L'armée marocaine a déjà été équipée en matériels électroniques israéliens, notamment pour des blindés légers de l'armée de terre et pour le mur du Sahara, la ligne de défense édifiée par l'armée royale pour empêcher les incursions des séparatistes du Front Polisario Si WikiLeaks a confirmé que Rabat et Tel-Aviv s'accordaient sur bien de sujets diplomatiques, mais c'est dans le business que leur coopération est la plus méconnue. «On est pour le maximum d'échanges». Telle était la réponse du directeur commercial du port Tanger Med à la question du commerce avec Israël, dans les colonnes du Figaro, qui titrait en juillet 2008: «Le Maroc veut être un pays modèle pour l'UPM (Union pour la Méditerranée)». Un point de vue qui demeure tabou pour l'opinion publique, mais les diplomates et les chefs d'entreprises marocains conviennent, en privé, que les routes commerciales avec Israël existent et se développent à grands pas. Dans un câble diplomatique révélé par WikiLeaks datant du 9 juin 2009, l'ambassade américaine à Rabat voit d'un bon œil le retour à la normale entre le Maroc et Israël, après les contacts que les deux pays ont eu dans la capitale chérifienne, entre le 3 et 5 juin 2009, à l'occasion de la tenue d'une rencontre sur le terrorisme nucléaire. «Des contacts qui ont permis aux responsables des deux pays de prendre langue après une période de froid suite à la guerre israélienne contre Gaza». Des liens diplomatiques Malgré la fermeture, en octobre 2000, du bureau de liaison d'Israël à Rabat, les contacts entre les deux pays n'ont jamais vraiment cessé. En 2003, Silvan Shalom, alors chef de la diplomatie israélienne était reçu par Mohammed VI. En décembre 2008, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Aharon Abramovitz, s'est rendu quasi officiellement à Rabat.En septembre 2009, une radio israélienne rapportait que le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Liebermann, avait rencontré en catimini à New York son homologue marocain, Taïeb Fassi-Fihri. La participation d'une délégation israélienne, conviée la même année à un congrès international à Marrakech, confirmait un mouvement perceptible de décrispation avec Tel-Aviv.Dans un câble diplomatique américain de l'ambassade américaine à Rabat révélé par WikiLeaks, Yassine Mansouri, le chef du contre-espionnage marocain, avait pour sa part confié à des diplomates américains que «Tzipi Livni est un bon partenaire».L'épisode Livni ou la visite chaotique des étudiants de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avaient suscité une véritable levée de boucliers au Maroc, faisant dire à Mamfakinch, le média citoyen du Mouvement du 20 février qu'au Maroc, «il vaut mieux militer pour Israël que pour la démocratie ou la Palestine».Le réchauffement avec l'Etat hébreu s'expliquerait par l'affaire du Sahara, la position marocaine étant soutenue par des politiques américains proches du puissant Aipac (American Israel Public Affairs Comittee) et par des firmes de lobbying diplomatique basées à Washington, qui entretiennent des relations similaires avec Tel-Aviv et dont les ramifications se croisent avec des intérêts économiques communs. La princesse lalla Salma aurait offert un collier en or à Tzipi Livni En 2009, Tzipi Livni, alors ministre des Affaires étrangères, aurait reçu de la princesse Lalla Salma un collier de très grande valeur. Le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération a démenti catégoriquement l'information.Scandale à Rabat. Le quotidien israélienMaariv a fait état mercredi 13 juillet d'une partie des cadeaux que les parlementaires israéliens ont reçu au cours de leur mandat. Selon Maariv, la famille royale marocaine serait parmi les plus généreux donateurs. Des circuits gigognes et discrets La télévision israélienne avait consacré en juillet 2009 des programmes sur le Maroc, une initiative menée en collaboration avec l'Union mondiale des juifs d'origine marocaine dans le cadre de la commémoration du dixième anniversaire de la disparition d'Hassan II et de l'accession de Mohammed VI au trône.En 2005, la presse avait rapporté l'existence de containers débarqués à Casablanca frappés de l'étoile de David ou de certains composants made in Israël intégrés dans du matériel de télécommunications importé par Maroc Telecom… L'armement au cœur des affaires C'est dans le militaire que cette «normalisation passive» est la plus discrète. Fait rarissime pour un pays arabe, Rabat a opté pour des achats militaires auprès de l'industrie d'armement israélienne. Le sujet est tellement sensible que les deux pays en font un secret d'Etat.Selon IsraelValley, le site officiel de la chambre de commerce France Israël, l'entreprise publique Israël Military Industries (IMI) a conclu avec Lockheed Martin un accord très juteux portant sur la fourniture de certains équipements et composants électroniques pour les deux escadrilles d'avions F-16 achetés par le Maroc aux Etats-Unis.Le contrat est évalué à plus de 100 millions de dollars .L'armée marocaine a déjà été équipée par la technologie et le matériel des équipementiers israéliens, notamment pour des blindés légers de l'armée de terre ou du matériel électronique qui équipe le mur du Sahara, la ligne de défense édifiée par l'armée royale pour empêcher les incursions des séparatistes du Front Polisario. Autre domaine dans lequel les Israéliens s'illustrent avec succès: le commerce de minerais et de pierres précieuses. Le leader mondial du diamant poli, Israël Diamond Institute, serait un grand fournisseur des joailleries locales.