Une commission de l'Inspection générale du ministère de la Culture enquête sur la gestion de l'Office Riadh El Feth depuis mardi dernier à rapporté « DNA » . Selon des sources, cette enquête a été diligentée par le ministère de la Culture suite à des plaintes et des dénonciations concernant la gestion de cet organisme public.Les enquêteurs ont auditionné le directeur général de l'Office, Lakhdar Fellahi, le DAG, le directeur de la salle de cinéma et de spectacles Ibn Zeydoun, le chargé de la programmation ainsi que d'autres responsables. Les inspecteurs souhaitent obtenir des éclaircissements sur certains comportements de la part des responsables de l'office et ainsi que sur des dépassements présumés graves dans la gestion des activités de l'OREF. Les inspecteurs ont épluché les factures de l'office et se sont intéressés particulièrement à celle relative aux travaux d'aménagement effectués par le directeur général dans son logement de fonction, situé au niveau du Bois des Arcades, un parc boisé mitoyen au complexe d'arts et de loisirs de Riadh El Feth. Ces travaux auraient coûté la bagatelle de 20 millions de dinars. L'autre dépense qui intéresse l'IGF est l'invitation qui arait été faite à une vingtaine de chanteurs pour célebrer, durant trois jours, la réussite au baccalauréat du fils du directeur général. Le règlement de leur prestation de services aurait été effectué sur le budget de l'OREF. Par ailleurs, on apprend que deux faits retiennent l'attention des inspecteurs. Le premier est relatif au non-fonctionnement de la salle Ibn Zeydoun deux mois avant la 3e édition du Festival culturel international de la musique diwan (du 15 au 20 juillet 2010). En effet, la salle n'abritait que les fêtes de fin d'année de certaines écoles privées d'Alger et de ses environs. Le second concerne des anomalies détectées dans certains contrats signés par l'OREF dans le cadre de ce festival, la vente de badge d'accès aux concerts ainsi que le prix des tickets. Alors que le prix public du ticket est fixé à 200 dinars, certains spectateurs ont dû débourser 1000 dinars pour assister à ces concerts. Pour dénoncer ce qui s'apparente à une vente parallèle, des spectateurs ont donc décidé d'alerter les services du ministère de la Culture. Ce qui a sans doute provoqué le déclenchement de ces enquêtes. Ce n'est pas la première fois que cet organisme d'Etat fasse l'objet d'une attention particulière de la part des services du ministère de la Culture. En septembre 2008, ce département avait déjà décidé de fermer certaines boites de nuit installées dans ce complexe au motif qu'elles ont été détournées de leurs vocations initiales pour devenir des lieux de « débauche » et de « dépravation ».Malgré nos multiples tentatives pour entrer en contact avec les responsables de cet organisme pour confirmer ou infirmer nos informations, aucun dirigeant n'a souhaité donné suite à nos sollicitations. Tous nos appels téléphoniques étaient dirigés vers le serveur vocal de l'OREF.L'office de Riadh El Feth a été créé par le décret n° 83-497 du 13 août 1983, peu de temps après la mise en service de complexe dont la construction a été décidé par le président Chadli Bendjedid. Au cours des années 1980, Riadh El Fethn, surnommé par les Algériens « Houbel » (en raison de son architecture en béton qui rappelle les statuettes païenne de la période antéislamique), fut un haut lieu d'arts et de loisir avant de tomber en désuétude dans le courant des années 1990.