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A propos de déperditions scolaires
Publié dans Réflexion le 02 - 10 - 2010

« De nos jours, se rendre à l'école n'est pas une sinécure pour certains élèves en raison de l'atmosphère démobilisante qui y règne parfois. » C'est ce que constate hélas, un des doyens de l'éducation, M. Mokhtar Dahou en l'occurrence, à l'occasion de la nouvelle rentrée scolaire, qui a démarré sur les chapeaux de roues, dans un climat de pression et d'appréhension, dues au retard enregistré dans le paiement des arriérés des augmentations, décidées au profit du corps enseignants, pour la seconde tranche de l'année 2009, et la fin de non recevoir du sieur Benbouzid, aux revendications légitimes des adjoints d'éducation, qui ont été purement et simplement ignorés, lors des discussions de la fameuse tripartite. Les parents d'élèves, quand a eux, redoutent les éventuelles grèves programmées par un certain nombre de syndicats autonomes, qui réclament haut et fort, leur participation à toutes les décisions qui touchent leur corporation au même titre que l'UGTA (Statuts particuliers, œuvres sociales et MUNATEC). M. DAHOU Mokhtar ,dans un entretien accordé au journal Réflexion, nous livre ses impressions sur la déperdition scolaire et a bien voulu nous donner son avis d'expert sur un sujet qui est d'actualité et qui inquiète plus d'un parent d'élèves. D. M : « Comme vous le savez, une batterie de mesures a été tout récemment prise notamment en faveur des onze wilayas du sud afin d'améliorer (quantitativement) les résultats scolaires et de réduire les déperditions scolaires. Par ailleurs, des instructions ont été données, voilà près d'un an, pour mettre en place des commissions intersectorielles spécialisées qui seraient chargées d'étudier un problème récurrent, devenu préoccupant voire alarmant, celui des déperditions scolaires, de dresser objectivement l'état des lieux et de proposer des solutions pertinentes et des mesures efficaces qui permettraient de réduire l'ampleur de ce phénomène dont les répercussions de tous ordres s'avèrent dangereuses » et de poursuivre. " Il n'y a pas moyen de s'échapper vers des commodités faciles. Il n'y a pas de temps pour procéder pas à pas et pour remettre les changements nécessaires à un avenir indéfini…La situation exige un effort courageux, un changement radical dans notre attitude." (A. Einstein). Les abandons, les échecs scolaires et les exclusions (à tous les niveaux, y compris dans les cycles primaire et moyen alors que l'instruction scolaire est obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans) prennent des proportions intolérables. Des cohortes d'abandons d'enfants et d'adolescents exclus viennent – chaque année grossir les rangs – déjà nombreux- des désœuvrés, des hittistes, des chômeurs. Les données suivantes sont – me semble- t-il, suffisamment éloquentes à ce sujet. A ce même propos il ajoutera : Il est entendu que la déscolarisation concerne, d'une part, les abandons engendrés par des problèmes divers et, d'autre part, les exclusions décidées par les conseils de classe, approuvées par les conseils d'orientation scolaire et entérinées par les directions de l'éducation ou proposées par les conseils de discipline et approuvées par la tutelle. Du tableau suivant que nous avons dressé à partir des chiffres communiqués par le Centre national d'études et d'analyses pour la population (le 12/ 07/ 2009), il ressort que les déperditions scolaires sont très importantes chez les filles (surtout en milieu rural) pour les tranches d'âge de 6 à 10 ans et de 11 à 14 ans. Elles prennent une ampleur démesurée chez les garçons pour les tranches d'âge de 15 à 18 ans et de 19 ans et plus.Par ailleurs, sur 100 élèves inscrits, 95,2 % achèvent leurs études dans le cycle primaire et 66,2 % seulement dans le moyen. Les déperditions scolaires s'élèvent à 536000 élèves par an de 1999 à 2006 dont 68,9 % proviennent du cycle d'enseignement obligatoire. Pour sa part, le ministère de l'éducation nationale confirme qu'en 2008, 97876 enfants ont interrompu leur scolarité au primaire et 138719 au moyen. b- Les résultats scolaires enregistrés sont – malgré certains progrès quantitatifs- bien en deçà des prévisions officielles: à titre d'exemple, le taux de réussite au baccalauréat des sessions 2008, 2009 et 2010 sont respectivement de 53,27 %, de 45,04 % et de 61,23 % , des taux nettement inférieurs à ceux réalisés dans les pays voisins (en Tunisie par exemple). Ces chiffres mériteraient d'être affinés pour que le diagnostic – déjà préoccupant- soit plus complet. Il importe de souligner que la plupart des enfants déscolarisés iront grossir les rangs des analphabètes dont le taux reste élevé à l'échelle nationale: il dépasse même les 40 % dans certaines wilayas (celles de Souk Ahras, d'Illizi, de Relizane…), taux émis lors d'un débat télédiffusé par Canal- Algérie, le 08/01/2010. Il convient de reconnaître pourtant (et c'est à mettre à l'actif de l'école algérienne), poursuivra-t-il, que le taux de scolarisation a fortement progressé ces dernières années: la scolarisation rendue obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans a permis d'atteindre un taux encourageant de 97,3 % en 2008/ 2009 et en 2009/ 2010. Cependant, il n'y a pas de quoi pavoiser puisque plus de 236000 élèves (tous cycles scolaires confondus) ont abandonné leurs études en 2009. D'autres sources estiment à plus de 400.000 le nombre d'élèves qui quittent le système scolaire. En outre, dira-t-il, sur 100 élèves inscrits dans le primaire, huit seulement réussiront au baccalauréat et six obtiendront un diplôme universitaire (selon le centre national d'études et d'analyses pour la population- CENEAP), 24 seront bacheliers selon le ministère de l'éducation nationale. Après avoir tenté de cerner ce problème, essayons- dans un premier temps, en toute modestie et sans prétention aucune- d'en déterminer les causes et les facteurs endogènes et exogènes avant de formuler des propositions concrètes qui aideraient à y remédier: 1- Les conditions socio- économiques dans lesquelles se débattent de nombreux écoliers et collégiens constituent des entraves souvent insurmontables et finissent par démobiliser et décourager les meilleures volontés: la paupérisation, la précarité, le chômage, la misère économique font que de nombreuses familles ne peuvent subvenir aux besoins les plus élémentaires de leurs enfants. Une telle situation constituerait l'une des causes essentielles de la déscolarisation: pour les enfants démunis, le droit à l'éducation (ou à l'instruction élémentaire) devient un luxe. A cet état de choses se greffent d'autres problèmes épineux; problèmes familiaux, absence de moyens de transport dans les zones rurales en particulier, inexistence de cantines scolaires ou de la demi- pension. Par ailleurs, la démission des parents – dont la responsabilité est pleinement engagée favorise le laisser- aller, le désintérêt de leurs enfants pour les études, l'absentéisme….Enfants et adolescents, ainsi délaissés et livrés à leur sort, sans repères, finissent par décrocher. On constate que de nombreux parents ne s'inquiètent du sort de leurs enfants scolarisés que lorsqu'ils apprennent qu'ils ont été exclus ou (quel doux euphémisme!) qu'ils ont été " réorientés vers la vie active" à la fin de l'année scolaire. Et pourtant, l'éducation des enfants et leur épanouissement n'incombent- ils pas en premier à la cellule familiale? Les mêmes études statistiques révèlent que 66/° des déperditions scolaires sont constatées dans les zones rurales. Le taux de déscolarisation des filles y est effarant: en raison du poids des traditions qui prévalent dans ces milieux, très peu d'entre elles poursuivent leurs études jusqu'en 4°AM et rares sont celles qui arrivent en 3°AS. 2- Les déficiences et dysfonctionnements de notre système scolaire en particulier et de la politique éducative et culturelle en général: - On relève, d'une part, que 30/° des élèves âgés de 11 à 14 ans quittent l'école à cause des programmes scolaires trop chargés et des horaires: Comment les jeunes apprenants pourraient- ils suivre le rythme (devenu infernal) des cours qui leur sont dispensés? N'a- t-il pas été pourtant prouvé que l'acquisition des connaissances par les élèves devient impossible au bout de cinq heures d'études au maximum par jour, en fonction de leur âge, des efforts fournis? - D'autre part, 65 % de cette catégorie d'élèves abandonnent leurs études à cause de conflits avec leurs enseignants. Pour des raisons diverses (contestation de notes chiffrées, marginalisation, violences verbales et physiques), ces conflits finissent par engendrer la défiance, la perte d'estime et de respect mutuel et altèrent (ou polluent) l'atmosphère de travail.- Il est indéniable qu'un enseignement et une formation escamotés, fruits d'une politique éducative hasardeuse et inefficace, ne constituent pas la " clé de l'intégration réussie au travail". La " chose culturelle" est dévalorisée: la culture de l'avoir- celle de la course effrénée au fric, aux biens de consommation, de la cupidité, est privilégiée au détriment de la culture du savoir qui devrait être un moyen légitime et essentiel de promotion et d'épanouissement social.- L'attrait du gain facile (et souvent sans effort) fait que de nombreux jeunes- déjà démobilisés- se désintéressent de leurs études ou les abandonnent pour se livrer à des activités " rentables" d'autant plus qu'ils constatent, autour d'eux, que de nombreux diplômés peinent à trouver un emploi même précaire et que, parfois, il suffit d'acquérir une instruction basique pour espérer réussir dans la vie sociale et s'enrichir matériellement. L'opportunisme et " l'arrivisme" social semblent prévaloir. Les modèles sociaux traditionnels ne le leur résistent guère. Alors qu'on vouait respect et estime au " Cheikh" d'autrefois pour ses qualités intellectuelles et morales, l'enseignant d'aujourd'hui- dont le statut social s'est dégradé- a rarement droit à la considération qu'il devrait mériter. Un nouveau système de normes et de valeurs (qui n'incitent pas toujours au travail, à l'effort, aux études) s'instaure
peu à peu dans notre société. De nos jours, se rendre à l'école ou au collège n'est pas une sinécure pour certains élèves en raison de l'atmosphère démobilisante qui y règne parfois. A suivre

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