Les produits agroalimentaires notamment la pomme de terre, produit de large consommation, connaissent depuis l'Aïd El-fitr une ascension vertigineuse au niveau des souks d'Arzew où le tubercule est proposé à un prix défiant toute logique commerciale puisqu'il est cédé actuellement à plus de 60 DA le kilogramme, dépassant largement son prix du mois de ramadhan où il n'excédait pas les 50 DA. Cette situation outrancière a touché de plein fouet le pouvoir d'achat des citoyens, surtout les plus démunis d'entre eux déjà très éprouvés par les différentes dépenses liées au ramadhan et à l'Aïd, en plus de celles de la rentrée scolaire. Cette catégorie fragile de la population supporte à elle seule les fluctuations de la mercuriale qui dépend de l'accroissement de la demande et la contraction de l'offre. Toutes deux n'arrivant pas à répondre convenablement aux exigences commerciales. Selon des détaillants rencontrés au niveau du marché du centre-ville d'Arzew, cette frénésie qui maintient le prix de la pomme de terre à son haut niveau est due essentiellement à la rupture des stocks dans les centres de conditionnement où la production d'arrière-saison est rare. Un ancien de l'activité agricole rassure, par contre, que la pomme de terre reviendra en force sur les étals au début du mois prochain qui est la période propice pour la régénération de ce produit calorique très prisé dans la gastronomie algérienne. Toutefois, aucun indicateur n'est venu apaiser le désarroi des consommateurs qui accusent les mandataires et autres ‘gros bonnets' des fruits et légumes d'enflammer la mercuriale en ce mois très sensible. «Nous voulons que les pouvoirs publics interviennent pour réguler la vente au niveau des marchés», dira un acheteur hors de lui. Une vieille dame, désolée par cette situation, s'écriera :«Maudits soient ceux qui spéculent sur la nourriture de nos enfants et ceux qui les protègent par leur silence complice». Le fait le plus marquant est que tous les marchands affichent le même prix pour la pomme de terre. En attendant une réaction des services concernés, qui tardent d'ailleurs à se manifester, ce sont les porte-monnaie des consommateurs qui en pâtissent.