Dans certaines r?gions du pays, le kilo de viande d?agneau ?tait descendu jusqu?? 300 dinars l?an dernier. Aujourd?hui, il est c?d? ? partir de 800 voire jusqu?? 900 dinars ? M?cheria et El-Bayadh, qui comptent pourtant ? elles deux un cheptel de 5 millions de t?tes d?ovins. Contrairement au pass?, une ann?e pluvieuse n?annonce plus l?abondance et les d?munis n?ont plus le droit de manger de la viande rouge en dehors des p?riodes de s?cheresse. Durant ces ann?es-l?, la chert? des prix de viande rouge ?voluait avec celle de l?aliment de b?tail. La contrebande aussi jouait son r?le. Certains ?leveurs sans scrupules n?h?sitaient pas ? faire passer de l?autre c?t? des fronti?res des milliers de t?tes, en ?change d?importantes quantit?s de drogue. Les villes fronti?res des pays voisins ont m?me vu l?implantation d?abattoirs industriels de conditionnement de viande rouge, destin?e ? l?exportation vers les pays europ?ens o? elle est fortement pris?e, car vendue sous le label bio. Aujourd?hui et gr?ce ? l?occupation du terrain par les gardes fronti?res, ce genre de trafic a pratiquement disparu. La chert? de l?aliment de b?tail n?est plus de mise vu les importantes pr?cipitations enregistr?es derni?rement. Une explication plausible nous a ?t? fournie par un gros ?leveur, connu dans la r?gion de M?cheria, dans la wilaya de Na?ma. ?Les vrais ?leveurs, ceux qui pratiquent l??levage intensif, dans la pure tradition de leurs anc?tres, n?ont rien ? voir, affirme-t-il, dans la chert? des prix du mouton. Ce sont les interm?diaires opportunistes, ? la recherche d?une bonne affaire, qui font dans la surench?re ? l?occasion. Vous les trouvez embusqu?s dans des professions lucratives toute l?ann?e et lorsque le Ciel redevient cl?ment et l??levage ? moindre frais, ils ach?tent des moutons par milliers et les confient ? d?autres ?leveurs ou bergers, en prenant le temps de les engraisser ? bon compte, avant de les r?introduire sur le march?. Comme l?offre se rar?fie ainsi, les prix montent ? des hauteurs vertigineuses. De son c?t?, l?abattage clandestin joue aussi un grand r?le. Les jeunes brebis (haoulya), en ?ge de procr?er, sont abattues sans distinction, chose interdite dans les abattoirs officiels. Preuve en est qu?? M?cheria, A?n Sefra et El-Bayadh, rares sont les bouchers qui vendent des viandes provenant d?abattage contr?l?. ?Le plus souvent, c?est de la viande d?agnelle, qui vous est fourgu?e ? la place de celle de l?agneau?, conclut notre interlocuteur.
