Les autorités palestiniennes et l'ONU ont demandé l'engagement d'une enquête internationale pour faire la lumière sur les circonstances de la mort, samedi dernier, du détenu palestinien Arafat Jaradat dans une prison israélienne. La direction palestinienne a officiellement demandé mardi dans une lettre du président Mahmoud Abbas au secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, la création d'une commission internationale pour enquêter sur la mort de Jaradat, dans une prison militaire israélienne. La demande palestinienne a été transmise par Saïb Arekat, membre du comité exécutif de l'Organisation de la libération de la Palestine (OLP) au Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry qu'il a rencontré dans la journée. Le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaa, avait déjà affirmé que les résultats de l'autopsie à laquelle a participé un médecin palestinien, montre que Jaradat est mort à la suite de "tortures" pendant l'enquête qui était menée et "prouve qu'Israël l'a assassiné". Arafat Jaradat, père de deux enfants et mort à l'age de 30 ans, a été inhumé dans son village de Sa'ir, près d'El Khalil (sud de la Cisjordanie). Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a exhorté une nouvelle fois la communauté internationale à "assumer ses obligations morales et légales pour contraindre Israël à respecter les règles du droit international et à répondre au besoin urgent de résoudre la question des prisonniers, en particulier des malades et des grévistes de la faim qui doivent être libérés immédiatement". Le président palestinien Mahmoud Abbas, a pour sa part, affirmé que "les Israéliens veulent le chaos, nous le savons, mais nous ne les laisserons pas faire", ajoutant "nous voulons la paix et la liberté pour nos prisonniers et nous ne nous laisserons pas entraîner dans leurs manoeuvres (des Israéliens, ndlr) malgré leurs tentatives". "Nous avons perdu Arafat Jaradat qui a été arrêté et est revenu dans un cercueil. On ne peut pas traiter cela à la légère", a ajouté M. Abbas. L'ONU réclame une enquête indépendante et transparente Selon une déclaration transmise par les services du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, l'ONU espère que l'autopsie menée récemment sur le défunt Jaradat "sera suivie d'une enquête indépendante et transparente afin de faire la lumière sur les circonstances du décès" et que les résultats seront publiés dés que possible. "L'ONU demeure préoccupée par la détérioration de l'état de santé des détenus palestiniens en grève de la faim et réitère que ceux qui sont en détention administrative en l'absence d'un chef d'inculpation doivent être soit inculpés et traduits en justice dans le respect des garanties d'une procédure régulière, soit être libérés immédiatement", a rappelé M. Serry. La Ligue arabe interpelle le Conseil des droits de l'Homme Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil Al Arabi, a réitéré son appel au Conseil des droits de l'Homme, à la Croix rouge internationale et aux organisations des droits de l'Homme pour une action urgente en faveur de la cause des détenus palestiniens en grève de la faim dans les geôles israéliennes. Le SG de la Ligue arabe a souligné la nécessité d'ouvrir une enquête internationale sur les circonstances de détention des prisonniers palestiniens, tenant Israël pour responsable de la mort de Jaradat. Il a dans ce sens appelé à une action arabe et internationale pour sauver la vie des détenus palestiniens qui subissent, dans les prisons israéliennes des pratiques inhumaines, dont la torture et la maltraitance, ce qui constitue une violation grave par Israël de la convention de Genève et des chartes internationales relatives aux droits de l'Homme. Pour sa part, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe chargé des affaires de la Palestine et des territoires arabes occupés, M. Mohamed Sbih, a demandé d'imposer des sanctions à Israël mettant en garde contre les pratiques exercées par Israël contre les détenus notamment ceux en grève de la faim. Pour l'OCI, Israël à l'entière responsabilité de la mort de Jaradat Le secrétaire général de l'organisation de la coopération islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, a affirmé qu'il s'agit d'''un crime ignoble'' et d'une ''violation flagrante'' du droit humanitaire international et des conventions de Genève, faisant assumer à Israël l'''entière responsabilité de son décès, étant donné que le détenu palestinien est mort des suites des traitement inhumains infligés aux prisonniers palestiniens. Il a également réitéré son appel à l'internationalisation de la question des prisonniers palestiniens, appelant la communauté internationale ''à assumer sa responsabilité dans la protection des prisonniers palestiniens, à exercer des pressions sur Israël pour mettre fin aux violations permanentes de leurs droits et pour procéder à leur libération immédiate''.
