigts me démangeaient depuis près de deux mois et que le lecteur soit rassuré que le personnage est réel tout comme les faits. Quant à El Mansour, allez-y faire un tour, ça vaut bien le coup. Pour ne pas risquer de se tromper, demandez Rmila sur la route du port. Enfin, j'irai presqu'à dire que sans un saut à El Mansour, Mostaganem de vos vacances ne serait rien.


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