Qui croire ? Transparency International ou ‘'Opacenty'' Nationale ? Par ‘'nif'' patriotique, l'évidence penche le plateau de chez nous. C'est moi qui vous l'assure, je le jure sur la tête de Sidi Tayeb ! Au fond, avons-nous besoin de cette main étrangère pour savoir que le café est une calamité institutionnelle ? Un café qui ne se plante pas, ne se boit pas, ne se vend et ne s'achète pas, mais qui se donne et sert à acheter. Quiconque s'y intéresse, verra que tout se négocie et que le dinar, encore mieux l'euro, ouvre bien des portes, y compris celles de certains palais, fussent-ils de justice, prétendent les mauvaises langues. Dans un bled corrompu jusqu'à la moelle, la logique veut qu'on balaie l'escalier du bas vers le haut. Normal depuis que le poisson y pourrit par sa queue. Ah ! Les haineux classeurs au 112ème rang de la corruption ! Comme s'ils vivaient parmi nous, ils viennent de découvrir que nous n'étions pas les plus prompts à graisser la patte aux autres, ni les plus audacieux à ruiner le pays pour acheter ses sujets avec la paix sociale. Le régime nous achète, et nous nous achetons les uns les autres. Pour un peu, le café nous vient en grande partie des entrailles de notre Sahara. Pour beaucoup, nous le devons à l'incurie d'un Etat consentant entre les mains d'un système ayant fait de la corruption une seconde religion. De quel café serions-nous capables de s'abstenir, nous, frêle plèbe d'ici-bas ? Les grosses affaires que nous cachent les grands scandales de la dimension de Sonatrach ou de la longueur de l'autoroute Amar-Ghoul, ne sont pas de la taille de nos affaires. Par contre, ce qui nous use, à la faveur de la bienveillance ou de l'obligation incontournable, c'est le permis de conduire qui nous coûte une récolte de petits pois sans le passer presque, ou sa récupération par une copieuse beuverie en cas d'infraction menant droit à la prison ou au cimetière. C'est aussi le taux d'association de tous les entrepreneurs aux élus, élus ‘'mendiants'' qui muent en milliardaires en moins d'un mandat. C'est également la fortune qui grossit à vue d'œil pour un petit chef de quelque chose ayant eu la chance d'apposer sa signature pour que les milliards d'un quelconque projet se mettent à déborder dans les poches. Et le fléau ne tarit point tant que des plantons de la plus basse échelle administrative ont la latitude de faire la République, qu'une tête de liste électorale se met aux enchères, ou qu'une voix d'électeur s'achète avec une bouteille de vin. Depuis la gestion socialiste des entreprises, je sais que j'ai le droit du devoir du contrôle sur la chose publique. Seulement, je dois prouver que le café bêle. Et jamais il ne bêlera car Rachi et Mortachi ne vont pas au souk pour opérer leur transaction. Tayeb n'est pas tenu à me le jurer. Je le crois sincère quand il m'assure qu'il existe chez nous une volonté politique pour lutter contre la corruption.