Certes, l'Algérie est passée au cours de son histoire à travers plusieurs transformations économiques, politiques, sociales et culturelles depuis la colonisation. Cependant, depuis l'indépendance du pays, la société algérienne est devenue un centre expérimental dans tous les domaines et à tous les niveaux politiques, économiques, sociaux et culturels où tous les systèmes importés de l'Occident furent appliqués mais aucun de ces derniers n'a été adopté d'une façon permanente et définitive sur la société algérienne car inadéquats aux réalités sociales algériennes. Et donc, on passe du socialisme radical durant plusieurs années, pour virer subitement et d'une façon brutale vers une mascarade démocratique que l'on peut qualifier de « démo crasseuse » suivie d'une économie de marché pour laquelle les algériens ne sont pas préparés et donc cher citoyen, tu deviens comme un mouton mon frère qu'on conduit à l'abattoir et qui y court presque fier. Suite à cela, on passe du public au privé sans qu'aucune planification ni assise économique fiable ne soit étudiée sérieusement d'où la fermeture des entreprises qui étaient sous la coupe socialiste et qui passent directement sans aucune transition et de préparation de la classe ouvrière ainsi que de nos « cadres » à ce nouveau système qui est le libéralisme. Ce qui provoqua un gouffre social par le taux de chômage très élevé et donc obligea les travailleurs à opter malgré eux pour le départ volontaire et la retraite sous toutes ses formes. Ajouté à cela, le taux de jeunes prêts à l'emploi sortant des instituts, grandes écoles et Universités à la recherche d'un travail sécurisé, stable pour forger leur avenir, se retrouvent dans la rue livrés à eux-mêmes vivant le martyre. Acculés et désemparés, ces jeunes grognent et réclament que l'Etat s'enquit de leurs situations sociales et professionnelles. L'état mis au pied du mur essaye de peur d'une explosion sociale et un printemps arabe opte pour le créneau de l'emploi par le contrat à durée déterminée en dilapidant le budget de l'Etat d'une façon anarchique où ces jeunes même quand ils acceptent ce compromis sont convaincus que cela ne leur assure pas un avenir stable. Par ailleurs, une autre forme d'emploi a été mise en place pour essayer d'éponger le taux de chômage à savoir l'octroi de projets aux plus chanceux par le biais de l'ANEM et l'ANSEJ qui pour la plupart ne réussissent pas en raison des lenteurs de l'administration qui les terrorise soit par le blocage ou le non virement dans les délais de la somme qui leur a été allouée par l'Etat. Par ailleurs, d'autres sont insérés dans la vie professionnelle par le biais de certaines entreprises privées qui veulent bien les accepter en leur proposant des postes qui sont parfois totalement en marge de leurs diplômes. Malgré cela, les jeunes acceptent mais le comble de la bêtise c'est que si l'employeur privé les rémunère mensuellement, l'Etat accuse beaucoup de retard, parfois jusqu'à six (06) mois et plus, pour leur verser leurs dus. Par contre, la majorité de cette frange de la société s'adonne au commerce informel sous toutes ses formes à savoir dans tous les domaines comme l'habillement, l'alimentation etc... Cependant, le commerce informel qui ne repose sur aucune base juridique à savoir que ces jeunes squattent des places publiques pour ériger qui, une baraque, de simples étalages sur les trottoirs etc... Il est à signaler que ce jeune ne dispose ni d'un registre de commerce dûment établi, n'est soumis à aucun impôt sans parler des préjudices qu'il cause tout d'abord aux commerçants légaux qui eux, payent leurs impôts régulièrement et sont contraints de payer d'autres taxes et charges envers la CASNOS et la CNAS pour la plupart d'entre eux. Par ailleurs, et dans le même contexte, ces jeunes agressent l'environnement par les ordures et autres déchets qu'ils déversent à même le sol et d'une façon anarchique sans se soucier nullement des effets néfastes qu'ils peuvent causer aux citoyens par la prolifération de bestioles très nuisibles qui peuvent transmettre beaucoup de maladies graves. Dans le même sillage, il est à noter que ce commerce informel crée la plupart du temps des zizanies entre eux et les commerçants légaux. Ce commerce est un réel danger aussi pour le consommateur car les produits vendus peuvent être périmés et ne sont soumis à aucun contrôle en raison du laxisme de certains agents et responsables des services concernés relevant de l'Etat. Dans le même volet, ces commerçants illégaux vis à vis de la loi en squattant les trottoirs, créent de graves problèmes en matière de circulation routière aussi bien aux automobilistes qu'aux piétons. En fin de compte, qui peut-on blâmer ? L'Etat, les élus locaux ou ce jeune qui ne demande que ses droits qui sont protégés par la loi et la Constitution car c'est un algérien et le droit au logement et au travail sont plus qu'indispensables et ce n'est que justice rendue. Sans cela, désœuvré et livré à lui-même, ce dernier se retrouve dans l'oisiveté qui est la mère de tous les vices, ce qui le pousse vers la drogue, les agressions et les crimes. En faisant la synthèse de tous ces maux, nous constatons que la plupart des élus locaux ne se soucient guère de cette frange de la société car les espaces existent mais ces derniers ne leur ont pas construit des locaux commerciaux pour les intégrer dans la vie active et dans le commerce. A cet effet, il est à signaler que l'Etat et les élus locaux sortiront bénéficiaires à plus d'un titre. D'une part, ces jeunes pourront bénéficier de locaux commerciaux et seront obligés par la force des choses d'établir des registres de commerce en toute légalité et pourront être insérés dans la société. Quand aux pouvoirs publics (élus locaux), ils pourront par le biais de ces jeunes commerçants qui étaient auparavant marginalisés renflouer les caisses de leurs communes et de l'Etat par l'impôt et les taxes commerciales afin d'améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens et apaiser la tension qui pèse sur les communes et éviteront tout dépassement et violence. Le problème de locaux commerciaux ne peut pas se poser car nous constatons d'une façon amère que durant plusieurs décennies toutes les salles de cinéma et de fêtes relevant du ministère de la culture sont fermées et se dégradent au fil du temps alors qu'elles peuvent être rénovées et transformées en centres commerciaux à travers lesquelles l'Etat pourrait éponger un grand nombre de ces commerçants informels. A cet effet, une autre institution très importante pourrait œuvrer dans ce domaine et qui est l'UGCAA (l'Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens) qui au lieu de remettre en cause ce commerce informel doit prendre en considération les doléances de ces jeunes et essayer de leur résoudre leurs problèmes. Malheureusement, le comble, c'est que cette institution (UGCAA) elle-même vit un grand problème au sein même de ses instances à savoir qu'elle est divisée en plusieurs groupes qui se disputent le leadership. En conclusion, nous pouvons dire que tout problème a une solution, sauf que l'intérêt général doit primer sur l'intérêt personnel et l'Algérie et ses enfants doivent passer avant tout.