Le Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a dénoncé samedi un "déficit de démocratie dans les relations internationales" qui a-t-il indiqué, prive l'Afrique de la place "qui lui revient", notamment au Conseil de sécurité de l'ONU. A l'ouverture du sommet de l'OIF à Kinshasa, capitale congolaise, M. Diouf a une nouvelle fois dénoncé le "report sine die" de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, de la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), "instances où l'Afrique doit occuper la place qui lui revient de droit". "En entérinant le pouvoir autoproclamé de quelques-uns, parmi les plus puissants, de décider, sans réelle concertation, de l'avenir de tous, singulièrement des plus démunis, c'est encore la stabilité et la sécurité du monde que nous mettons en danger", a-t-il souligné. L'ancien président sénégalais a globalement mis en cause une politique du "deux poids, deux mesures, deux poids, deux discours" qui permet de dénoncer "chez certains les manquements que l'on s'abstient de dénoncer chez d'autres au nom d'intérêts commerciaux ou stratégiques". Le sommet de l'OIF a pour (thème "Francophonie, enjeux envirenementaux et économiques face à la bonne gouvernance". Les dirigeants africains forment l'essentiel de ce sommet qui va célébrer, durant deux jours, l'apport essentiel de l'Afrique à la Francophonie. Selon les projections de l'organisation, les Africains pourraient représenter en 2050, 85 pc des 715 millions de francophones dans le monde. Mais deux sujets devaient dominer samedi les débats, à huis clos, le conflit qui oppose l'armée congolaise à des rebelles dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), et l'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés. M. Diouf a mis l'accent sur les souffrances actuellement engendrées par le conflit au Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) au coeur du sommet : je voudrais "dire à ces femmes, ces enfants, qui en ce moment même, dans l'est du pays, continuent d'être victimes des exactions les plus barbares, que nous ne les oublions pas". Des organisations internationales de défense des droits de l'homme avaient appelé les participants au sommet à condamner les viols, exécutions sommaires, pillages et enlèvements, commis par les groupes armés et certains militaires dans l'Est. A l'attention de son hôte, le président de la RDC Joseph Kabila, et du peuple congolais, M. Diouf a souhaité qu'ils puissent "poser sincèrement les problèmes, et esquisser des amorces de solutions". Le sommet de Kinshasa doit aussi être l'occasion d'adopter une résolution sur le Nord-Mali, contrôlé depuis six mois, par des groupes islamistes armés. Appuyant le projet d'une intervention panafricaine, Abdou Diouf, prône "une solution militaire bien préparée". Le Conseil de sécurité de l'ONU a dores et déjà adopté vendredi une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter dans un délai de 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali. Le Conseil de sécurité a de plus appelé les différentes parties maliennes à entamer un processus de négociations en vue d'une solution politique viable et en invitant les groupes rebelles maliens à couper tout lien avec les organisations terroristes dont AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) et les groupes qui leur sont affiliés.