Les habitants du quartier précaire connu sous le nom de haï El Kab, sis dans la commune d'Aïn El Bya, affirment vivre dans des conditions déplorables, marquées essentiellement par la menace d'effondrement de leurs habitations précaires. 15 de ces dernières figurent déjà au programme de démolition. «J'habite, moi et mes enfants, dans une seule pièce qui, de surcroît, menace de s'écrouler à n'importe quel moment. Vous savez, en hiver, mes enfants dorment dans l'armoire des vêtements, craignant d'être emportés par les eaux pluviales ou de périr sous les décombre de l'écroulement de la maison. Nous vivons une vraie misère, ni éclairage public, ni canalisation. Bref, nous manquons de tout. Pis encore, les chiens errants, les insectes et même les serpents font presque partie de ce quartier», dira Boukraâ Houaria, qui ajoute : «En été, la situation se complique davantage pour nous. Mes enfants sont obligés de quitter la maison pour fuir la chaleur caniculaire, mais, malheureusement, ils n'ont pas où aller. Le quartier ne compte qu'un seul espace vert qui est utilisé comme dépotoir d'ordures. J'ai déposé un dossier de demande de logement au niveau des services de la commune en 2000, mais je n'ai reçu, à ce jour, aucune réponse. Une commission d'enquête, du temps de l'assemblée sortante, nous a rendu visite pour s'enquérir de notre situation, mais aucune décision n'a été prise en notre faveur». Quant à Mme Badani Yamina, 70 ans, elle dira : «J'habite ce quartier depuis 60 ans, et mon nom est inscrit sur la liste des postulants au logement depuis 2003, mais l'ancienneté de mon inscription ne ma pas servie pour avantager mon dossier d'octroi de logement». Sa voisine, Meskine Nadia, révèle, à son tour : «La maison souffre d'une vétusté assez avancée qui se traduit par des effondrements récurrents. Les habitants de ce quartier lancent un appel d'urgence pour les sauver d'une mort certaine sous les décombres». Du côté de la famille Saouli Bahous, l'un de ses membres, Karima, dira : «Vous pensez que c'est facile de dormir avec un époux et deux enfants dans une même pièce pendant une vingtaine d'années ? Pis, je cuisine dans cette même pièce». Le délégué du secteur urbain pour Aïn El Bya dira : «Le quota du programme du logement social accordé pour la commune ne peut répondre à l'ampleur des demandes exprimées en matière de logement. Je relève, aussi, qu'il existe dans ce quartier précaire un nombre de ménages qui ont bénéficié de logement qu'ils ont vendu par la suite pour réoccuper à nouveau leur maison précaire… C'est la raison pour laquelle, la Commune a établi, récemment, une liste qui comprend uniquement les noms des ménages qui n'ont jamais bénéficié de logement».