La France pourrait être amenée à mener "une lutte meurtrière" au Sahel pour préserver ses intérêts politiques et économiques dans la région avec la recrudescence de la menace terroriste, estime le cabinet de renseignement américain Stratfor. Selon une analyse publiée mercredi par ce prestigieux cabinet privé, Paris semble pour le moment se garder de s'impliquer davantage dans le bourbier sahélien mais sera obligé de changer de stratégie et d'intensifier sa présence militaire "si des attaques ciblent la Côte d'Ivoire ou des pays de l'Afrique de l'Ouest". "La France et ses alliés devraient encore se préparer à une lutte plus meurtrière au Sahel afin de protéger les intérêts politiques et économiques de Paris dans la région", affirme Stratfor. Le cabinet de renseignement relève que "l'incapacité de la France et d'autres acteurs étrangers à contribuer à la stabilisation du Sahel", où la situation devient de plus en plus précaire, a fait de cette région "une destination particulièrement captivante" pour les extrémistes. Compte tenu de l'échec des efforts régionaux et internationaux visant à stabiliser la région, des groupes extrémistes, tirent avantage de la situation et exploitent l'absence de l'Etat et le vide sécuritaire dans le vaste nord du Mali pour étendre leurs attaques au Burkina Faso, souligne l'analyse. Au cours des dernières années, la sécurité dans plusieurs provinces burkinabés, en particulier celles situées près de la frontière malienne, est passée de précaire à extrêmement dangereuse avec la multiplication des attaques terroristes contre les écoles, les postes frontaliers et les forces de sécurité. Stratfor précise que l'évolution de la dynamique du terrorisme internationale suite à l'offensive militaire contre l'organisation terroriste autoproclamée Etat Islamique (EI/Daech) en Syrie et en Irak, devrait pousser les groupes extrémistes à se concentrer sur l'Afrique subsaharienne.