Les participants au séminaire national sur l'enseignement inclusif des personnes à handicap, organisé lundi à l'université de Bejaia, ont plaidé en faveur de l'institutionnalisation des cellules d'accompagnement, de sensibilisation, d'appui et de médiation (Casam), implantées à titre temporaire et expérimental dans les universités de Bejaia, Tlemcen et Constantine, dans le cadre du programme euro-méditerranéen ''Tempus''. ''Pour assurer un enseignement inclusif, il faut absolument pérenniser cette structure (Casam) dont l'objectif vise à réunir toutes les conditions pédagogique et socio-économique, en faveur des personnes aux besoins spécifiques'', a souligné, M. Bezzi, vice-recteur de l'université de Bejaia, en considérant que cette option, intervient en droite ligne de la volonté nationale de démocratisation de l'enseignement et de son corollaire ''l'offre de chance de réussite égale pour tous''. Les intervenants, ont fait valoir, à ce titre, que les personnes aux besoins spécifiques, qu'il s'agisse d'handicapés physiques ou sensoriels, d'étudiants issus de milieux ruraux, impréparés à la vie citadine et universitaires, ou ceux issus de milieux économiquement et socialement défavorisés, butent sur des contraintes d'adaptation majeures, qui souvent induisent à l'échec voire au décrochage scolaire. ''Le phénomène n'est pas apparent mais son existence sournoise, favorise une forme d'enseignement sélectif, qui sanctionne en premier lieu ces groupes socialement vulnérables'', a renchéri M. Bezzi, qui trouve que cette nouvelle vision, inhérente à l'inclusion, privilégie le passage ''d'un système intégratif à un processus inclusif''. ''Antérieurement, c'était à l'étudiant de s'adapter et s'intégrer aux exigences universitaires. Désormais, c'est à l'établissement, de créer les conditions de son intégration, dans un esprit inclusif '', a-t-il expliqué. ''C'est un projet qui vise à mettre sur un pied d'égalité les étudiants en situation d'handicap et leurs camarades réputés normaux '', a-t-il ajouté en mettant en évidence le rôle et la mission de cette cellule (Casam), tant au plan de la sensibilisation et de lutte contre les préjugés qu'en matière d'esquisse, voire de mise en place de stratégie de prise en charge des étudiants à besoins spécifiques. Initiée dans le cadre du programme ''Tempus'', visant la coopération et l'échange entre les universités européennes et maghrébines (Algérie, Maroc, Tunisie), les Casam renvoient, dans leurs mises en £uvre, à des objectifs plus généraux et plus généreux dont les plus évidents, restent l'accès à l'université pour tous, la lutte contre le décrochage scolaire, et l'insertion professionnelle. Le projet, financé quasi-exclusivement par l'Union européenne, réunit dans un même consortium 20 universités de part et d'autres de la Méditerranée et prévoit de former des formateurs et proposer des pistes afin de favoriser et améliorer l'enseignement inclusif. Des recommandations sont prévues au terme de ce séminaire, auquel participe une pléiade d'experts pluridisciplinaires, notamment en médecine, psychologie, et sciences humaines, issus de plusieurs universités nationales. De nombreux étudiants ont également pris part aux travaux dont un grand nombre à manifester sa volonté de s'associer bénévolement au projet.